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Burundi : des rébellions font parler d’elles

Par 2016-02-15 10:17:50

[caption id="attachment_2557" align="aligncenter" width="805"]Le Général Godefroid Niyombare à la tête du FOREBU (Photo archives) Le Général Godefroid Niyombare à la tête du FOREBU (Photo archives)[/caption]


Les habitants de Bujumbura particulièrement ceux de Musaga et Kinama ont une fois de plus été surpris dernièrement par des crépitements d’armes à feu et des tirs à la grenade. Bilan officiel : 5 morts et 3 blessés à Gikoto (Musaga) et aussi 5 morts et environ 18 blessés dans un cabaret de Kinama. On apprendra que les victimes sont des Imbonerakure, jeunesse du parti au pouvoir CNDD, qui est pointée du doigt dans les exactions commises quotidiennement à la population. Ils opèreraient dans leur sale besogne en connivence avec certains éléments de la police.

Pour la première fois, ces attaques ont été revendiquées par deux mouvements rebelles à savoir FOREBU (Forces Républicaines de Burundi) et RED-TABARA. Ce dernier mouvement aurait aussi tout récemment tué le chef de poste des militaires d’une position à Cibitoke ainsi que trois personnes à Bwiza qui étaient proches du pouvoir.

Ceci vient démentir des informations qui disaient que ces mouvements se trouveraient à l’extérieur du pays notamment au Rwanda.

Cependant, comme c’est devenu une habitude lorsqu’il ya pareilles attaques, c’est la population innocente qui paie. Dès le lendemain de ces attaques, la police, en collaboration avec les imbonerakure, selon certains témoins, a procédé dans les quartiers de Mutakura et Cibitoke et à Musaga, à des fouilles, vols et viol des femmes tandis que beaucoup de jeunes gens ont été tabassés et embarqués pour certains vers des destinations qui demeurent inconnues. Des témoignages dans ces quartiers font état des casses et des destructions des maisons appartenant surtout à ceux qui ont fui ou nouvellement regagné leurs habitations.

” Ces envahisseurs” n’hésiteraient pas à emporter tout ce qu’ils trouvent dans ces maisons et à arracher de force de l’argent et des objets de valeur aux passants ou aux personnes trouvées dans les maisons.
Pour les habitants de ces quartiers ci-haut évoqués, l’intention du pouvoir en place est de les contraindre à partir pour de bon afin que leurs parcelles soient octroyés aux Imbonerakure et aux autres proches du pouvoir, comme l’a annoncé le président du Sénat Révérien Ndikuriyo dans une réunion avec les administratifs à la base.

Ces habitants lancent un cri d’alarme à la communauté internationale de forcer Pierre Nkurunziza à accepter le dialogue inclusif avec tous les protagonistes afin de trouver une issue favorable à ce conflit dont les victimes ne font qu’augmenter du jour au jour. Sinon, ils demandent aux mouvements rebelles de trouver une stratégie efficace de travailler ensemble pour faire partir Nkurunziza tout en préservant des vies des innocents.

S’unir pour une même cause

La plupart des mouvements rebelles qui existent aujourd’hui sont nés après que Nkurunziza se soit arrogé le droit de briguer illégalement le 3e mandat en violation de la constitution et des accords d’Arusha.

Parlons des deux déjà évoqués qui font parler d’elles sur terrain dans le pays aussi bien à Bujumbura qu’à l’intérieur du pays. D’après l’agence Burundi News, RED-TABARA est plus connu par ses actions en ville de Bujumbura et dans les provinces de Bujumbura Rural, Bururi et Makamba.

Ce mouvement, qui n’a pas encore décidé de rendre public son chef, mène des attaques meurtrières contre les éléments de la police et de l’armée ainsi que des membres du CNDD-FDD et des proches du pouvoir.

Cependant, certaines informations disent que le chef militaire de ce mouvement est un général très peu connu mais habitué dans des rebellions. Burundi News fait savoir que RED-TABARA est composé d’anciens et nouveaux militaires de la FDN (Forces de défense nationale) ainsi que de nombreux jeunes civils qui ont appris sur le terrain.

Quant aux FOREBU, toujours d’après Burundi News, elles sont composées principalement dans son commandement, par des officiers supérieurs et des généraux issus de la FDN et de la PNB (Police Nationale du Burundi).

Ce mouvement a déjà dévoilé sa composition qui est essentiellement militaire. Son chef au sommet est le général Godefroid Niyombare, le porte-parole est le commissaire de police Edouard Nibigira. Le chef militaire est le général Habarugira, secondé par le colonel Antoine-Marie Zacharie Twagirayezu. Le chef des opérations est le colonel Edouard Nshimirimana, ancien officier des transmissions de l’armée.
Ces deux mouvements ont un point commun : Chasser Pierre Nkurunziza au pouvoir par la force et ensuite restaurer la paix, la sécurité et la démocratie dans le pays en faisant respecter la constitution et les accords d’Arusha.

C’est pour cela que beaucoup de Burundais opposés au 3e mandat souhaitent une union de ces mouvements. Ils pensent qu’en mettant ensemble les moyens et les hommes, la lutte pourra avancer rapidement.

D’autres estiment cependant que chaque mouvement doit d’abord mobiliser de son côté et multiplier des actions pour acquérir de l’expérience avant de s’unir. Il y en a d’autres qui pensent que l’union des deux mouvements peut être remplacée par une collaboration dans ce sens que l’un ouvrirait un front dans une région et l’autre mouvement un autre front dans une région différente. Et à ce moment, ils définiraient la stratégie de collaboration.

Tout compte fait, la voie du dialogue est la meilleure. Elle doit être privilégiée. Toutefois, certains observateurs pensent que si le Président Nkurunziza continue à refuser ou à retarder le dialogue inclusif, c’est malheureusement la voie des armes qui finira par remporter. Et ce sera dommage car elle risque de faire beaucoup de dégâts humains et matériels.

Tesire Mudahemuka


 

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