https://www.traditionrolex.com/25 Burundi- Economie : tous les signaux au rouge

Burundi- Economie : tous les signaux au rouge

Par 2016-04-04 10:01:57

[caption id="attachment_2878" align="aligncenter" width="588"]Les militaires burundais de l'AMISOM seront payés directement sur leurs comptes (Photo archives) Les militaires burundais de l’AMISOM seront payés directement sur leurs comptes (Photo archives)[/caption]


 

La situation sécuritaire catastrophique au Burundi ne cesse d’entrainer des complications économiques et financières. En effet, des économistes rapportent que tous les signaux sont au rouge au point qu’en termes de PIB par habitant, le Burundi est aujourd’hui l’avant dernier pays du monde avec 303 USD par habitant et par an comme le montrent les statistiques du FMI d’octobre 2015.

Les conséquences de la détérioration de la situation socio-politico-sécuritaire, consécutive à l’entêtement de Pierre Nkurunziza à vouloir contre vents et marrées consommer un troisième mandat illégal, se manifestent déjà sur le plan économique.

Les grands donateurs du Burundi tels que l’Union Européenne (UE), la Belgique, les Pays Bas et les Etats-Unis ont coupé leurs aides directes à l’administration burundaise y compris l’aide budgétaire.

La production intérieure a visiblement baissé et tout cela fait que les prix augmentent car les devises se font de plus en plus rares, sans parler de la dévaluation continuelle de la monnaie burundaise.

Cette situation se répercute négativement sur le consommateur final, le simple citoyen, qui éprouve déjà d’énormes difficultés à avoir le repas quotidien et à joindre les deux bouts du mois.

Les caisses de l’Etat presque vides

D’après des informations qui ont été publiées dernièrement sur le site internet de l’AFP et relayées par l’Agence Burundi News, les caisses de l’Etat seraient presque vides. Même si le pouvoir de Bujumbura aimerait que le commerce évolue et que les taxes soient augmentées, la réalité des choses est que rien ne va.

Cette rareté des devises évoquée met mal à l’aise la plupart des importateurs. Il est rapporté que seuls les importateurs d’engrais, de médicaments et du carburant peuvent présentement avoir des devises à la Banque de la République du Burundi (BRB). Les autres ne font que se débrouiller au marché noir.

Dans ces conditions, beaucoup d’hommes d’affaires préfèrent aller investir dans d’autres pays avec comme conséquences la hausse du chômage et la baisse sensible de la production. D’où la pauvreté extrême dans le pays.

Cette coupure des aides, ajoutée à cette pauvreté innommable qui guette le Burundi et ses habitants, laissent présager un mécontentement de la population y compris le camp de Nkurunziza qui, d’après lesdites informations du site ci haut cité, verront l’assiette de la corruption maigrir avec la baisse du budget.

A ce moment là, ” la machine à tuer qui a besoin de l’argent, si elle n’en trouve pas, elle deviendra infernale pour le pouvoir car elle serait devenue incontrôlable”. Devant cette situation, il sera difficile au pouvoir de tenir encore plus longtemps sans ressources financières.

Des mesures concrètes exigées

Pour revenir à la suspension de l’aide direct de l’UE au régime du président Nkurunziza décidée depuis le 14 mars dernier, il importe de savoir que ce premier donateur du Burundi l’a fait en réponse aux violences qui secouent le pays et pour pousser les autorités au dialogue avec l’opposition.

”La situation au Burundi reste très préoccupante pour l’UE, bien que nous ayons récemment entrevu quelques lueurs d’espoir. La décision prise indique clairement que, pour que nos relations reprennent totalement, nous attendons qu’un certain nombre de mesures concrètes soient mises en œuvre. L’effet que nous attendons est réalisable avec de la volonté et de la détermination”, a déclaré la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini.

Il a été toutefois mentionné que pour minimiser l’impact de la mesure sur la population, ”des projets financés par l’UE visant à assurer l’accès de la population aux services de bases, mais sans acheminer les ressources financières par des comptes détenus par le gouvernement burundais, sont en cours d’élaboration. Et l’UE reste déterminée à fournir une aide d’urgence”, a précisé pour sa part Neven Mimica, commissaire européen pour la coopération internationale et le développement.

Signalons que l’aide globale de l’UE qui était destinée au Burundi pour la période 2015-2020 était estimée à 430 millions d’euros.

Des observateurs laissent penser que les seules ressources financières restantes pour le pouvoir de Nkurunziza sont constituées par l’argent issu des missions de maintien de la paix AMISOM (en Somalie) MINISCA (en RCA).

Au niveau de l’AMISOM, l’Union Européenne vient de décider d’acheminer sa contribution directement sur les comptes des militaires burundais. Mais des contacts en cours viseraient à persuader l’Union Africaine (UA) à remplacer les militaires burundais dans ces missions africaines de maintien de la paix.

Pour l’opposition burundaise, ”le retrait du Burundi de l’AMISOM est une arme non négligeable”. D’autres analystes de la situation burundaise tels que Gratien Rukindikiza exhortent les Burundais à faire des sacrifices pour priver le pouvoir illégal et dictatorial de Nkurunziza des recettes intérieures.

Il s’agit notamment de diminuer sensiblement la consommation de la bière (la diminuer par 2 voire même arrêter à boire pendant un mois), refuser de téléphoner au moins pendant une journée par semaine et se priver de conduire des voitures au moins une journée sur deux.

Gratien Rukindikiza laisse croire que ces efforts pourront faire changer le cours des événements au Burundi et ainsi précipiter la chute du pouvoir autoproclamé de Pierre Nkurunziza.

Tesire Mudahemuka


 

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