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Hôtels aux enchères

Par 2015-09-14 10:08:04

[caption id="attachment_1858" align="aligncenter" width="761"]Pendant que certains hôtels sont vendus aux enchères d'autres naissent comme ici Hotel Marriot (Photo Gérard Rugambwa) Pendant que certains hôtels sont vendus aux enchères d’autres naissent comme ici Hotel Marriot (Photo Gérard Rugambwa)[/caption]


 

Période de remboursement insuffisante

Plus de 30 hôtels, à travers tout le pays, doivent être vendus aux enchères car ils se sont montrés incapables de rembourser la totalité de la dette contractée auprès de leurs banques dans la période fixée. Sans innocenter les hôteliers, il faut tout de même reconnaitre que le délai de remboursement est insuffisant.

Depuis quelques semaines, l’on parle de la vente aux enchères de plusieurs hôtels qui se sont révélés incapables de rembourser les crédits contractés auprès des banques du pays. Certains vont jusqu’à parler de 100 hôtels. Mais la réalité est toute différente.

Le Secrétaire exécutif de l’association des hôtels au Rwanda (RHA), Seth Butera, parle de six hôtels qui auraient atteint ”un point de non retour” . Mais la Secrétaire exécutive de l’Association des Banquiers du Rwanda (RBA), Jacqueline Mugwaneza avance un chiffre supérieur à 30 hôtels sur base d’informations reçues de la part des gestionnaires des banques.

”Les banques en phase finale qui doivent inévitablement être vendues aux enchères sont plus de 30 dont 14 hôtels de Rubavu ayant sollicité des crédits dans plusieurs banques différentes, les autres sont de Kigali et ailleurs dans le pays : 6 dans I & M bank et 12 à la Banque de Kigali (BK), éventuellement l’un ou l’autre hôtel,” explique Jacqueline Mugwaneza, Secrétaire exécutive de RBA.

La faute aux hôteliers

Selon Seth Butera, le secteur des hôtels au Rwanda est en plein développement. Depuis 4 ans, beaucoup d’hôtels ont été construits, souligne Butera et la compétition est devenue en un laps de temps, très importante sur le plan régional.

” Des hôtels aux standards élevés ont été constuits et continuent à l’être,” dit-il ”C’est le cas de Grand Legacy, déjà fonctionnel et Marriot dont les travaux de construction devraient se terminer prochainement,” souligne-t-il.

Pour Seth Butera, pour rester dans le secteur, il faut travailler avec professionnalisme car la mauvaise gestion peut conduire à l’incapacité de rembourser un crédit bancaire.

”Certains propriétaires des hôtels préfèrent en assurer eux-mêmes la gestion alors qu’ils n’en ont pas les capacités, l’entreprise devient une affaire de famille,” regrette-t-il. ”L’on voit des hôteliers qui recherchent une main d’oeuvre à bon marché mais qui ne donne pas nécessairement un bon service,” montre-t-il l’erreur commise souvent dans ce secteur.

Il ajoute que des fois le crédit sollicité ne sert pas totalement pour le motif avancé à la banque, ce qui augmente les risques d’incapacité de remboursement.

Jacqueline Mugwaneza de RBA, revient également sur le problème de la surestimation du crédit par rapport aux besoins d’investissement dans le secteur précis de l’hôtellerie, la mauvaise gestion et la qualité du service qui laisse à désirer dans plusieurs hôtels.

Elle fait un clin d’oeil aux commerçants en général qui sollicitent des crédits de bien peser les risques avant de s’engager. Elle propose la mise en place des conseillers financiers comme cela se fait dans les autres pays.

Les causes sont aussi exogènes

Les hôteliers seraient seulement en partie responsables de la situation qu’ils traversent aujourd’hui. Pour Jacqueline Mugwaneza, les projections du développement du secteur touristique de 2008 n’ont pas été atteintes.

”Le taux d’occupation des chambres d’hôtels reste bas par rapport aux projections de l’Office rwandais de développement,” souligne Jacqueline Mugwaneza.

Cette dame à la tête de RBA, l’association des banquiers au Rwanda, se retourne également contre les banques qui octroient des crédits à court et moyen terme alors qu’un projet de construction d’un hôtel mériterait un crédit à long terme.

”L’amortissement d’un hôtel prend 20 ans mais le délai de remboursement ne dépasse pas généralement 7ans,” plaide-t-elle en faveur des hôteliers. ”Plus le délai de remboursement est court, plus le montant à payer chaque mois devient élevé et met l’emprunteur dans le risque de ne pas honorer ses engagements envers la banque,” souligne-t-elle.

D’un autre côté, elle montre que les banques commerciales utilisent de l’argent des clients qu’elles ne peuvent pas garder à long terme.

Pour Jacqueline Mugwaneza, les investisseurs dans l’hôtellerie devraient bénéficier des crédits à long terme comme ce fut le cas pour les crédits dans le secteur de l’habitat. Et pour cela, il faut trouver une autre formule.

Gérard Rugambwa


 

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