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Les habits de seconde main contestés

Par 2016-04-11 07:26:14

[caption id="attachment_2914" align="aligncenter" width="747"]Le Premier Ministre rwandais Anastase Murekezi(Photo Archives) Le Premier Ministre rwandais Anastase Murekezi(Photo Archives)[/caption]


 

Le gouvernement du Rwanda est déterminé plus que jamais à bannir le port des habits de seconde main par ses citoyens, de même que des chaussures usagées. Sur une période d’au moin cinq ans, des usines auront été nombreuses au Rwanda pour la fabrication des habits et chaussures "made in Rwanda". C’est dans l’esprit de minimiser les coûts portés sur leur importation, un véritable casse-tête sur des produits qui seraient bel et bien fabriqués dans le pays.

L’Exécutif rwandais est déterminé plus que jamais à bannir voire à interdire le port des habits de seconde main ainsi que des chaussures usagées. L’importation de ces deux produits engloutit une bagatelle somme d’argent au Rwanda, alors qu’il y a lieu que cet argent soit bloqué à l’intérieur même du pays, car les Rwandais en sont compétents de fabriquer leurs propres habits et chaussures.

C’est la raison de la convocation du Premier Ministre Anastase Murekezi devant les deux chambres du parlement rwandais, début avril, pour expliquer comment le Rwanda en sera capable alors que la matière première et les usines textiles posent grand problème (insuffisance et inexistence).

Le Premier Ministre s’est d’abord exprimé en termes des chiffres pour montrer qu’il n’y a aucune raison d’importer des habits et chaussure usagés au Rwanda. Il a alerté et puis critiqué la situation dans laquelle le Rwanda se trouve.

Le Premier Ministre Anastase Murekezi a révélé que le Rwanda a importé en 2010, des habits de seconde main et des chaussures usagées au coût total de 50 952 022$. Seuls les habits usagés ont absorbé 10 711 960$.

En 2015, cette somme a drôlement monté, car le pays a importé ces mêmes produits au coût de 124 252 136$ dont 28 530 170$ pour l’importation des habits de seconde main. "Vous remarquez que l’importation des habits de seconde main et des chaussures usagées, leur demande augmente suivant des années", a-t-il alerté les parlementaires rwandais.

Pour le Ministre du Commerce et de l’Industrie François Kanimba, "L’importation de ces produits n’est guère une chose à encourager, car le port de ces habits et chaussures n’assurent pas la dignité des Rwandais".

Vers une solution durable

Dans les cinq ans à venir, le gouvernement du Rwanda aura réussi à implanter des usines pour la fabrication des habits et chaussures pour freiner leur importation. Du premier coup, le Premier Ministre Murekezi a montré les facilités que son gouvernement offrira aux entrepreneurs à savoir les crédits bancaires et la formations des modélistes et couturiers, surtout aux jeunes.

A côté de cela, des mesures draconiennes pour décourager l’importation des habits de seconde main et chaussures seront prises, comme par exemple, taxer leur importation au seuil de 100%.

Le Rwanda dispose à présent des deux usines textiles seulement (UTEXRWA et C&H) qui ne répondent ni à la demande ni à la qualité des clients rwandais. "C’est pourquoi des efforts seront conjugués pour redynamiser ce secteur textile et la tannerie", a dit Murekezi.

" Nous allons susciter les Rwandais à porter des habits "made in Rwanda " quelles que soient les uniformes pour les forces de l’ordre, pour les élèves et écoliers, pour les fonctionnaires de même que les chaussures fabriquées dans le pays", a renchéri Murekezi qui note aussi l’esprit patriotique qui consistera dans le cas précis, d’avoir honneur et amour de consommer les produits rwandais.

Le gouvernement va dans le meilleur délai, créer un établissement de formation des Couturiers et Modélistes (Rwanda Institute of Design and Clothing) en parallèle avec l’augmentation des aires arables des vers à soie qui servent de matières premières pour la fabrications des habits.

"Le Rwanda prétend que ce projet sera bénéfique en 2018, où le pays croit réaliser un profit de 7,2 millions de dollars", a ainsi promis le Premier Ministre Murekezi aux parlementaires rwandais.

Les parlementaires ont salué les efforts de l’Exécutif rwandais pour bannir les habits de seconde main et des chaussures usagées, mais ils ont été relativement réticents à croire sur la capacité des usines textiles au Rwanda comme celle d’UTEXRWA qui, depuis sa création en 1984, elle n’a jamais su répondre à la demande des Rwandais.

Honorable Marie Josée Kankera en a montré son inquiétude. "Je m’interroge si les profits que l’UTEXIRWA a réalisés au cours des années. Ils ont servi pour la construction du pays d’origine du propriétaire au lieu de développer le Rwanda".

Le Premier Ministre Murekezi a répondu que le gouvernement a demandé à l’administration d’UTEXRWA de faire des innovations. Il a rappelé aussi qu’un avant-projet de loi statuant sur des usines et industries est entrain d’être revu, ce qui mettra fin à certaines spéculations des usines dont les titulaires ne sont pas des Rwandais.

"S’il faut considérer les produits d’UTEXRWA, leur qualité laisse à désirer alors que l’usine recourt aux vers à soie pour la fabrication des habits qui sont recherchés de part le monde", montre-t-il l’urgence de collaboration entre le gouvernement et les industriels.

Les pays membres de la Communauté Est-africaine (EAC) ont décidé de prohiber les habits de seconde main ainsi que des chaussures usagées. Le Kenya et l’Ouganda disposent suffisamment de matière première dont le coton. Le Rwanda s’apprête d’en acheter dans ces deux pays au prix très bas, comme s’il était produit au Rwanda. Le Ministre du Commerce et de l’Industrie Kanimba rappelle les clauses de cette communauté est-africaine qui exclut toute taxe aux produits de la communauté.

En 2014, le Rwanda comptait 919 grandes et petites unités de transformation dont 9% sont dans la catégorie d’industrie. Les jeunes qui ont été formés dans la couture sont estimés à 300 et d’autres 600 attendent bientôt leur formation.

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