https://www.traditionrolex.com/25 RDC-Elections : les candidats-gouverneurs dévoilés

RDC-Elections : les candidats-gouverneurs dévoilés

Par 2016-03-21 15:23:43

[caption id="attachment_2786" align="aligncenter" width="844"]Eve Bazaiva accuse la majorité de chercher à user de la corruption pendant les élections (Photo archives) Eve Bazaiva accuse la majorité de chercher à user de la corruption pendant les élections (Photo archives)[/caption]


 

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a publié le 11 mars dernier, la liste définitive des candidats à l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des vingt-et-une nouvelles provinces (21) pour le 26 mars prochain. Soixante-six (66) candidats ont été retenus. L’opposition accuse déjà la majorité de recourir à la corruption pour gagner.

La publication de cette liste de 66 candidats est intervenue au lendemain de la fin de traitement des recours dans les différents Cours d’Appel. Selon le rapporteur de la CENI, Jean Pierre Kalamba, des 41 recours déposés dans les cours d’appel, 10 requêtes ont été jugés recevables et fondés, 18 recevables mais non fondés, 10 irrecevables et 3 cas de désistement.

Le nombre de dossiers des candidatures varie entre un et sept dans les différentes provinces.
La province de la Mongala vient en tête avec 7 candidats, suivi du Haut Katanga 6, Nord Ubangi et le Kwilu 5 candidats, Ituri, kwango, Sud Ubangi et la Tshopo 4 candidats chacune. Les provinces de l’Equateur, Haut-lomami, Mai-Ndombe et la Tshuapa alignent 3 candidats. Tandis que le Kasaï, le Kasaï-Oriental, le Haut-Uélé, le Lualaba, et le Tanganyika ont aligné deux candidats. La province de Lomami et du Kasaï-central n’alignent que des candidatures uniques.

Commentant la publication de la liste définitive des candidats aux postes des gouverneurs et vice-gouverneurs des vingt-et-une nouvelles provinces, Eve Bazaïba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), a accusé la Majorité de chercher à corrompre les électeurs.

”Mon parti n’a aligné les candidats que là où il y a une chance de remporter les sièges. Mais la Majorité s’évertue à poser des candidatures partout parce qu’ils utilisent toujours la corruption”, s’indigne-t-elle.

”Les armes ne sont pas égales entre la Majorité et l’Opposition. Parce que la Majorité n’a pas honte, n’a pas de scrupule à utiliser la corruption. En 2006, à Kinshasa, le MLC avait 22 députés et le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie PPRD n’en avait que 6. C’est la corruption qui a fait que le PPRD élise son gouverneur. Tous nos 22 députés ont voté pour le MLC, mais nos alliés sont tombés dans le piège de la corruption et le régionalisme”, affirme Eve Bazaïba.

La liste provisoire du 29 février montrait 76 candidats mais les dossiers reçus à la CENI s’élevaient à 97. Selon le rapporteur de cette institution, Jean-Pierre Kalamba, des 97 dossiers de candidature reçus, 21 ont été déclarés irrecevables. Il a dit que plusieurs raisons ont conduit la CENI dans le rejet de certains dossiers déposés en concurrence avec ceux émanant de la Majorité présidentielle (le regroupement politique au pouvoir) dont ils sont pourtant membres.

La MP avait demandé le retrait des candidatures de certains de ses membres qu’elle accuse d’indisciplinés pour n’avoir pas reçu le quitus avant de postuler. ″Ils ont été élus lors des consultations électorales précédentes à titre de députés nationaux ou provinciaux, sénateurs, gouverneurs sur la liste de la majorité présidentielle. Sur cette base, ils ne peuvent pas se présenter en candidats indépendants″, a argumenté Jean-Pierre Kalamba.

M. Kyungu Wa Kumwanza, président de l’UNAFEC dans le Haut Katanga, avait dénoncé pour sa part la présence sur cette liste publiée par la CENI des candidats, dont les partis sont les ”doublons” des sept formations politiques de la MP, qui ont fait défection en juin 2015.

″J’ai par exemple à Kalemie dans l’ex Katanga, un candidat vice-gouverneur, il est un doublon de l’UNAFEC″, avait-il expliqué. Il avait également invité les candidats indépendants dont les dossiers de candidature avaient été écartés par la CENI à saisir la justice.

Deux poids et deux mesures

La CENI fixe l’élection des gouverneurs des 21 nouvelles provinces au 26 mars 2016. Selon la Constitution, le gouverneur est élu par les députés provinciaux de son ressort. Les députés provinciaux actuels ont été élus pour 5 ans depuis 2006. Les opposants politiques crient à la subordination de la CENI aux partis de la MP.

Le député Fabien Mutomb, d’un parti de l’opposition dit qu’il ne sortira rien de ce calendrier qu’il considère comme une fuite en avant du pouvoir. A la date susmentionnée, les députés provinciaux seront encore en vacances parlementaires. Sinon, pour élire les nouveaux gouverneurs, ils devront se réunir en session extraordinaire, ce qui va exiger de l’argent au trésor public car les sessions extra ordinaires sont payantes. ″C’est pour cela qu’il convient d’organiser ce scrutin en avril au moment des sessions ordinaires des assemblées provinciales″, propose Jean-Pierre Kalamba.

Jeannot Mwenze Kongolo, le président du parti kabiliste, il y a lieu de surseoir à l’élection des gouverneurs des 21 nouvelles provinces pour ne pas violer la constitution du pays. Il rappelle que les députés provinciaux actuels ont été interdits de siéger. Il soutient qu’ils n’ont actuellement pas le mandat requis pour élire les gouverneurs.

″Ce serait une absurdité inacceptable″, a ajouté J. Mwenze Kongolo. Il a évoqué le cas de la province de Mongala (après le découpage de l’ex province de l’Equateur) qui n’a que trois députés et fait remarquer que cela n’entre pas dans la logique de la loi électorale. Il propose de commencer par l’élection des députés provinciaux.

Une situation confuse depuis longtemps

La publication en décembre 2015, par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) du Rapport d’observation préélectorale a été l’occasion pour le tout nouveau président de la CENI, Corneille Nangaa, de dresser l’état des lieux du processus électoral.

Décidément, les nouvelles ne sont pas bonnes. Porté à la tête de la centrale électorale à la suite de la démission de l’abbé Apollinaire Malumalu, Corneille Nangaa n’a pas tardé à découvrir les difficultés dans lesquelles baigne la maison. S’il s’est dit en mesure de publier dans les meilleurs délais un calendrier électoral réaménagé, le président de la CENI estimait que rien, à ce stade, ne saurait garantir sa stricte application.

Il y avait donc d’autres préalables à vider, avait-t-il dit, avant de se lancer dans une telle démarche. Malheureusement, soutenait-il, ces préalables ne relèvent pas de la compétence de la CENI. Il parlait de la Majorité et de l’opposition politiques. ″Elles ont l’obligation d’aplanir à l’avance leurs divergences pour permettre à la Céni de planifier un cycle électoral réaliste dans un climat apaisé″, avait-il affirmé.

Thaddée Hyawe-Hinyi


 

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