[caption id="attachment_2641" align="aligncenter" width="742"] Emmanuel Hategeka (à droite), PS au MINICOM et Benjamin Gasamagera, président de la FSP (Photo Gérard Rugambwa)[/caption]

 

Avec l’Expo ” Made in Rwanda”, le secteur privé et l’Etat, par du ministère du commerce et de l’industrie, veulent promouvoir la consommation des produits rwandais et parvenir à équilibrer ainsi la balance commerciale qui reste déficitaire. Mais plusieurs défis existent encore comme l’insuffisance des articles produits dans le pays.

Le ministère du commerce et de l’industrie, à travers le Secrétaire Permanent, Emmanuel Hategeka, reconnait que les importations du pays sont de loin supérieures aux exportations.

En 2015, la valeur des exportations était de 667 millions de dollars américains contre 2,34 milliards de dollars pour les produits importés. En d’autres termes, explique-t-il, ”pour un dollar encaissé grâce aux exportations, l’Etat décaisse trois dollars pour importer.”

Aussi le gouvernement, en partenariat avec le secteur privé voudrait-il changer cette situation en lançant toute une série de mesures visant la promotion des exportations et/ou la limitation des importations.

L’un des moyens d’y arriver, explique Emmanuel Hategeka, est la consommation des produits rwandais.

“L’Expo Made in Rwanda est une campagne de sensibilisation engagée pour promouvoir la consommation des produits rwandais,” souligne-t-il.

Les produits ”Made in Rwanda” insuffisants sur le marché

Selon le président de la Fédération rwandaise du secteur privé, Benjamin Gasamagara, certains produits rwandais sont de très bonne qualité. Cependant, il admet que la capacité des industries locales n’est pas au stade de la compétitivité.

Pour y arriver, Emmanuel Hategeka parle des conditions à remplir pour avoir des produits compétitifs sur le marché. ”Les standards doivent être respectés, l’emballage doit être bien adapté aux produits et la technologie doit être disponible dans le secteur industriel, ” souligne Hategeka.

Cependant, même si l’on passe à une campagne pour la consommation des produits rwandais, les consommateurs répliquent que ces produits locaux ne sont pas suffisants sur le marché et qu’il faut pour cela sortir de la production artisanale pour plonger dans la production industrielle.

Le MINICON encourage le passage à la production industrielle

Le directeur général au ministère du commerce et de l’industrie , en charge du développement de l’entreprenariat et de l’industrie, Alex Ruzibukira, explique que l’Etat conseille aux petits investisseurs privés travaillant dans le même secteur de s’associer car l’union fait la force.
Ainsi le MINICOM peut apporter son appui comme le renforcement des capacités dans le secteur managérial, les facilités à l’accès des crédits à long terme, et permettre l’accès à la technologie appropriée.

Ruzibukira montre que dans le secteur laitier par exemple, la laiterie de Burera a bénéficicié de l’appui du MINICOM matérialisé par l’octroi des machines et le renforcement des capacités, en organisant des formations annuelles.

Le même appui a été proposé aux producteurs des pommes de terre pour y apporter une plus value.
Cependant Benjamin Gasamagera de la Fédération du Secteur Privé, aussi bien que Emmanuel Hategeka du MINICOM insistent également sur l’assurance d’un marché permanent comme préalable avant de passer à une production en grande quantité.

La consommation des produits rwandais peut améliorer la balance commerciale

La consommation des produits rwandais devrait se faire sans empiéter sur les accords d’intégration régionale. Pour Emmanuel Hategeka, le Rwanda dispose de toute une gamme de possibilités pour promouvoir les produits ”Made in Rwanda” sans violer les engagements internationaux.

” Certaines politiques peuvent servir à la promotion des produits locaux comme la politique fiscale, ” dit-il. Il donne l’exemple du riz local qui est exonéré de taxe. Mais l’Etat peut jouer également sur les taxes imposées aux produits importés. L’on envisage ainsi de revoir à la hausse les taxes sur les habits et les chaussures importés de seconde main. Ce qui pourrait contribuer à l’augmentation des consommateurs des textiles et souliers ”Made in Rwanda”.

Pour Hategeka, la consommation des produits rwandais pourrait sensiblement améliorer la balance commerciale. ” En évitant l’importation des matériaux de construction et en utilisant essentiellement les produits rwandais par exemple, l’on pourrait gagner 140 millions de dollars américains,” démontre-t-il l’intérêt d’accorder la priorité aux produits locaux.

Gérard Rugambwa