https://www.traditionrolex.com/25 Ecotourisme : plaisir et respect de l’environnement

Ecotourisme : plaisir et respect de l’environnement

Par 2015-06-23 08:01:19

[caption id="attachment_1431" align="aligncenter" width="647"]Joseph Birori, le tourisme rapporte beaucoup pour le Rwanda (Photo Pascal Niyonsaba) Joseph Birori, le tourisme rapporte beaucoup pour le Rwanda (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]


 

Le Rwanda a une superficie de 26338 km2 et une population de 10 515 973 selon le recensement général de la population de 2012 et l’accroissement naturel de 2.6% et la densité est l’une des plus élevées au monde.

Avec un taux de fertilité élevé en 2014, 5 enfants par femme, la pression démographique se transforme en handicap : à la déforestation s’ajoute l’érosion des sols causée par une agriculture intensive.

Contrairement aux autres pays africains dont l’économie est basée sur l’exploitation des ressources naturelles, l’économie du Rwanda est basée sur l’agriculture (32.1% du PNB), les services (52.8% du PNB) et l’industrie (15% du PNB) selon les chiffres de 2012.

Selon Joseph Birori de Primate Safari, le tourisme fait partie des services qui rapportent plus pour le Rwanda car en 2014 les recettes du tourisme ont atteint 303 millions de dollars américains soit 212 ,1 milliards de Francs Rwandais, une part importante dans le budget du pays qui était de 1762.3millirds de frws pour la période 2014-2015.

Les politiques du pays en matière du tourisme, d’environnement et de développement durable ne sont pas conflictuelles, elles tiennent compte du contexte du pays : la pression démographique et la recherche d’un développement durable.

Le tourisme au Rwanda doit apporter le plaisir et protéger la nature en utilisant les revenus du tourisme, c’est un tourisme responsable, durable et écologique, un tourisme qui prend en compte les problématiques sociales, environnementales et économiques des territoires visités.

Selon Joseph Birori de Primate Safari, une compagnie de transport touristique privée au Rwanda, le voyageur doit mettre en avant la norme écologique.

”Pour le voyageur, il est ainsi possible de reprendre un à un tous les éléments qui constituent le voyage (transport, hébergement, activités,...) et de choisir l’alternative la plus écologique pour chacun d’eux... et n’oublions pas les retombées sociales et économiques assurées pour les communautés locales.”

Il a tenu ces propos lors d’une conférence de presse organisée par l’autorité qui est chargée du tourisme et de la conservation, RBD (Rwanda Development Board), en prélude de la cérémonie annuelle d’accorder des noms aux bébés gorilles.

Le partenariat public-privé dans le business éco-touristique est la clé de la réussite de l’initiative car tous les acteurs sont impliqués dans la préservation de la biodiversité tout en y tirant des bénéfices commerciales.

 

[caption id="attachment_1432" align="aligncenter" width="584"]Le parc de Nyungwe abrite plusieurs espèces d'oiseaux comme ici le colibri (Photo archives) Le parc de Nyungwe abrite plusieurs espèces d’oiseaux comme ici le colibri (Photo archives)[/caption]


 

 

La valorisation des zones naturelles et des sites culturels

Les activités touristiques au Rwanda sont variées : il vaut mieux d’abord définir ses intérêts avant de se rendre au pays des mille collines. Il ya plusieurs thématiques que l’on aborde lors d’un séjour touristique au Rwanda : l’observation des oiseaux (Birdswatching), la rencontre des primates, le safari dans la savane, les randonnées pédestres et ”hiking”, la détente sur les plages, les visites pour comprendre le génocide, le tourisme d’aventure. Ces activités se font dans des zones naturelles et sites touristiques protégés contre les méfaits de l’activité humaine.

Paradis pour les ornithologues, la forêt de Nyungwe, devenue parc national, abrite 250 espèces d’oiseaux, dont 24 sont endémiques à quelques forêts d’altitude du rift.

Le Parc National de l’Akagera, quant à lui, est situé à une altitude relativement basse, près de la frontière de la Tanzanie. On peut y admirer plus de 540 espèces d’oiseaux, dont le merle métallique, le calao nasique, le vanneau du Sénégal, l’aigle pêcheur, le bec-en-sabot du Nil (Shoebill stork), le gonolek des papyrus, etc.

On trouve plusieurs espèces d’oiseaux autour du lac artificiel à Nyarutarama, près du terrain de golf. Du côté de la rivière de Nyabarongo on trouve les ”wetlands”.

Pour rencontrer les primates, il faut aller au Parc National des Volcans qui se situe au nord-ouest du Rwanda, près des frontières de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda. Son altitude varie de 2 400 à 4 507 mètres et sa superficie est environ 40 km par 8 km. Ce parc était à l’origine l’ancien Parc Albert, créé en 1925. Sa fonction principale est de préserver les derniers gorilles des montagnes. Aujourd’hui, on dénombre environ 700 spécimens, dont 380 vivent dans le Parc des Volcans.

Dans le Parc National de Nyungwe, qui est une forêt ombrophile d’altitude, il ya une variété de primates dont Black-and-White Colobus Monkey (Colobus angolensis ruwenzori), Diademed Guenon ou Blue Monkey (Cercopithecus mitis doggetti), Golden Monkey (Cercopithecus mitis Kandti), Chimpanzee (Pan troglodytes schweinfurthis).

 

[caption id="attachment_1433" align="aligncenter" width="579"]Un SAFARI dans le parc de l'Akagera à l'Est du Rwanda (Photo archives) Un SAFARI dans le parc de l’Akagera à l’Est du Rwanda (Photo archives)[/caption]


 

 

Le Parc National de l’Akagera dans la savane de l’Est du Rwanda est propre au Safari dans les voitures. Il vous permet de voir les animaux dans leur milieu naturel. On y croise girafes, zèbres, antilopes, buffles, éléphants et pour les plus chanceux, léopards et hyènes.

Les redonnées pédestres peuvent se faire dans les altitudes du parc des volcans, l’ascension des montagnes et sur des pistes aménagés dans le parc de Nyungwe dans le sud ouest du Rwanda.

Ceux qui veulent connaitre le Rwanda, son histoire, son artisanat, ses religions, etc. peuvent visiter des musées Nyanza ancienne capitale royale (art), de Huye (ethnographie et histoire), et de Kigali (histoire naturelle) dans la maison du premier résident allemand au Rwanda, Richard Kandt.

Pour les détentes et les plages, il ya le lac Kivu à l’ouest du Rwanda. La ville de Karongi est située à environ 2h30 de Kigali, à l’ouest du pays. Au bord du lac Kivu, partout où vous allez, vous avez une vue magnifique sur les collines et les lagons. En louant un bateau, il est possible d’aller visiter certaines îles dont Amahoro, Ijwi et Napoléon (colonie de chauves-souris). Cette ville, encore peu connue des touristes, est idéale pour se reposer après quelques jours d’excursion.

Une autre ville est Gisenyi (Rubavu), située à 3 heures de Kigali, au nord-ouest du pays. Les touristes vont souvent passer quelques jours là-bas, après une visite aux gorilles dans le Parc des Volcans (Ruhengeri/Musanze). Plus achalandée que sa consœur Kibuye, Gisenyi reste un endroit très agréable pour la détente et le plaisir.
Elle possède une jolie plage aménagée avec du sable blanc. Cette ville frontalière vous permet de traverser à Goma, en République démocratique du Congo.

Aussi, le génocide de 1994 a des sites de mémoire que l’on peut visiter comme celui de Gisozi dans la ville de Kigali, celui de Bisesero dans l’ouest du Rwanda, celui de Nyamata….

Enfin le tourisme d’aventure peut se faire soit par le vélo de montagne, les chevaux sur le mont Kigali, l’hélicoptère pour regarder le Rwanda à partir des airs, une promenade en bateau et la pêche sur les lacs du Rwanda avec permission bien sûr …

Il existe des forêts naturelles qui vont devenir des parcs pour assurer leur protection comme Gishwati et Mukura sur la crête Congo-Nil dans l’ouest du Rwanda.
Parmi les efforts de protection des milieux naturels, l’on peut mentionner la clôture électrique du parc de l’Akagera, la clôture du parc des volcans, le reboisement de Gishwati, la ceinture boisée pour la forêt naturelle de Mukura et du parc de Nyungwe, la tolérance zéro contre le braconnage ( il n’ ya pas de viande de brousse au Rwanda), l’interdiction formelle de garder les animaux sauvages en captivité à la maison et les tentatives de repeuplement des parcs comme la réintroduction des lions dans l’Akagera et les éléphants dans la forêt de Nyungwe.

La cérémonie d’accorder des noms aux nouveaux bébés gorilles qui attire chaque année les grandes personnalités du Rwanda et d’ailleurs au pied des volcans au nord du Rwanda, entre dans le cadre de protéger les rares gorilles de montagne et de sensibiliser sur le respect de l’environnement tout en développant le tourisme.

 

 

[caption id="attachment_1434" align="aligncenter" width="617"]Stand de vente d'objets d'art du Parc des Virunga (Photo archives) Stand de vente d’objets d’art du Parc des Virunga (Photo archives)[/caption]


 

 

Plus de plaisir et bénéfices pour tous

Le voyageur, le tour opérateur, les communautés locales et les animaux sont concernés par le tourisme durable. Les communautés environnantes des parcs au Rwanda qui, jadis s’adonnaient à des activités comme la chasse, l’élevage et l’apiculture dans les milieux naturels, dans des parcs et forêts, ont été sensibilisées sur les bienfaits du tourisme et du respect de l’environnement et ont abandonné leurs activités.

Aujourd’hui, ces populations collaborent avec les responsables de l’industrie du tourisme, en l’occurrence l’Office Rwandais du Tourisme (RDB) et bénéficient de divers projets qui leur permettent d’améliorer leur niveau de vie à travers l’investissement de 5% des recettes annuelles de parcs nationaux dans ces projets.
Avec les recettes du tourisme, l’autorité chargée de la gestion des parcs a construit des écoles pour enfants vivant non loin des parcs et des centres de santé.
Ce pourcentage fixé depuis 2005 pourrait être revu à la hausse jusqu’à 10% selon le vœu des Parlementaires.

Ils ont développé des activités connexes au tourisme par exemple les anciens braconniers du parc des volcans ont créé une troupe culturelle, véritable musée vivant qui agrémente les visiteurs du parc par des danses et des voix polyphoniques.Ce spectacle n’est pas gratuit.

D’autres ont appris à fabriquer des objets d’art que les touristes achètent. Les habitants de la cellule de Banda dans le district de Nyamasheke dans la province de l’Ouest avaient l’habitude de poser des ruches dans le parc de Nyungwe et occasionnaient des feux de brousse en abandonnant de la braise après la cueillette du miel. Après la sensibilisation, ils ont abandonné leurs activités et se sont regroupés dans une coopérative qui est soutenue par le Rwanda Development Board qui gère les parcs au Rwanda.

L’association des communautés locales dans la préservation des milieux naturelles et des parcs a eu des effets positifs.

”Je me suis rendu compte que le braconnage est une activité primitive qui détruit alors que si l’on respecte la nature on peut gagner plus et longtemps.” a affirmé un ancien braconnier du nom de Mpambara.

Le secteur des hôtels et restaurants lui aussi tire profit de l’éco-tourisme au Rwanda. La ville de Musanze qui est non loin du parc des volcans dans le nord du Rwanda, abrite des hôtels les plus fréquentés par les touristes.

Ici l’éco-tourisme devient de facto un outil efficace pour développer les emplois locaux, sans détruire l’environnement et un bon modèle de développement d’activité lucrative avec des résultats concrets.

A suivre…

Pascal Niyonsaba & Jean Louis Kagahe


 

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