https://www.traditionrolex.com/25 EDPRS II : le développement rural (2)

EDPRS II : le développement rural (2)

Par 2016-01-19 10:03:25

[caption id="attachment_2471" align="aligncenter" width="771"]E-soko, un paysan consultant son portable pour connaitre le prix des produits (Photo archives) E-soko, un paysan consultant son portable pour connaitre le prix des produits (Photo archives)[/caption]


 

Après la transformation économique, l’on s’attaque à la seconde thématique qu’est le développement rural. Il vise à réduire la pauvreté à travers l’augmentation de la production agricole. En effet, le secteur agricole occupe la majorité de la population et son développement pourrait donc favoriser une réduction durable de la pauvreté.

La plateforme e-Soko réforme progressivement le secteur agricole

Parmi les atouts offerts aux agriculteurs dans le cadre de l’EDPRS II pour promouvoir leurs activités et accroitre leurs ressources, le gouvernement rwandais a introduit les TIC dans ce domaine en créant une plate-forme dit ”e-Soko” qui informe en ligne sur les prix en cours des produits agricoles sur le marché.

La plateforme e-Soko offre des mises à jour en temps réel par messages textes concernant les prix du marché des produits agricoles aux agriculteurs et coopératives locales y compris celles se trouvant dans les régions plus éloignées.

Les agriculteurs disposant de téléphones portables peuvent facilement accéder au système et informer les autres qui n’en disposent pas.

Au départ, le manque d’information des prix du marché se révélait être un obstacle majeur pour les agriculteurs et commerçants agricoles, et par conséquent, les uns ou les autres y perdaient.
Dans un entretien avec Wilson Musonera, le Coordinateur de ce projet ”e-soko”, il a expliqué que cette première phase du projet tend à sa fin et que va débuter cette année 2016 une seconde phase qui, en plus des premiers attributs, informera aussi sur la quantité de la production agricole individuelle voire nationale.

Bien plus, selon Musonera au cours de cette deuxième phase, l’agriculteur sera directement informé sur la façon de lutter contre les insectes ravageurs des plantes et partant, il leur sera facile d’acquérir des pesticides appropriés.

Selon toujours Musonera, les agriculteurs sauront grâce à leur téléphone la quantité d’engrais émise par le Ministère de l’Agriculture, son état de distribution sur terrain et la quantité destinée à chaque individu selon la superficie de ses champs ou selon la nature de ses plantes.
De même, l’agriculteur sera informé sur les prévisions météorologiques afin de mieux orienter et coordonner ses activités.

En effet, selon Musonera, ”l’agriculteur sera désormais en connexion directe avec son ministère de tutelle et avec toutes les institutions qui ont un rapport direct avec ses activités”.
De nombreux agriculteurs spéculent sur le bon moment pour semer des graines, le type de cultures à planter et la bonne quantité de cultures à cultiver.

Grâce à des décisions guidées par les données météorologiques, les agriculteurs seront en mesure de produire plus efficacement et générer un revenu majeur.

Au cours de ces derniers jours où l’on a assisté aux variations climatiques avec des pluies imprévisibles ou des saisons sèches prolongées, les agriculteurs ont eu du mal à faire leurs prévisions, ou simplement ont mené leurs activités au hasard.

Les informations qui atteindront désormais chaque agriculteur lui permettront, non seulement de savoir à quel moment de l’année devra-t-il cultiver, mais également le genre de semences et d’engrais qu’il devra utiliser.

Avec l’évolution du système, l’agriculteur rwandais sera informé à partir de son téléphone sur les prix des produits agricoles dans les pays voisins et cela facilitera et accroitra en même temps l’échange des produits tout en étendant le commerce extérieur.

En effet, les intermédiaires communément appelés ”abamamyi” exploitent ce manque d’information en imposant des prix très bas pour les produits agricoles.

Comme il en était à l’accoutumée, ces ”abamamyi” importunent les agriculteurs qui leur vendent leurs produits assez souvent encore aux champs, et leur imposent un prix très bas car les pauvres paysans ne sont pas au courant des prix actualisés.

Désormais, le paysan ne se fera plus leurrer par ces intermédiaires car, l’information aura été donnée sur un long spectre.

Saïdi Munyaneza, un vendeur grossiste des pommes de terre à Nyabugogo apprécie le projet ”e-soko” car selon lui, ”il lui permet de s’enquérir des variations des prix sur les différents marchés du pays et peut ajuster ses prix conséquemment”.

Claire Muhawenimana , une ménagère, a très bien accueilli le projet car, dit-elle, ”en consultant mon téléphone, je suis directement informée sur le prix de tel ou de tel autre produit agricole et je sais, ipso facto, comment ajuster le budget à allouer à mon ”panier de la ménagère”.

Les responsables rwandais ont tiré un grand profit de cette introduction des TIC car ils utilisent désormais les données de l’e-Soko afin de prévoir les tendances à long terme.
On s’attend à ce que les prévisions générées aident à augmenter les revenus des agriculteurs.

Au Rwanda, e-Soko favorise la modernisation de l’agroculture

Une croissance concernant les revenus de l’agriculture se traduit en une croissance économique et la mobilité sociale. Le ministère rwandais de l’Agriculture décrit la plateforme e-Soko tel qu’un élément essentiel pour la modernisation de l’agriculture et de l’élevage dans le but de parvenir à la sécurité alimentaire.

Pour garantir une utilisation saine du système, le gouvernement a entrepris une formation à grande échelle sur l’utilisation d’e-Soko destinée aux fonctionnaires du ministère, aux agriculteurs et aux commerçants voire aux consommateurs.

Au sujet de l’usage du téléphone pour recueillir les informations sur les prix des denrées agricoles, pour qu’une coopérative agricole sache le prix de la pomme de terre ou des haricots à Kigali avant de transporter leurs récoltes au capital à vendre, il suffit d’entrer un "code abrégé" avec le nom du produit (pommes de terre ou des haricots) ainsi que le marché (Kigali).

En quelques secondes, un texto est envoyé dans la langue locale (Kinyarwanda) avec le devis de la journée.

L’e-soko n’est pas une propriété du Rwanda uniquement car il se retrouve dans d’autres pays d’Afrique et opère de la même manière au profit des agriculteurs et des gouvernements qui peuvent désormais être informés aisément sur l’état de la production agricole nationale.

D’autre part, ce système s’accommode très bien avec l’explosion des services rendus à la population via le cellulaire partout en Afrique.

Jean Louis Kagahe


 

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