https://www.traditionrolex.com/25 EAC : nouvelles opportunités aux vendeurs de ”cagua”

EAC : nouvelles opportunités aux vendeurs de ”cagua”

Par 2016-03-11 12:05:42

[caption id="attachment_2718" align="aligncenter" width="740"]La ministre des affaires de l'EAC Valentine Rugwabiza (au milieu) La ministre des affaires de l’EAC Valentine Rugwabiza (au milieu)[/caption]


 

Avec la promotion de l’industrie textile au Rwanda, les vendeurs des habits de seconde main ”cagua” trouveront de nouvelles opportunités de faire des affaires dans ce secteur. De la distribution, à la vente en gros et en détail, voire l’exportation, le travail ne manquera pas et l’argent mêmement.

Le gouvernement rwandais a pris la décision d’arrêter l’importation des habits de seconde main dits ”cagua” d’ici trois ans en vue de promouvoir l’industrie textile dans le pays. C’est un projet convenu dans le cadre de la communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Du coup, ceux qui vivent de ce business se sentent menacés de tomber dans la vulnérabilité.

Ce vendeur grossiste des habits de seconde main, habitant dans le district Nyarugenge, s’inquiète pour son sort et celui de sa famille entière. ”Cette décision n’est pas la bienvenue car ma famille et moi-même avons toujours survécu grâce à ce business,” dit R.M. . C’est sa seule occupation qu’il partage avec son épouse.

Mais pour la ministre des affaires de l’EAC, Ambassadeur Valentine Rugwabiza, il n’y a aucune raison de s’inquiéter pour ceux qui travaillent dans le secteur de ”cagua”. ”L’Etat travaillera avec eux dans ce processus de passage à la vente des habits de seconde main à celle de la promotion de l’industrie textile,” affirme-t-elle.

Denis Karera, président de l’Association des hommes d’affaires d’EAC (EACB), se montre plus concret et précis. ” Ils ne doivent pas s’inquiéter, le travail ne manquera pas, et ils continueront à faire des affaires dans le même domaine.” Rassure-t-il.

”Au lieu de vendre les habits ”caguwa”, ils s’occuperont des tissus et des vêtements sortis tout fraichement de l’usine,” annonce-t-il.

”La distribution et l’exportation, ce sont de nouvelles opportunités de faire des affaires,” suggère-t-il. ”Celui qui vendait ”caguwa” pourrait poursuivre le même business en vendant sur place et/ou en exportant au Sud Soudan ou ailleurs.”

Pour Denis Karera, il était difficile de promouvoir l’industrie textile sans arrêter le commerce des ”caguwa” car les vendeurs des habits de seconde main étaient devenus très nombreux et constituaient un frein à l’essor de l’industrie textile.

” Ce ne sont pas des fonds d’investissement dans l’industrie textile qui manquent, les machines et la technologie cela s’achète, mais comment demander à l’usine Utexrwa de produire plus alors que les consommateurs préfèrent les ”caguwa” ? ” Interroge-t-il.

La suppression des ”caguwa” présente un avantage économique

La ministre Valentine Rugwabiza montre que ce sont les pays comme l’Afrique du Sud et l’Ethiopie qui ont pris la décision de supprimer les ”caguwa” sur leurs marchés qui possèdent actuellement des industries textiles solides.

L’ambassadeur Rugwabiza souligne que la promotion de l’industrie textile permettra également de créer l’emploi et de valoriser les matières premières employées dans la production des textiles.

Elle explique que 80% du coton cultivé dans l’EAC sont exportés et ne sont donc pas transformés dans les pays membres de la communauté. Ils reviennent sous forme d’habits de seconde main.

”Du point de vue économique, les pays de l’EAC contribuent à la promotion des textiles des pays occidentaux mais n’en profitent pas,” analyse-t-elle.

Celle-ci ajoute que ces habits ”caguwa” sont vendus en Afrique car les Occidentaux ont besoin de s’en débarrasser dans le cadre de la protection de l’environnement.

Pour elle, les Rwandais ne devraient pas continuer à consommer ces produits ”caguwa”. ”Ces habits ou souliers de seconde main que les Occidentaux exportent dans nos pays prouvent qu’ils continuent à nous considérer comme des hommes de seconde catégorie.” Fait-elle remarquer.

Les Chefs d’Etats des six pays de l’Afrique de l’Est (Burundi, Kenya, Rwanda, Sud Soudan, Tanzanie et Uganda) ont décidé de donner un coup de pouce à l’industrie textile et à la tannerie.

Le Rwanda qui ne cultive pas le coton, par exemple, pourra l’acheter dans l’un des pays de l’EAC pour le transformer en tissu.

Gérard Rugambwa


 

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