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Habits et chaussures de seconde main interdits

Par 2016-01-18 14:04:42

[caption id="attachment_2438" align="aligncenter" width="916"]Pour le Ministre François Kanimba, la dignité des Rwandais s’oppose au port des habits de seconde main  (Photo S. Byuma) Pour le Ministre François Kanimba, la dignité des Rwandais s’oppose au port des habits de seconde main (Photo S. Byuma)[/caption]


 

Le Rwanda est au point de surtaxer, voire d’interdire l’importation des chaussures et habits de seconde main. Une des voies pour renfoncer l’économie du pays en favorisant le secteur industriel local. Les officiels rwandais ont commencé par la sensibilisation…

Plus de discussion, plus de rumeur, plus de spéculation, aucun pays de la planète n’a réussi à développer son secteur textile sans devoir supprimer les habits de seconde main sur le marché et procéder à l’agriculture intensive du coton (principale matière première).

C’est en tout cas le message du Ministre du Commerce et de l’Industrie, M. François Kanimba, à l’endroit des couturiers réunis à Kigali pour discuter sur les modalités de la suppression totale et méthodique sur le marché rwandais des habits de seconde main (habits usagés).

En mi-décembre, lors de la tenue du 13ème Dialogue National, les Rwandais ont témoigné de la faiblesse du secteur textile au Rwanda de pouvoir assurer des produits locaux sur le marché. Le Ministre Kanimba a rappelé que les Etats membres de la Communauté Est africaine (EAC) ont bel et bien décidé de supprimer ou d’interdire (à la longue) la vente des habits et des chaussures de seconde main en faveur de la promotion des industries et usines de la Communauté et du développement.

"Les Rwandais doivent jouir de leur dignité, ils ne doivent pas porter des habits ni des chaussures de seconde main. En plus, nous pensons au développement du secteur textile qui répondra à la question cruciale du chômage au Rwanda qui est devenu le grand problème du pays", a-t-il expliqué aux couturiers kigalois.

Le Rwanda dépense plus de 100 millions de dollars par an

Le Ministre Kanimba a noté qu’il est inacceptable que le Rwanda continue à dépenser 100 millions de dollars par an pour l’importation des habits et chaussures de seconde main, alors que les Rwandais sont capables de produire suffisamment aussi bien des habits que des chaussures.

En vue de mettre un terme à ce défi, le gouvernement du Rwanda pense passer aux mesures qui découragent l’importation. Entre autres mesures, le Ministre du Commerce et de l’Industrie a indiqué que bientôt, les habits et les chaussures de seconde main seront surtaxés pour décourager leur vente au sol rwandais.

"Seuls 15% du travail non agricole au Rwanda est occupé par des usines textiles et des couturiers", a-t-il montré l’urgence d’augmenter ce taux pour réduire le nombre de chômeurs (surtout les jeunes).
Matière première : le tout premier défi

A première vue, la décision du Rwanda semble utopique, car il ne cultive pas de coton pour en fabriquer des habits et tissus. Le Ministre Kanimba n’a pas recherché des solutions dans le strict contexte environnemental rwandais. Plutôt, il a pensé dans l’esprit de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC), où il a montré que l’Ouganda et le Kenya ont de grandes plantations du coton qui alimenteraient les usines textiles rwandaises.

"Les Etats de la Communauté ont décidé de supprimer toutes les taxes portés sur les habits et tissus fabriqués au sein même des pays membres", a-t-il noté la fermeté des Etats de la Communauté à supprimer les habits et les chaussures de seconde main sur leurs marchés.

Le Ministère de l’Agriculture a aussi initié les paysans rwandais de pratiquer la culture de la soie en vue de produire le fil de soie qui sert aussi à la fabrication des tissus, des habits et autres articles. Ce programme est avancé dans certaines entités administratives du pays plutôt que dans d’autres.

Visiblement, le Rwanda n’a aucun programme de la culture du coton. C’est soit suite au morcellement des terres arables dans le pays, soit à l’insuffisance de terres ou soit au manque de planification dans le secteur agricole. En effet, ces pays qui en produisent ont les mêmes conditions climatiques que le Rwanda.

Regrouper les tailleurs en association

Si l’adage des sages dit que l’union fait la force, autant, le regroupement des tailleurs en association constitue une force économique. Dans la réunion à Kigali, les officiels du Ministère du Commerce ont sollicité les tailleurs de créer une association ou coopérative qui leur permettra de gagner des marchés publics.

"Qui est capable parmi vous de produire 100 uniformes pour un petit délai d’une semaine ? Le Gouvernement du Rwanda a décidé que tous les marchés sur les uniformes (armée, police et autres instances de l’Etat) devront recourir auprès des usines textiles rwandaises pour leur fabriquer des uniformes, peu importe leur coût", a souligné le Ministre Kanimba qui témoigne de la détermination du Rwanda de renforcer les usines et les industries nationales.

Les tailleurs ont salué la proposition du Ministère du Commerce et de l’Industrie tout en revenant sur les produits textiles rwandais trop chers.

"Beaucoup de Rwandais ne donnent pas de crédits (considération) aux produits textiles locaux, ils préfèrent acheter les produits étrangers pour leur qualité. En outre, les tailleurs rwandais manquent cruellement de matériels et de la technologie de pointe", a montré le tailleur Léopold Twagirayezu.
Le Ministère du Commerce a promis son soutien aux associations des couturiers. Du premier coup, il sera question de former les couturiers et leur permettre de gagner des marchés publics. Le Ministre Kanimba a noté que l’Agence Nationale de l’Industrie et de la Recherche (NIRDA) devra créer un Institut Supérieur des Couturiers en vue de développer le secteur textile au Rwanda.

Safari Byuma


 

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