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Salon de l’agriculture pour améliorer la productivité

Par 2015-06-08 16:23:14

[caption id="attachment_1279" align="aligncenter" width="747"]La banane fruit, le paysan doit bénéficier des effets de la chaine de valeur (Photo Pascal Niyonsaba) La banane fruit, le paysan doit bénéficier des effets de la chaine de valeur (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]


 

Le salon de l’agriculture de Kigali a tenu ses promesses de 2015 car du 4 au 11 juin, les plus curieux se rendent à Mulindi dans l’Est de la capitale du Rwanda pour apprécier les meilleures pratiques agricoles. C’est également une occasion de se rendre compte des opportunités d’améliorer un secteur qui reste la pierre angulaire de l’économie du Rwanda.

La population du Rwanda est estimée à plus de 11 millions et quand les gens sont de plus en plus riches, ils ont besoin de plus de nourriture et de meilleure qualité, augmentant ainsi la pression sur les terres agricoles. En même temps, la surface de ces terres est en train de reculer en raison de la pression démographique, de l’urbanisation qui suit l’électrification en milieu rural. La demande alimentaire va continuer à augmenter alors que la production aura du mal à suivre le rythme, créant le risque de hausse des prix et la certitude d’une forte volatilité des prix.

L’un des participants au salon de l’agriculture de Kigali, M. Jérémie Ndikwije, qui travaille dans la production de la banane, a pris conscience de la réalité du Rwanda.

”Au Rwanda, l’agriculture est la principale source de subsistance en milieu rural : 80% des personnes vivant dans les zones rurales dépendent de l’agriculture pour leur subsistance. La plupart d’entre elles sont de petits agriculteurs, qui cultivent moins de 5 hectares de terres en moyenne. Des experts ont élaboré des méthodes innovantes pour améliorer leur productivité, et il faut que les entreprises agricoles soient renforcées pour mieux les intégrer dans les chaînes de valeur.”

Il ajoute qu’il faut une consolidation des niveaux de chaine de valeurs pour que le paysan rwandais bénéficie des avantages de la modernisation agricole.

”Toutefois, afin d’améliorer les revenus de petits exploitants, tous les niveaux des chaînes de valeur agricoles doivent être consolidés. La production, la transformation, le stockage et la commercialisation, tous exigent une mise à niveau afin qu’ils puissent ensemble soutenir une économie croissante de denrées alimentaires.”

Malheureusement, conclut-il, l’amélioration des chaînes de valeur a été lente par rapport à la vitesse à laquelle la demande de produits alimentaires continue d’augmenter. Il est possible d’adopter une approche beaucoup plus globale de la chaîne de valeur afin de relier les agriculteurs aux marchés, et l’accès au financement jouerait un rôle important dans une telle approche.

”Par exemple, si les agriculteurs devaient vraiment bénéficier d’une formation sur les meilleures pratiques agricoles, ils doivent en même temps accéder aux sources de crédit/financement qui les aideront à améliorer leurs méthodes de production.”

Selon Maurice Rurangwa, un agronome qui travaille dans la province du nord du Rwanda pour le projet HarvestPlus, le problème de la terre cultivable est une réalité du Rwanda. Il faut changer de mentalité, selon lui, pour exploiter la terre disponible, non pas par la houe et les méthodes traditionnelles, mais en mettant les résultats de la science et la recherche au service de l’agriculture.

Pour lui, les déficiences du financement de la chaîne de valeur agricole comprennent, entre autres, la méconnaissance des financiers de l’activité agricole et des mécanismes de financement de la chaîne de l’agriculture, la faiblesse des chaînes de valeur, l’incapacité des agriculteurs à livrer les produits que les acheteurs désirent, et/ou les grandes inefficacités dans les infrastructures (production-stockage-transport), les structures de production inefficaces (difficultés pour les agriculteurs d’investir parce qu’ils ne possèdent pas leurs terres, actifs fonciers fragmentés, manque d’organisation des agriculteurs), et l’inefficacité des politiques gouvernementales. Le financement à grande échelle ne se développera dans l’agriculture que si ces obstacles sont surmontés. En d’autres termes, il faut un écosystème favorable au changement.

”Cela sera possible lorsque les gouvernements, avec l’appui des partenaires au développement, en collaboration avec le système privé, créera un écosystème qui est favorable au changement. Un écosystème qui alimente les innovations résultant des transformations de la recherche scientifique, des institutions, des marchés, des systèmes financiers, des politiques et des réglementations, et de la culture,” a affirmé l’agronome Maurice Rurangwa.

Le renforcement de la chaine de valeur dans le secteur agricole au Rwanda est un objectif parmi tant d’autres pour le salon de l’agriculture de Kigali qui se déroule du 4 au 11 juin 2015, sans doute que les uns et les autres des opérateurs agricoles du Rwanda en sortiront outillés pour rendre plus rentable le secteur qui reste le poumon économique du Rwanda.

Pascal Niyonsaba


 

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