[caption id="attachment_2944" align="aligncenter" width="712"] Le Représentant de la Banque Mondiale à Kigali M. Yasser El Gammal et le Ministre des Finances, l’Ambassadeur Gatete (Photo MINECOFIN)[/caption]

 

La Banque Mondiale a accordé au Rwanda un prêt de 95 millions de dollars américains destinés à aménager les six villes stratégiques en vue de réduire ou stopper l’exode rural vers "Kigali". Une partie de la ville de Kigali (Biryogo) est concernée à côté des villes de Muhanga, Rusizi, Nyagatare, Huye et Musanze. Le fonds est destiné à aménager des infrastructures de base pour le développent rapide du pays.

Les plans directeurs des six autres villes stratégiques du Rwanda sont dorénavant élaborés. Ils ont été conçus dans le but de désengorger la ville de Kigali qui connaît l’exode rural accru et une surpopulation qui empêche l’état de lieu des progrès répartis équitablement dans tout le pays.
La seconde phase des stratégies de développement économique et de réduction de la pauvreté (EDPRS II) a donc établi ces villes qui sont Muhanga et Huye dans la Province du Sud, Rubavu et Rusizi dans la Province de l’Ouest, Nyagatare dans la Province de l’Est et Musanze dans la Province du Nord.

La Banque Mondiale qui est informée de l’existence de l’EDPRS II, ce plan du gouvernement du Rwanda, a signé à cet effet, début avril avec le Rwanda, un prêt de 95 millions de dollars américains (72 milliards des Francs Rwandais) destinés à aménager des routes et habitations. Le prêt concerne aussi l’adduction en eau potable et le raccordement en électricité des ménages de la population. Dans certains endroits jugés ruraux et spécifiques pour l’agriculture, ce prêt servira à l’irrigation.

La ville de Kigali qui n’est ni entièrement assainie ni aménagée, va aussi engloutir une partie de ce prêt qui sera remboursée sur une période de 38 ans. La localité de Biryogo du district de Nyarugenge dans la capitale est concernée.

Une aire de 86 ha sera aménagée afin d’assurer à la population une ville de plus en plus moderne, dotée de toutes les infrastructures dont les routes asphaltées et l’adduction d’eau potable. On comprend donc que parmi les six villes stratégiques du Rwanda, celle de Rubavu n’est pas directement concernée par ce prêt de la Banque Mondiale, car la circonscription de Biryogo aurait pris sa part.

La part du Rwanda

Le Ministre des Finances et de la Planification Economique, l’Ambassadeur Claver Gatete, a déclaré, lors de la signature d’accord que le remboursement s’effectuera suivant les modalités convenues entre le Rwanda et la Banque Mondiale.

”L’objectif, c’est d’avoir des villes dotées des infrastructures nécessaires pour le développement rapide et effectif dans tout le pays. C’est aussi une façon de permettre aux milieux ruraux de réaliser des progrès, sans devoir dépendre toujours de la capitale”, a expliqué l’Ambassadeur Gatete.

Du coup, le fonds contracté est supposé servir une population estimée à 500 mille dans ces précédentes villes stratégiques du Rwanda et 19 mille personnes dans la circonscription de Biryogo (Kigali), notamment dans ses entités administratives d’Agatare, Rwampara et Kiyovu.

Le Ministre des Finances Gatete a noté qu’il n’est pas raisonnable d’enregistrer des progrès en déséquilibre en faveur seulement de certaines villes. "Le choix des six villes est motivée par leur vitesse dans le développement. Il n’est pas bon du tout de faire un déséquilibre pour le développement des villes. Ceci permet la concentration de plusieurs milliers d’individus dans la capitale, alors qu’ils devraient développer leurs villes", rappelle-t-il le plan stratégique pour le développement du Rwanda aussi bien dans les milieux urbains que ruraux.

Le Représentant de la Banque Mondiale Yasser El Gammal a rappelé que ce prêt sera donné en deux lots. "Le premier lot envisage les six villes stratégiques qui doivent être aménagées et un deuxième lot viendra ultérieurement, suivant les planifications du gouvernement du Rwanda ", a-t-il dit.

Suivant les études sur l’habitat au Rwanda, l’exode rural est une des causes du taux de chômage très élevé et il conditionne l’élargissement des bidonvilles. "Le plan du gouvernement est de renverser la situation en développant d’autres villes éloignées de Kigali", montre le Ministère de l’Administration Locale et des Affaires sociales (MINALOC) qui précise à travers l’EDPRS II que le renforcement des villes situées tout près des frontières avec les pays voisins va développer le commerce et le tourisme ainsi que la création d’emplois.

"Il y a de grands investissements dans les infrastructures qui sont en cours comme l’électrification, le bitumage des routes, construction des hôpitaux, des écoles, mise en place des gares routières etc. Il y a aussi le business qui se développe dans ces villes éloignées de Kigali", réaffirme ledit ministère.

Dans ces villes secondaires à la capitale "Kigali", des bâtiments y poussent comme des champignons, surtout ceux construits dans l’esprit commercial. Ces mêmes villes comprennent d’autres infrastructures comme des gares routières modernes. C’est par exemple le cas de Huye, Sud, qui connecte les bus de toutes les directions du pays. C’est la gare la plus moderne de tout le pays et peut accueillir 200 véhicules à la fois.

Safari Byuma