https://www.traditionrolex.com/25 Porcs : élevage adapté aux lopins des terres

Porcs : élevage adapté aux lopins des terres

Par 2015-08-24 15:34:07

[caption id="attachment_1779" align="aligncenter" width="730"]Une porcherie près d'une école, une idée à soutenir (Photo archives) Une porcherie près d’une école, une idée à soutenir (Photo archives)[/caption]


 

Le porc a été introduit au Rwanda par les missionnaires européens, il n’a pas été facile d’accepter cet animal dans une société où la vache était au centre de toute activité pastorale et culturelle. Ce n’est qu’avec le temps que les interdits alimentaires ont été dépassés et qu’une partie de la population rwandaise a domestiqué le porc. Son élevage est depuis resté rudimentaire car les familles qui disposent de porcs détiennent une seule truie pour produire des porcelets et ne savent pas que l’élevage du porcs a deux orientations soit la production des porcelets soit l’entretien des porcs destinés à la boucherie.
Ceux qui opèrent dans ce secteur, savent que le marché du Rwanda est loin d’être satisfait et proposent des changements pour produire en quantité et en qualité.

Le porc convient avec la taille des espaces familiaux

Selon Wilfried Niragire qui détient une ferme porcine dans le district de Nyamagabe, dans le sud du Rwanda et qui dispose d’une boucherie charcuterie dans la ville de Kigali, avec pour spécialisation le porc, il existe 3 systèmes d’élevage pour les porcs : en bâtiment sur caillebotis, en bâtiment sur paille, en plein air. Il explique que l’élevage en plein air au Rwanda n’est pas autorisé et qu’il faut opter pour la stabulation.

Il est aussi contre l’attachement des porcs dans les étables familiales. ”On ne doit pas attacher des animaux domestiques, et il en est de même pour les porcs car c’est traumatisant.”

Avec la diminution de la taille des champs par l’émiettement du terroir avec le système d’héritage, l’élevage de porc convient à la situation car la porcherie occupe une petite étendue et il peut abriter plusieurs bêtes.

Encore les éleveurs de cet omnivore pensent que le porc est une alternative à la vache dans des familles modestes qui ne sont pas capables d’entretenir un bovidé.
On peut avoir une ferme modèle dans chaque secteur

Avec la généralisation des écoles de base dans chaque secteur et la politique d’alimentation dans des écoles, il ya des restes qui peuvent être utilisés pour nourrir les porcs.

Pour Wilfried Niragire, une ferme porcine dans la proximité d’une école est une idée qui mérite d’être soutenue.

”Si dans chaque secteur se trouve au moins une école qui dispose d’une cuisine et il ya sans doute des restes de nourriture qui peuvent être bénéfiques aux éleveurs de porcs, s’il ya une ferme aux environs c’est un autre avantage.”

Pour cet éleveur de porcs, la ferme peut servir de la production de porcelet que l’on peut vendre aux familles désireuses d’en avoir et une autre partie de la ferme peut servir de la production de la viande.
Il reste convaincu que l’on peut disposer de plus de 150 fermes porcines dans tout le pays. En général une truie peut donner 20-30 porcelets par an, ce qui signifie que les familles modestes du Rwanda peuvent avoir des porcs pour élevage en un bon bout de temps.

Un bon soin pour de plus de rendement

La conduite d’un élevage se compose de trois périodes principales : le naissage, le post-sevrage et l’engraissement. A chaque stade de développement des animaux correspond un espace adapté à leurs besoins spécifiques.

L’éleveur s’assure quotidiennement de la santé et du confort de ses animaux. Simon Pierre Musabyimana est vétérinaire, il sait que pour produire de bons porcelets, il faut choisir des femelles de bonne race et un bon géniteur, il faut suivre la période de grossesse jusqu’à la naissance des petits et avec la naissance, il faut garder les porcelets et la truie dans un espace isolé pendant plus de trois semaines. Et on peut commencer le sevrage puis le post-sevrage.

”Les porcelets sont généralement enlevés brutalement de leur mère à l’âge de quatre semaines alors qu’à l’état naturel le sevrage se ferait progressivement vers l’âge de trois ou quatre mois.”

Pour le vétérinaire, il faut prendre soin des petits cochons car c’est la période de fragilité. ”Les porcelets sont des jeunes bébés, il faut veiller sur leur état de santé, il faut la propreté dans les étables, il faut dégager la nourriture qui a dépassé la durée de vie, il faut un arrosoir quotidien.”

La période d’engraissage commence après six mois, pour accélérer la croissance, ici il faut séparer les mâles des femelles.

Pour le vétérinaire, les éleveurs de porcs doivent avoir leurs propres terres et quand ils veulent étendre leurs activités, ils peuvent conclure des accords avec les voisins.

La production de loin inférieure à la demande

M. Wilfried Niragire, fut un fonctionnaire avant de se tourner vers le secteur qui est moins exploité.
En plus des animaux de sa ferme, il achète les porcs des familles qui disposent de quelques animaux à la maison. Il procède à l’abattoir et à la charcuterie. Il propose de la viande fraiche, de la viande fumée, des saucissons, des jambons, le pâté de foie, du lard etc…

”Tout est bon chez le porc, c’est la viande la plus consommée dans plusieurs pays européens, mais au Rwanda sa consommation n’est pas généralisée car on n’en trouve pas, nous ne pouvons pas satisfaire la demande.”

Il propose que les éleveurs de porcs puisse effectuer des voyages d’étude dans des fermes porcines afin d’affiner leur méthode et il reste optimiste que le secteur peut être dynamique et bénéfique pour tous les acteurs.

Pascal Niyonsaba


 

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