Huit candidats sont en course pour prendre la succession du Dr Donald Kaberuka à la tête de la Banque Africaine de Développement. L’élection aura lieu le 28 mai prochain à Abidjan. Avec des priorités pour le nouveau patron de la banque.

Kaberuka devra définitivement tourner le dos à son bureau de la Banque Africaine de Développement (BAD) prochainement. Mais l’institution qui a célébré ses 50 ans d’existence cette année va continuer. Elle doit rester fidèle à sa mission originelle : transformer les sociétés africaines et stimuler leur intégration économique. L’élection du nouveau patron de la BAD arrive à une période charnière dans la vie de l’institution et du continent.

En effet, le continent affiche une solide croissance de 5% par an en moyenne. L’Afrique représente un vivier d’opportunités pour elle-même et pour le monde entier.

[caption id="attachment_1086" align="alignleft" width="626"] Donald Kaberuka s’en va la tête haute (Photo archives)[/caption]

Infrastructures tous azimuts

Le successeur de Donald Kaberuka devra donc faire face à de nombreux défis. En commençant par préserver la note triple A et la confiance des bailleurs. En effet, la BAD fait partie des cinq premières banques d’investissement au monde et jouit d’une bonne réputation auprès des agences de notation.

Le successeur de Kaberuka devra ensuite poursuivre le renforcement des infrastructures sur le continent en utilisant intelligemment le fonds d’investissement Africa50 validé lors de l’Assemblée générale de la banque en mai 2014 à Kigali.

Faire de la croissance inclusive une réalité et non un slogan. Voilà un autre défi à relever. Les populations doivent enfin bénéficier des retombées forts de taux de croissance de ces dernières années.

Communication, le point faible

Au plan de son fonctionnement interne, la BAD devra poursuivre la féminisation de ses cadres entamée par le Président Kaberuka. Par ailleurs, pour ne pas brouiller son message, la BAD doit soigner sa communication qui est considérée comme son point faible.

A ce titre, le recrutement de l’Ougandais Joel Kibazo comme directeur de la communication n’a pas comblé les attentes du Conseil d’administration de la Banque. Faute d’une stratégie de communication claire et efficace, la BAD n’a pas toujours réussi à faire le « Branding » de ses énormes réalisations sur le continent.

Enfin, la BAD a d’ores et déjà adopté un document de stratégie décennale 2013-2022. Elle vise notamment le renforcement de la croissance dans les Etats les plus fragiles. Quel que soit son prochain président, il faudra s’y tenir, tout en gardant à l’esprit le contexte global de baisse du niveau de l’Aide publique au développement (APD), et de l’augmentation des investissements directs étrangers (IDE) sur le continent.

Pascal Niyonsaba

Les candidats à la succession de Kaberuka

Akinwumi Adesina - 55 ans - Nigérian

Docteur en agroéconomie de l’université de Purdue aux Etat-Unis, cet ancien vice-président de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra)est depuis 2010 le ministre de l’Agriculture et du Développement rural du Nigéria.

Sufian Ahmed - 56 ans - Ethiopien

Grand argentier de son pays depuis 1995, le ministre des Finances et du développement économique de l’Ethiopie est aux manettes d’une des économies les plus dynamiques du continent, avec un taux de croissance supérieur à 10 % depuis dix ans.

Jaloul Ayed - 64 ans - Tunisien

De sa longue carrière dans la Banque (Citibank, BMCE Capital, etc.), l’ancien ministre des Finances (2011) de la Tunisie a acquis une bonne connaissance de l’Afrique, de solides réseaux aux Etats-Unis, en France et au Maroc.

Bédoumra Kordjé - 63 ans - Tchadien

Ministres des Finances et du Budget du Tchad depuis octobre 2013, Bédoumra Kordjé affiche une carrière de vingt-huit ans au sein de la BAD, entamée en 1983 et qui l’a mené aux postes de secrétaire général (2008-2009) puis de vice-président (2010-2011).

Christina Duarte - 52 ans - Capverdienne

Polyglotte (anglais, français, portugais), l’ancienne vice-présidente de Citibank (Angola) est ministre des Finances et du Plan du Cap-Vert depuis 2006. Elle peut mettre à son actif la bonne santé économique du payset la solide gestion des ressources de l’archipel.

Samura Kamara - 63 ans - Sierra-léonais

Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Sierra-Léone, cet économiste a été le ministre des Finances de son pays entre 2009 et 2012, après avoir occupé pendant trois ans le poste de gouverneur de la Banque centrale.

Thomas Sakala - 59 ans - Zimbabwéen

Seul représentant de l’Afrique australe, Thomas Sakala est un ancien vice-président de la Banque africaine de développement chargé des programmes pays, régionaux et des politiques. Il a passé 31 ans au sein de cette institution avant de prendre sa retraite en octobre dernier.

Birama Boubacar Sidibé - 62 ans - Malien

Ancien directeur général de Shelter Afrique, cet ingénieur est depuis 2009 le vice-président opérationnel de la Banque islamique de développement (BID). Il a auparavant passé 24 ans au sein de la Banque africaine de développement.

GR