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Insuffisance de bus pour un grand nombre de passagers

Par 2015-07-13 10:55:34

Des bus de plus de 50 places sont importés sans droit d'entrée (Photo Pascal Niyonsaba)


 

 

Alors que le transport en commun a été reformé pour passer de l’emprise de l’Etat aux mains des particuliers dans l’ultime objectif d’améliorer les conditions de déplacement des passagers, le problème de l’insuffisance des bus pour transporter les passagers dans la ville de Kigali demeure irrésolu. Et les innovations que l’on y apporte ne répondent pas aux attentes d’une population sans cesse croissante et sans cesse en mouvement sur des routes.

”Ils ont dit qu’il ya des bus pour faciliter le transport dans la ville de Kigali mais, il s’avère que les attentes sur la route sont monnaie courante. Comme tu vois même au milieu du jour il ya des lignes d’attente dans différents points d’arrêt-bus. Moi je viens de faire plus de 20 minutes ici,” se lamente madame Madeleine qui se trouvait au lieu dit Rwandex pour se rendre en bus dans le centre-ville de Kigali.

Pour les uns et les autres, le manque de bus est dû à ce qu’il y a des bus que l’on loue ailleurs alors qu’ils étaient supposés opérer dans la ville de Kigali.

” On nous trompe, je pense qu’il ya des bus qui ne travaillent pas dans la ville de Kigali car il ya d’autres offres alléchants et l’on est toujours confronté à des retards.”

A ce propos, l’Associations des transporteurs de personnes au Rwanda (ATPR) est d’accord sur l’insuffisance de bus. Selon M. Issa Ngeze, il ya eu des contrats entre les compagnies privées des transporteurs en commun au Rwanda pour assurer un service de qualité aux passagers au Rwanda. Et le problème de manque de bus se pose différemment dans la ville de Kigali qu’ailleurs dans les provinces.

”Dans la ville de Kigali, il ya des heures de pointe matin et soir. Entre 5 heures et 17 heures, un grand nombre de personnes se dirigent vers le centre ville de Kigali ou rentre chez eux. Le manque de bus est dû au fait qu’il ya des bouchons qui empêchent les bus de retourner au centre-ville à temps d’où les attentes qui arrivent à 21heures.

Pour le moment même si les bus ne sont pas suffisants par rapport au nombre de passagers, du moins il fallait accorder une voie sur la route uniquement pour les bus, et d’un autre côté, il fallait réduire les taxes pour les bus de 25 personnes comme on en a fait pour ceux d’une capacité de 50 personnes car tout le monde n’a pas les moyens d’acheter les gros bus de 50 places assises,” a affirmé M. Issa Ngeze.

Dans le même ordre d’idées, M. Charles Ngarambe, propriétaire de la compagnie Kigali Bus Services ( KBS) qui dispose de plusieurs bus de 50 places assises, évoque le problèmes des heures creuses en général entre 9 heures et 16 heures où les passagers sont peu nombreux et que la circulation se fait à la perte du transporteur . ” Pendant ces heures creuses, dans d’autres pays avancés que nous imitons, il ya des subventions ou des prix spéciaux mais ici le régulateur fixe des prix que nous espérons pouvoir négocier un jour,” a laissé entendre M. Charles Ngarambe du KBS.

Les étrangers qui se rendent au Rwanda apprécient les efforts dans le transport en commun car selon Abdoulaye Sadji de nationalité sénégalaise qui travaille au Rwanda , le fait de mettre à la porte des passagers des numéro de téléphone de la police, de la compagnie, et même du régulateur avec le numéro de la plaque d’immatriculation du bus c’est un grand pas dans la recherche d’un bon service dans le transport.

”Ici vous avez un grand avantage d’avoir où vous plaindre quand ça ne va pas. Ailleurs c’est le chacun pour soi, qui rend compte à qui ? Les passagers devraient en profiter pour s’assurer de leurs droits.”

[caption id="attachment_1504" align="aligncenter" width="695"]M. Issa Ngeze,  vice-président de l'Association des Transporteurs de Personnes au Rwanda (Photo Pascal Niyonsaba) M. Issa Ngeze, vice-président de l’Association des Transporteurs de Personnes au Rwanda (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]


 

 

Les transporteurs contents des innovations

Contrairement aux passagers qui regrettent la mesure prise d’accorder des lignes aux compagnies privées de transport dans la ville de Kigali, les transporteurs quant à ceux estiment que les débuts sont toujours difficiles mais qu’il ya de quoi se réjouir.

”Du moins il n’y a plus de désordre dans le transport public car chaque transporteur a sa ligne à desservir,” affirme M. Issa Ngeze.

Pour les petits bus de 18 places qui se sont vus refuser l’accès aux grands axes de la Capitale, M. Issa Ngeze affirme qu’il ya lieu de travailler dans les zones sub urbaines. Il a cité notamment les nouvelles directions comme Nyabugogo- Batsinda, ERP-Mageragere, Nyabugogo-Karama, derrière le mont Kigali et d’autres coins qui étaient sans transporteurs maintenant qui ont du moins des mini bus pour assurer la liaison avec les grands centres commerciaux de Kigali.

”Nous sommes contents pour les réformes que l’on apporte dans le service de transport public, nous avons un bon service dans les pays de l’Afrique de l’Est pour les bus ponctuels.”

Ici il parlait de ceux qui assurent la liaison entre Kigali et l’intérieur du pays. Il a toutefois demandé aux passagers de dénoncer les mauvais agissements sur les routes comme les surcharges volontaires dans les bus notamment sur les routes de l’Est.

Pour Charles Ngarambe, l’exonération pour les bus de transport qui ont 50 places et plus est un signe de la bonne volonté de l’Etat rwandais de faciliter l’investissement dans le transport public et sa modernisation. Il a promis que des problèmes qui se posent sont pour un début difficile mais que l’avenir est prometteur.

Les transporteurs en commun s’indignent des tarifs leur imposés

Dans un entretien avec le Directeur Général de la compagnie de transport « Royal », Nilla Muneza, il a fait remarquer que le paiement par kilomètre revient à 19 francs rwandais, et la plupart de trajets reviennent à 200frs, mais il arrive aussi qu’ils prennent un passager à 100Frs, ce qui est dérisoire comme tarif.

Selon Muneza, il se pose un problème des heures de pointe à Kigali car la plupart des passagers sont des fonctionnaires et même ceux qui ne le sont pas ont des heures presque précises auxquelles ils empruntent le bus. Les services sont presque centralisés au Centre-ville.

”Le problème c’est que les gens viennent nombreux aux heures de pointe, c’est-a-dire le matin et le soir, pendant qu’aux autres heures les véhicules ne sont vraiment pas rentables.”

Muneza souligne que même lorsque les gens viennent en masse, les conducteurs sont confrontés aux problèmes de bouchons en route de façon que pour un trajet qui prendrait 10 minutes, ils utilisent presque toute une heure.

D’autre part, il fait allusion au prix d’essence qui fluctue souvent à la hausse sans oublier les salaires des travailleurs qui doivent correspondre avec le coût du marché.

A ce problème de chômage temporel des véhicules, faute des passagers et celui de se retrouver dans un embouteillage lorsque les passagers sont là, Muneza déplore que les véhicules ne soient pas autorisés de stationner longtemps à des arrêts-bus et circulent donc quasi vides, et doivent emprunter les lignes qui leur ont été accordées.

Les frais à payer discriminent les transporteurs

Muneza soutient que les impôts doivent être payés pour faire fonctionner l’Etat et remercie ce dernier pour les aménagements qu’il ne cesse de faire à ce sujet, mais considère que le 1% par an du brut qu’ils gagnent soit payé à l’organe de régulation, RURA, est exorbitant.

Selon lui, l’Etat avait promis de lever la TVA sur l’importation des véhicules mais cela n’a pas été le cas, néanmoins il a levé les droits d’entrée.

Seulement Issa Ngeze, Directeur Général de la compagnie ”International Express” souligne que ces droits d’entrée ont été levés pour l’importation des bus ayant plus de 25 places assises et maintenus pour les véhicules ayant moins de 25 places assises.

Les transporteurs souhaitent un terrain d’entente avec l’Etat

Les transporteurs rencontrés qu’il soit celui de ”Royal”, celui de ”Kigali Bus Services” ou de ”International Express”, tous se félicitent du dialogue permanent avec l’organe de régulation, mais en souhaitent davantage notamment dans le sens de régler les problèmes qui prévalent encore.

Parmi ces problèmes, il ya celui des tarifs qui leur sont presque ”imposés” et qui ne correspondent pas aux services qu’ils rendent et qui manquent de couverture aux aléas de circulation qu’ils rencontrent à longueur de journée.

D’autre part, ils souhaitent que le paiement de 1% sur leurs revenus brut soit revu et que la levée des droits d’entrée soit équitable.

[caption id="attachment_1505" align="aligncenter" width="710"]La bousculade aux heures de pointe (Photo Pascal Niyonsaba) La bousculade aux heures de pointe (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]


 

Ils ne font pas la sourde oreille aux plaintes des passagers

Pour Muneza, les doléances des passagers sont parfois liées au niveau d’entendement.
Partant de l’exemple de la résistance que certains citoyens avaient affichée face à l’adhésion à la Mutuelle de Santé et qu’aujourd’hui tout le monde accourt, il assure qu’il en sera de même pour le transport en commun pour les grands bus, qui, à son avis, jusqu’ici essaye de résoudre le problème.

Néanmoins, il recommande aux passagers de signaler tout mauvais service qui leur serait rendu par les agents de la compagnie afin de les sanctionner.

Au sujet du harcèlement sexuel qui a fait écho dans les grands bus dernièrement, il n’en disconvient pas que cela puisse avoir eu lieu, mais il assure que des mesures de surveillance et d’inspection ont été prises et demande aux passagers de se servir des numéros affichés dans les bus afin de favoriser les poursuites.
Cet avis est partagé par Issa Ngeze . ”Assez souvent, les problèmes qui ne sont pas corrigés ou sanctionnés sont dus au silence des passagers qui ne les signalent pas à temps”.

Pour Ngeze, il est souhaitable qu’il y ait un cadre de dialogue entre les transporteurs en commun et les passagers pour pouvoir disséquer tous les problèmes et y trouver des stratégies et des solutions.
Entre temps Ngeze a rassuré les passagers parlant lui aussi de la présence de l’inspection en cours de route et demande de se servir des numéros de téléphone affichés.

Pascal Niyonsaba & Jean Louis Kagahe

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