[caption id="attachment_2633" align="aligncenter" width="729"] Daniel Gelase Ndabirabe, porte-parole du CNDD-FDD (Photo internet)[/caption]

 

Des signes annonciateurs forts montrent qu’un génocide contre les Tutsi burundais est en préparation au Burundi. Certains affirment même qu’il est en exécution vu le nombre de victimes Tutsi tués qui ne cesse d’accroître.

En effet, la chasse aux jeunes des quartiers de la mairie de Bujumbura et des collines du pays dont les habitants sont majoritairement des Tutsi, l’acharnement contre des Rwandais résidant ou visitant le Burundi et dont la plupart seraient des Tutsi, la formation et l’armement des Imbonerakure bien sélectionnés parmi la jeunesse hutu du parti au pouvoir CNDD-FDD, la présence massive sur le sol burundais des Interahamwe de triste renommée, le langage divisionniste de certains leaders du parti au pouvoir comme le président du sénat Révérien Ndikuriyo et le Porte-parole de ce parti, Daniel Gélase Ndabirabe ainsi que l’ ” ethnisation” délibérée par le pouvoir CNDD-FDD d’un conflit qui n’est que politique, constituent certains des faits vérifiables qui attestent que quelque chose d’ignoble est en voie d’être fait contre les Tutsi.
D’après des informations recueillies sur internet et dans certains médias comme Igihe.com, des responsables burundais au pouvoir à Bujumbura préparent activement une nième récidive de génocide qu’ils considèrent comme la dernière pour régler définitivement ce qu’ils appellent ”la question tutsi”.

Des observateurs ont relevé de nombreux indices effrayants. Mais parlons de quelques faits saillants qui devraient alerter les bonnes volontés sur un génocide programmé et en phase finale de préparation.

Similitude avec le génocide contre les Tutsi rwandais

D’aucuns auront constaté que la situation du Burundi de depuis avril 2015 est d’autant plus inquiétante qu’elle ressemble étrangement à celle de la veille du génocide proprement dit d’avril 1994 au Rwanda : un pouvoir CNDD-FDD très majoritairement hutu qui contrôle exclusivement les rouages de l’Etat, du parlement, du gouvernement, de la justice, du renseignement, du ministère de l’intérieur et de l’administration à la base.

Une radio de la haine Rema FM, à l’image de la RTLM de sinistre mémoire au Rwanda, n’hésitait pas à diffuser des propos ou des émissions à caractère ethnique et divisionniste. Signalons que la radio Rema FM, qui avait été détruite lors du coup d’Etat manqué du 13 mai 2015, a récemment été autorisée de réémettre.

Le rejet méprisant de tous les textes fondamentaux de la cohabitation pacifique des communautés notamment la constitution et l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation rappelle, à la veille du génocide de 1994, la déclaration fracassante du président Juvénal Habyarimana qualifiant de chiffon de papier l’Accord d’Arusha qu’il avait signé quelques mois auparavant. De la même façon, l’on se souviendra qu’en mars 2015, Willy Nyamitwe, alors porte-parole du président Nkurunziza, avait déclaré à la grande surprise de tous, que l’Accord d’Arusha n’engage pas le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, alors qu’il est partie intégrante de la constitution.

Une autre similitude non moins importante est la mise en place d’une milice principalement hutue affiliée au parti CNDD-FDD, les Imbonerakure, qui a été armée, organisée et entrainée à Kiliba ONDS (RDC). Comme la milice Interahamwe qui était affiliée au parti MRND de Juvénal Habyarimana, les Imbonerakure font la pluie et le beau temps sur tout le pays au point d’imposer sa toute puissance à l’armée régulière et à la police nationale.

Ce phénomène d’une milice au dessus des lois a été observé à la veille du génocide de 1994 au Rwanda. En effet à cette époque, les miliciens Interahamwe étaient devenus de fait les véritables détenteurs de la force de défense et de sécurité du pays.
Massacres à huis clos

Des informations concordantes et des témoignages de la population confirment une présence massive au Burundi des miliciens Interahamwe et des forces négatives FDLR envoyés en renfort à partir de la RDC. Certains parlent de 14.000 éléments qui seraient entrés au Burundi.
Ces sinistres combattants sont déployés dans différentes provinces où ils bénéficient de nombreuses complicités sous la supervision secrète du gouvernement du Burundi.
Ces criminels, très souvent en tenue policière et équipés d’armes à feu, patrouillent surtout la nuit dans les centres urbains et dans les campagnes. Ils y participent activement aux massacres qui se commettent à huis clos.

Tandis que les miliciens Imbonerakure, en compagnie de certains éléments de la police, descendent dans les maisons et habitations principalement des Tutsi, soit disant à la recherche des armes à feu qu’ils ne trouvent jamais. Ils y pillent, violent les mères et les enfants et tuent les hommes et quiconque tente de leur résister.

Actuellement, beaucoup de personnes sont tuées et portées disparues dont certaines sont jetées dans des rivières ou enterrées dans des fosses communes à l’insu des leurs à qui on arrache le droit d’organiser le deuil.

Des rapports montrent que la plupart de personnes tuées et persécutées sont celles habitant dans des quartiers ou collines à grande concentration des Tutsi.

”A dater du 26 avril 2015 jusqu’au 20 décembre 2015, nous avons compté, et sans penser que toutes les données nous sont parvenues, 104.032 personnes tuées ou portées disparues sur l’ensemble du pays. De ceux-là, 211 sont des Hutu. …La situation n’est pas par ailleurs difficile à imaginer : un génocide à huis clos perpétré loin des caméras, loin des médias, loin de l’opposition, loin de la société civile… ”, peut-on lire dans un document publié en décembre 2015 intitulé ”Mémorandum sur le génocide des Batutsi en cours au Burundi”.

Il s’agit d’un document élaboré par certain milieu burundais pour alerter la communauté internationale qui risque d’intervenir pour sauver les meubles car les gens, entre autres des Tutsi, auront été déjà décimés.

Tesire Mudahemuka