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Commerce : Nestlé en difficulté en Afrique

Par 2015-07-07 11:02:21

[caption id="attachment_1494" align="aligncenter" width="708"]L'industrie agro-alimentaire en Afrique est à ses débuts (Photo internet) L’industrie agro-alimentaire en Afrique est à ses débuts (Photo internet)[/caption]


 

 

La plupart des multinationales sont en difficulté sur le continent africain. Le cas cité dernièrement est le géant agro-industriel Nestlé qui s’en est tiré avec moins d’un pour cent de croissance de ses activités en Afrique. En 2014, le groupe helvétique a réalisé 65% de son chiffre d’affaires de près de 92 milliards de francs suisses (-0,6% par rapport à 2013) en Amérique latine, en Amérique du Nord et en Europe tandis que ses activités dans le continent africain ont connu une légère hausse, soit un peu plus de 3 milliards de francs suisses.

L’Afrique subsaharienne où le groupe a construit 25 sites de production et centres d’emballage /distribution reste en-deçà des prévisions enthousiastes. Pour l’heure, le groupe compte ses plus gros investissements dans le continent en Afrique du Sud.

Mais cette région marquée par plusieurs années de croissance positive ne permet pas, du moins à ce stade, au groupe de profiter d’un véritable marché faute d’une classe moyenne capable de faire progresser la consommation locale. Les deux constats dégagés par Nestlé sont l’étroitesse du marché et l’absence de progression sur la durée.

Dans la sous-région d’Afrique centrale et orientale, Nestlé est présent dans quasiment 21 pays. Et la mauvaise nouvelle est la baisse constatée des revenus du groupe. Et pourtant ces 10 dernières décennies, Nestlé a investi près d’un milliard de dollars américains en Afrique.

Il faut ajouter la construction des usines, notamment celle de la République Démocratique du Congo dont la production reste très faible. Les effets d’entraînement se font ressentir.
En Afrique de l’Est, au Rwanda et en Ouganda, le groupe a prévu une coupe de 15% dans ses effectifs, à en croire Jeune Afrique.

Il n’empêche que le continent africain est bien à un tournant historique de son développement économique. Récemment, c’est le cabinet Ernst & Young qui annonçait la consolidation des investissements directs étrangers au cours des prochaines années. Il est appuyé par une enquête du cabinet Deloitte qui abonde dans le même sens. Les investissements seront orientés dans plusieurs secteurs, notamment l’immobilier, l’hôtellerie, les médias et les télécommunications.

En dépit du dynamisme de ces dernières années, les maux qui rongent l’économie africaine sont loin d’avoir trouvé des solutions durables. Les multinationales doivent composer avec l’émergence des concurrents locaux. Ces derniers ont l’avantage de mieux s’adapter au contexte africain : les usines de transformation des produits laitiers dans les pays d’Afrique de l’Est (Uganda, Rwanda et Kenya) sont un concurrent de taille au lait en poudre étiqueté Nestlé.

Les produits d’assaisonnement provenant des pays de la communauté des Etats d’Afrique de l’Est comme Tayari , Onja, Mchuzi mix , Royco ,kawomera ,harambe , masala …  abondent dans les supermarchés des pays de l’East African Community au plaisir des consommateurs locaux qui achètent moins chers au détriment des cubes nestlé. Et Nestlé comme d’autres et d’autres grandes marques internationales en font les frais car ils sont en train de perdre du terrain face à une rude concurrence locale.

De même les distilleries des pays de l’Afrique de l’Est et indiennes, ainsi que les jus de fruit et confitures fabriques et emballes dans les pays de l’EAC apparaissent comme un alternatif aux liqueurs et vins européens chers. La conséquence pour les grandes multinationales est un recentrage de leurs activités.

Le début de l’indépendance économique

Le circuit commercial mondial des produits de l’agro-alimentaire a été que les pays de l’Afrique fournissaient des matières premières et achetaient des produits finis des grandes multinationales. C’est ce qui a fait que le géant suisse Nestlé a régné sur le marché de l’Afrique subsaharienne pendant des décennies.

Le dynamisme de la transformation agro-alimentaire en Afrique de l’Est et sa capacité de rivaliser avec des produits de grandes multinationales illustre que l’Afrique peut se passer des dépendances centrafricaines.

La réussite dans les pays de l’EAC ( Kenya, Uganda , Tanzanie et Rwanda ) face aux produits agro-alimentaires des grandes multinationales est le fait de passer des unités de transformation artisanales et industrielles qui ont commencé comme des petites et moyennes entreprises avant de s’affirmer comme de grandes entreprises.

Leurs produits font la concurrence à ceux de grandes multinationales et c’est un signe que tout peut arriver. Dans la zone d’Afrique de l’Est (EAC) , en Afrique Centrale et Australe il y a des terres agricoles disponibles, une population jeune et il suffit d’importer la technologie pour avoir un secteur agro-alimentaire dynamique.

Et que dire des autres secteurs, les ressources naturelles qui sont des matières premières existent, il y a une population, il faut des infrastructures et une technologie pour produire localement et approvisionner le marché local au lieu d’acheter des produits exotiques qui sont plus chers. Le train est peut-être au début de sa marche.

Pascal Niyonsaba


 

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