https://www.traditionrolex.com/25 Nyirandegeya : la philosophie "Made in Rwanda" profitable

Nyirandegeya : la philosophie "Made in Rwanda" profitable

Par 2016-03-14 15:16:40

[caption id="attachment_2742" align="aligncenter" width="753"]Mme Apolline Nyirandegeya gagne son pain quotidien grâce à la vannerie (Photo S. Byuma) Mme Apolline Nyirandegeya gagne son pain quotidien grâce à la vannerie (Photo S. Byuma)[/caption]


 

Depuis décembre dernier, le Ministère du Commerce et de l’Industrie se bat pour faire comprendre aux Rwandais la nouvelle philosophie commerciale qui consiste à minimiser les importations moins nécessaires au profit des produits locaux. C’est à travers le slogan "Made in Rwanda" que les Rwandais sont sensibilisés à consommer les produits rwandais et développer le secteur industriel. Ils sont aussi mobilisés à revaloriser l’artisanat et d’avoir l’esprit d’innovation. Mme Apolline Nyirandegeya s’est lancée dans la vannerie depuis 2007 et elle a réalisé que c’est une bonne affaire…

Le Rwanda est dans la course de transformer les mentalités des consommateurs rwandais. Ceux-ci sont accusés d’avoir une préférence plus aux produits étrangers que nationaux, alors que le pays peut en produire en chaîne et en quantité.

Cette remarque est ressortie dans les recommandations du dernier Dialogue National de décembre dernier. Le Ministère du Commerce et de l’Industrie a aussitôt pris les devants pour faire comprendre aux Rwandais (consommateurs et importateurs) qu’il n’ y a aucune raison d’importer par exemple des habits de seconde main et des chaussures usagées pour le Rwanda qui peut les fabriquer grâce au développement des usines textiles et aux efforts dans la tannerie. Le Ministre du Commerce et de l’Industrie, M. François Kanimba a déploré des millions de dollars que le Rwanda dépense chaque année dans l’importation des habits de seconde main et des chaussures usagées.

Pour pourvoir gagner l’esprit de plusieurs Rwandais à cette nouvelle philosophie, une exposition nommée " Made in Rwanda" a été organisée (du 25 février au 02 mars 2016) pour démontrer aux Rwandais que le pays est capable de produire en chaîne et en quantité les mêmes produits importés, d’où qu’il n’y a pas raison d’importer certains produits.

Mme Apolline Nyirandegeya, spécialiste dans la vannerie avait bien vite compris l’orientation du Rwanda depuis 2007, lorsque la Première Dame, Mme Jeannette Kagame avait demandé aux femmes prostituées et celles qui font le commerce ambulant dans la Capitale-Kigali de se spécialiser dans la vannerie et dans d’autres métiers qui peuvent générer de l’argent pour leur survie.

Devant son stand (Expo Made in Rwanda), Mme Apolline Nyirandegeya, a attesté qu’elle est en avance par rapport à d’autres femmes du pays qui seraient lancées dans la vannerie. Autrement dit, elle signifiait qu’elle a déjà gagné beaucoup de marchés dans le pays et dans la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC).

" A part les marchés locaux, mes produits sont vendus à Kampala et à Nairobi. Là, tout le monde me connaît comme une Rwandaise qui fait la vannerie. Je n’ai pas de concurrent dans ces pays qui apprécient les paniers et les articles de décoration traditionnelles rwandaises", a-t-elle attesté.
Mme Apolline Nyirandegeya qui emploie 34 agents dont 12 hommes dans son atelier de Rulindo (nord), salue le leadership rwandais qui a réveillé les femmes (principalement) à sortir de la pauvreté grâce à leur intégration dans divers métiers générateurs des revenus.

Mme Apolline Nyirandegeya affirme que les marchés locaux sont presque tous engloutis par ses produits. "Imaginez ce que me rapportent toutes les décorations de l’Hôtel Serena de Kigali, les cadeaux typiquement rwandais que les officiels rwandais donnent à leurs hôtes politiques, les articles achetés pas les touristes et Rwandais qui aiment l’art rwandais", s’exclame Nyirandegeya. Elle atteste que les plateaux, les paniers (agaseke), les perles, les bijoux, les sous-plats et autres articles, intéressent les conférenciers étrangers qui les achètent en quantité.

Mme Apolline Nyirandegeya a des boutiques pour vente de ses produits à Kigali (Kimironko), à Ruhango et à Nyanza (sud). Dans ces deux dernières villes , Mme Nyirandegeya n’en a pas fait un choix aléatoire ! En effet, elle a d’abord étudié les sites convoités par les touristes ou les lieux qui rassemblent beaucoup de monde en vue de pouvoir vendre ses produits.

Dans la localité de Ruhango, Nyirandegeya envisageait le site touriste religieux (Jésus de la Miséricorde) qui regroupe de milliers de chrétiens venus de toute part pour prier et de pouvoir guérir leurs maladies. Tandis qu’à Nyanza, c’est la capitale culturelle. "Quiconque veut apprendre l’histoire du Rwanda, la ville de Nyanza où résidaient les Rois du Rwanda, est la meilleure place", montre-t-elle.

La vannerie chasse la pauvreté

Mme Apolline Nyirandegeya après avoir payé tous ses 34 agents et les dépenses relatives à son métier, elle gagne par mois entre 250 000 et 300 000 FRW (333 et 400$), une affaire que très peu de paysans rwandais peuvent réaliser mensuellement.

"C’est comme ça que je me suis progressivement débarrassée de la pauvreté en qualité d’une veuve et mère de sept enfants. La vannerie m’est rentable. A côté de la vente de mes produits, je bénéficie de différentes formations organisées par l’Office rwandais de développement (RDB). Il a ouvert mon esprit d’entreprenariat à travers mes voyages à l’intérieur du pays et dans les pays voisins du Rwanda", a-t-elle salué.

Dans sa circonscription de Rulindo, elle a acheté des terres arables et dispose des parcelles dans le district administratif de Kamonyi (sud). "Les Banques ne peuvent plus me refuser des crédits. J’ai un grand terrain à Kamonyi de sept millions de Francs rwandais (9333$) et ma maison de Rulindo est estimée à plus de 5 millions de dollars (6666$)", a dit Mukandegeya qui loue le Ciel de lui a souri à temps. Elle demande à se paires femmes de se former dans les métiers, car ils assurent la survie. Elle s’adresse plus principalement aux femmes qui font le commerce ambulant (interdit) et les prostituées de lui emboiter le pas.

A travers son métier, Mukandegeya affronte le problème de manque de matière première comme les peintures qui viennent du Kenya et certaines plantes essentielles pour la fabrication des objets d’art appréciés comme (uruhivu) qui vient de l’Ouganda.

Safari Byuma


 

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