[caption id="attachment_1651" align="aligncenter" width="708"] Augustin Katabarwa, président de la Fédération Rwandaise des Coopératives (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]

 

Les petites et moyennes entreprises (PME) sont en général des entreprises qui sont classées dans la catégorie inférieure par rapport aux entreprises intermédiaires et les grandes entreprises.

Pour un pays en développement comme le Rwanda, les PME constitueraient la majorité des entreprises. Il en est de mêmes pour la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), si on se réfère à la récente exposition Jua Kali Nguvu Kazi qui a réuni les PME de la sous région dans la foire de Kigali du 1 au 7 décembre 2014.

Les raisons diverses expliquent l’existence des PME tandis que leur rôle dans le développement du pays est indiscutable. La création d’emplois pour les jeunes et les femmes est du ressort des PME à plus de 80% dans la plupart de pays.

Le stade des PME est un passage obligé pour le développement du pays ayant des institutions bien structurées qui permettent l’épanouissement des innovations individuelles.

Le décollage économique n’est possible que quand il existe l’éclosion des secteurs d’industries et des services et tandis que le secteur primaire cesse d’employer un personnel pléthorique.

Lors de l’ouverture de l’Expo Jua Kali Nguvu en décembre 2014, le ministre rwandais du commerce et de l’Industrie, M. François Kanimba, a mentionné que le Rwanda a déjà lancé le Programme National d’Emploi qui se base sur le développement des PME au Rwanda.

Revenant au thème de l’Expo Jua Kali Nguvu Kazi de décembre 2014 ”Développer le secteur des PME pour l’intégration régionale économique durable”, le ministre Kanimba a fait savoir que le Rwanda tout comme la région de l’EAC misent sur les PME dans la recherche du développement.

Le Président de la Confédération des organisations du secteur de l’Informel dans la région de l’EAC (EA- CISO), M. Josaphat Rweyemamu est quant à lui clair sur les potentialités des PME dans le processus de développement du pays et de la sous région.

”Les PME changent les vies des personnes appartenant à des couches les plus défavorisées de la société, elles permettent aux jeunes et aux femmes d’avoir des capacités de travail et de revenu. Ceux-ci échappent à l’emprise de la pauvreté.”

En général, les raisons d’être des PME est le changement économique. Selon Keynes il ya la motivation d’une personne (un entrepreneur) à mener de manière autonome une activité économique ; l’occupation de segments de marché par des PME créées pour l’occasion lorsque les entreprises existantes ne sont pas assez réactives ; réactivité industrielle et flexibilité du travail sont plus fortes dans les PME que dans les grandes entreprises ; la volonté de l’entrepreneur de limiter la croissance de son entreprise afin de ne pas perdre le pouvoir ; les grandes entreprises peuvent favoriser l’existence d’un réseau d’entreprises de petite dimension qui seront des sous-traitantes et assumeront une partie des chocs conjoncturels ; les PME échappent à de multiples contraintes étatiques pénalisantes.

Pour la région de l’EAC en 2014, selon Josaphat Rwenyemamu (op cit), le rythme de croissance des PME fut de 10 %, un rythme si maintenu, le secteur peut devenir la source principale d’emplois en EAC.
Au Rwanda, les PME sont représentées dans les secteurs agricoles, celui de l’artisanat, les transports, les services de sécurité et de micro finance.

La stratégie Nationale de développement économique et de lutte contre la pauvreté dans sa phase II (EDPRS II), qui a un plan quinquennal de développement, suppose que le secteur Privé doit contribuer grandement à l’objectif d’une croissance du PNB de 11.5% et la création chaque année de 200 000 emplois. Sans doute que pour y arriver, les PME devront jouer un rôle incontournable.

Le regroupement des associations professionnelles, des coopératives en fédérations entre dans l’esprit de donner du tonus au secteur des PME. En marge des festivités de la journée internationale des coopératives, le président de la Fédération Rwandaise des Coopératives, M. Augustin Katabarwa, a fait remarquer que certaines coopératives débutent sur une seule activité et quand elles réalisent des bénéfices procèdent au réinvestissement dans d’autres activités génératrices de revenus. ”Ainsi une partie des PME grandit et donne naissance à des entreprises intermédiaires voire de grandes entreprises.”

Les nouvelles technologies et les jeunes dans la croissance des PME

La mise en place des infrastructures facilitant l’usage de nouvelles technologies et la naissance de la génération du net et de l’ordinateur sont à la base des nouveaux PME au Rwanda.

Lors des cérémonies de collation des grades Académiques pour les lauréats des universités au Rwanda, tous les discours tournaient autour du fait que les jeunes doivent créer des emplois et éviter d’être demandeurs d’emplois.

Les uns ont vite compris. Selon Emmanuel Niyibizi lauréat du Collège des sciences économiques et du business, le savoir et la maitrise des nouvelles technologies de l’Information et de la Communication ( TIC) mariés avec le climat d’affaires au Rwanda, sont des atouts pour créer des emplois.

”Il ya un secteur des services financiers qui n’est pas à maturité au Rwanda, il faudra l’exploiter à fonds au service des PME dans le cadre d’un commerce gagnant-gagnant,” a-t-il dit.

Pour lui, l’émergence de la classe moyenne et l’abondance des PME dans certains pays, représentent pour les sociétés des services financiers, de précieuses opportunités de proposer tant de services de banque, de détail aux particuliers, que des services de finance commerciale aux PME.

Les PME sont le moteur de la croissance dans des pays comme le Rwanda, mais leur développement est souvent entravé par le manque d’accès aux facilités de financement. La classe moyenne africaine connaît l’une des plus rapides croissances du monde et l’on constate une vague de consumérisme pour les biens et services de tous types : alimentaires, électroniques, pharmaceutiques, etc.

Ici s’accorde avec le rapport ”L’avenir des services financiers en Afrique 2015” ( The future shape of financial services in Africa 2015) (1) établi par PwC.

Il décrit le secteur comme un marché sans limites. Il explique que, par rapport aux marchés mondiaux qui présentent des perspectives plus solides pour les services financiers, le risque de perturbation dans le marché des services financiers traditionnels en Afrique a poussé les entreprises à réévaluer leurs stratégies.

”Le secteur local de la banque de détail fait de plus en plus appel aux nouvelles technologies telles que les plateformes ”Mobile Money”. Plusieurs consommateurs de plus en plus nombreux délaissent leurs cartes bancaires et se tournent vers leur téléphone portable pour les transactions bancaires du quotidien.” Ceci explique la naissance de nombreuses PME mobile money tenues par les jeunes.

Dans la foire internationale de Kigali, les pavillons high tech sont les plus visités par les jeunes qui ont pour objectif de s’imprégner du savoir qu’ils peuvent exploiter dans le but de lancer un micro entreprise pour la vente des services.

”Nous n’avons pas d’autres choix, la technologie avance très vite, nous devons aller avec, nous devons lancer nos propres entreprises si petites soient elles mais il faut commencer. Il ya des entrepreneurs étrangers qui sont ici, qui nous ont dit comment ils ont démarré par une PME et qu’ils sont au stade de grandes compagnies internationales, pourquoi pas nous, il faut y croire,” a affirmé un certain Bizimana, visiteur à la foire internationale de Kigali.

Il ambitionne de lancer son PME des services. Les Etrangers, à l’instar de Prakash qui est venu d’Ahmedabad au Pakistan, sont convaincus que les PME sont le tremplin du développemental pour le cas du Rwanda, ils sont convaincus que c’est la voie à suivre.

”Je suis pour la troisième fois au Rwanda dans le cadre de la Foire commerciale de Kigali, ce que j’ai remarqué c’est que les entrepreneurs rwandais changent chaque année de produits, il ya un changement. Encore, les informations sur le net nous disent que le pays a un réseau wifi et câblé très développé, il ya des routes, il faut qu’il y ait assez d’énergie pour permettre aux habitants des milieux ruraux de produire. C’est un pays qui a un peuple dynamique, ils peuvent aller loin et l’on commence par les PME. Il y en a ici et c’est intéressant,” a affirmé Prakash du Pakistan à l’occasion de l’Expo 2015.
En matière des PME, il ya des politiques et des entrepreneurs. La réussite des PME amène leur croissance pour devenir les entreprises intermédiaires et même grandes.

Les pays qui forment le club des pays riches, le club des pays émergeants, doivent beaucoup au secteur des PME. Pour les pays en développement, c’est le modèle à suivre si l’on part du principe que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Pascal Niyonsaba