https://www.traditionrolex.com/25 La mécanisation agricole fait ses pas…

La mécanisation agricole fait ses pas…

Par 2015-11-09 13:30:04

[caption id="attachment_2075" align="aligncenter" width="722"]Prototypes des machines agricoles utilisées au Rwanda (Photo archives) Prototypes des machines agricoles utilisées au Rwanda (Photo archives)[/caption]


 

Le Rwanda s’est engagé à introduire des machines dans son secteur agricole avec pour objectif l’augmentation de la production depuis 2007. La course est réelle, mais les agriculteurs restent aussi tributaires des pratiques ancestrales et archaïques… 

Selon la Directrice générale adjointe de l’Office Rwandais de l’Agriculture (RAB), Dr Daphrose Gahakwa, le gouvernement rwandais a mis à la disposition des agriculteurs, des machines capables de remplacer l’homme dans les champs.

"La politique de la mécanisation de l’agriculture au Rwanda date de 2007. L’Etat a acheté des tracteurs. Ils peuvent cultiver, sarcler, récolter et emballer en tas, les feuilles et tiges des plantes pour en faire de la nourriture pour les animaux”, a-t-elle dit.

M. Olivier Sangwa, chargé de la Promotion de l’Agriculture Mécanique au sein de RAB, précise que des machines pour l’agriculture se trouvent dans la plupart des gouvernements locaux au Rwanda.

"Tout au départ de la mise en exercice de la politique nationale de mécanisation de l’agriculture, les paysans agriculteurs ont été sensibilisés sur les atouts et la facilité qu’offrent les machines. Et puis, des individus et sociétés ont acheté des tracteurs ici et là dans le pays. D’ici 2020, le Rwanda aura atteint un seuil de 25% d’agriculteurs qui utilisent des machines agricoles dans leurs activités de tous les jours. A présent, le Rwanda est à 15%", a-t-noté.

Le prix d’un tracteur est fonction de sa puissance. Il varie entre 13 et 22 millions de francs rwandais, soit entre 17 333 et 29 333$. "En vue d’intéresser les agriculteurs rwandais à pouvoir utiliser usuellement ces machines, la population a été sensibilisée à mettre en application la politique de la consolidation des terres. De vastes espaces ont été disponibles et nombre d’agriculteurs utilisent des tracteurs", a préciséDr Daphrose Gahakwa.

Olivier Sangwa ajoute que le capital investi dans l’agriculture avec une machine n’est pas du tout élevé. Mathématiquement, a-t-il expliqué, pour cultiver un hectare avec un tracteur, il faut payer 50 000FRW pour location de l’engin et 30 000 FRW pour achat du carburant sur un terrain en jachère. Tandis que sur un nouveau terrain, le prix est majoré à 120 000 FRW notamment les 100 000 FRW pour la location de l’engin et les 20 000FRW pour le carburant. Cette tâche est journalière. S’il faut que cette surface soit cultivée par des individus durant la journée, le coût est revu à la hausse.

A présent, le Rwanda compte deux compagnies qui vendent des engins agricoles : une américaine et l’autre indienne. Les districts de la province de l’Est qui utilisent ces tracteurs sont principalement : Nyagatare, Gatsibo, Kayonza et Rwamagana. Le district administratif de Bugesera les utilise aussi en plus d’une partie de la ville de Kigali. Dans d’autres coins du pays, les agriculteurs ne sont pas encore nombreux pour recourir à ces tracteurs.

Incapacité financière : défi à la mécanisation agricole

A priori, il faudra encore beaucoup de temps pour convaincre certains agriculteurs sur les atouts qu’offrent les tracteurs dans leurs champs. En effet, leurs prix les effrayent, car plusieurs ne sont pas en mesure de payer un seul tracteur. Pour la Directrice adjointe de RAB Gahakwa, cela ne traduit pas l’état de lieu de la pauvreté pour ces agriculteurs. C’est plutôt une incapacité financière qui explique le non recours aux engins agricoles.

Le relief montagneux est aussi une des causes motrices de non usage des tracteurs. "C’est vrai, il y a des machines destinées à cultiver dans les hautes montagnes par exemple dans l’aménagement des terrasses radicales antiérosives et pour l’agriculture, mais très peu de paysans peuvent les acheter. Ils préfèrent recourir à la houe traditionnelle pour leurs activités quotidiennes agricoles", déplore Olivier Sangwa.

Dr Gahakwa a parlé de certains paysans qui ne souhaitent pas la venue des machines dans leurs champs, car ils prétextent qu’elles leur privent de leur travail."S’ils doivent bénéficier de quelques revenus journaliers, ils n’acceptent pas que cet argent aille chez les propriétaires des tracteurs", remarque Gahakwa.

Outre ces facteurs précédents, l’achat des tracteurs est à présent un droit des agriculteurs nantis. Ceux dont le revenu est moyen continuent à pratiquer l’agriculture archaïque et ancestrale. Ces derniers ont des lopins de terres et sont par conséquent conscientisés à intégrer la politique nationale de consolidation de terres arables et de se regrouper en différentes coopératives pour en revanche bénéficier des crédits bancaires et ainsi, pouvoir acheter des tracteurs.

Devant ce défi, l’Etat a institué des subsides à l’endroit des agriculteurs. Il a accepté toute la charge de la Taxe sur la Valeur Ajouté (TVA) portée sur les frais de location de tracteurs du Ministère de l’Agriculture.

Les experts de RAB sollicitent l’usage des tracteurs par les agriculteurs pour accroître la production et pour un fait raisonnable environnemental qui consiste à ce que ces machines permettent de garder l’eau dans le champs durant plus longtemps, car, disent-ils, " Ces engins creusent en profondeur des terres".

La Province de l’Est, est celle qui compte plus de tracteurs et autres engins pour une agriculture intensive et extensive. Des paysans se sont regroupés en différentes coopératives pour bénéficier de ces machines, mais aussi pour accroître leur production agricole.

La philosophie qui a consisté à attirer leur attention est issue de la politique nationale de la consolidation des terres arables communément appelée "Land Use Consolidation", une politique qui consiste à sensibiliser les paysans à regrouper leurs terres et à cultiver des plantes spécifiques compatibles avec le sol du lieu.

Du coup, la Province de l’Est, est au top des provinces qui recourent aux tracteurs pour assurer une agriculture sur des vastes terrains. Son relief composé essentiellement des vallées constitue son avantage par rapport à d’autres provinces qui connaissent un relief de hautes montagnes, comme le Nord, l’Ouest et le Sud.

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