[caption id="attachment_1814" align="aligncenter" width="680"] Les paysans du Sud Kivu déplorent l’inexistance d’une politique agricole pour améliorer leur production agricole. (Photo internet)[/caption]

 

Sensibiliser les journalistes sur la médiatisation des activités agricoles, tel était l’objectif d’un atelier de formation organisé à Goma par AgriProFocus, un réseau néerlandais des associations et de personnes œuvrant pour la promotion de l’agriculture dans le monde. Deux moments forts ont caractérisé ces assises : des études de cas pour montrer l’importance de l’agriculture et la parole aux jeunes qui ont intégré l’agriculture : ils ont présenté leurs réussites et des défis auxquels ils butent.

″Les sujets ayant trait aux activités agricoles ne sont pas suffisamment médiatisés par la presse locale alors qu’ils sont stratégiques pour le développement de la République Démocratique du Congo (RDC)″, reconnait Gisèle Batembo, ex ministre provincial de l’agriculture au Sud-Kivu. Elle déclarait cela à Kalehe lors d’une concertation des acteurs publics et privés autour des questions agricoles et de développement rural.

Pendant que les médias locaux font peu cas des questions agricoles, ″le mouvement associatif a atteint toutes les couches de la population et ne s’est étendu que récemment sur les paysans″, déclare Makelele, membre de la fédération des organisations paysannes de la RDC (FOPAC/Sud-Kivu).

AgriProFocus RDC et le réseau DIOBASS ont regroupé à Goma et à Bukavu, des centaines de jeunes pour les inciter à intégrer les activités agricoles. Les journalistes et des potentiels bailleurs de fonds des agrobusiness y ont pris part. Du coup, les journalistes ont été sensibilisés à organiser des émissions agricoles dans leurs organes de presse respectifs.

Pas de politique agricole en RDC

Les paysans sont convaincus de l’inexistence de politique agricole en RDC car, ″de toutes les mesures prises par le pouvoir pour organiser les activités agricoles, aucun effet positif n’a été visible jusqu’à ce jour dans le sens de faciliter la tâche aux agro-éleveurs″, fustige Léon Bagalwa, coordinateur du Réseau des mouvements paysans de Katana.

A ce constat s’ajoutent l’appauvrissement du sol dû à la faible utilisation d’engrais chimiques qui occasionnent une chute de la production évaluée à 80 kg par hectare, le boom démographique, l’érosion et l’exportation des résidus agricoles sont des causes des insatisfactions que connaissent les paysans de l’Est de la RDC.

Il faut également prendre en compte le changement climatique et les calamités naturelles. ″Nous avons cultivé le manioc, les haricots, l’arachide, la tomate, le maïs et le sorgho en groupe, mais avons connu un échec cette deuxième saison culturale à cause des fortes pluies qui se sont abattues sur les récoltes″, regrette Mélanie Murhebwa, membre du Comité de suivi des activités maraîchères de Katana au nord de Bukavu.

Les organisations d’appui à la rescousse des paysans

Les spécialistes et les paysans se sont accordés pour une recherche concertée des solutions aux difficultés de production connues actuellement dans l’agriculture.

”Avec l’appui du Service d’animation et de renforcement des capacités des femmes (SARCAF), nous avons commencé l’utilisation des engrais chimiques et les pronostics sont encourageants”, explique Jean-Berckmans Bengehya, responsable du pool CIM-Bushi à Katana.

Thaddée Hyawe-Hinyi