https://www.traditionrolex.com/25 La malnutrition frappe 49,8% de nourrissons

La malnutrition frappe 49,8% de nourrissons

Par 2016-04-25 13:56:04

Les chercheurs de RAB et invités lors de la présentation des résultats de l'étude à Kigali (Photo S. Byuma)

Une étude menée par le Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT), conduite par le Gouvernement du Rwanda via RAB et soutenu par les Organisations des Nations Unies telles OMS, UNICEF, PAM et FAO, montre que le Rwanda connaît encore un problème de malnutrition. Chez les nourrissons de moins de 24 mois, ce défi alimentaire frappe autour de 49,8%. La principale cause résulte des mentalités et mauvaises connaissances sur une bonne alimentation, en plus de mauvaises pratiques agricoles.

Les résultats de cette étude faite en 2015 mettent en évidence plusieurs déterminants qui justifient le retard de croissance chez les enfants de moins de 24 mois dans les ménages rwandais.

"Les résultats nutritionnels des enfants sont fortement corrélés à la diversité alimentaire : les enfants avec la diversité moyenne nutritionnelle sont 19 %, tandis que ceux ayant une bonne diversité du régime alimentaire sont 58 %", nuance l’étude.

Concernant les principales causes de malnutrition et de ses effets sur la croissance des enfants malnutris, l’Office rwandais d’agriculture (RAB-Rwanda Agriculture Board) place en avant tous les défis qui tournent autour de la production agricole.

"La baisse des revenus tirés de la production agricole parmi les ménages ayant des enfants malnutris reflète la baisse de production sur le marché. Les ménages ayant des niveaux de production plus élevés (plus de 500 kg de cultures par saison) étaient moins vulnérables aux conséquences de la malnutrition par rapport à ceux qui pouvaient produire de façon marginale", précise l’étude.

Les chercheurs indiquent qu’il existe une nette corrélation entre la malnutrition et le retard de croissance de l’enfant. "C’est pourquoi la population doit avoir une connaissance suffisante sur les pratiques agricoles, afin de permettre aux enfants l’accès à une alimentation équilibrée, disponible dans leurs champs", oriente ainsi l’étude. Elle parle aussi de plusieurs facteurs qui expliquent l’insuffisance agricole au Rwanda

Suivant les résultats de cette étude, seulement 18 % de ménages utilisent des engrais chimiques dans la production agricole et 51,5% ont des connaissances sommaires sur la fertilisation du sol par le fumier. "Bien que la plupart optent pour la fumure organique en raison de son faible coût et des avantages durables, la qualité du fumier et son utilisation ne sont pas certaines", note l’étude.

En effet, Il est à préciser que la possession du bétail par la population pour la production du fumier, est très faible (5% des ménages seulement). Ce nombre peu élevé du bétail peut facilement compromettre la qualité du fumier. Ainsi, les résultats confirment la nécessité d’améliorer la productivité des agriculteurs marginaux en recourant aux facteurs de productivité essentiels tels que l’utilisation des engrais chimiques, des mesures de contrôle des sols et de la qualité des semences ainsi qu’en renforçant l’inclusion de l’élevage dans les systèmes agricoles. "La somme de tous ces facteurs est la solution à la malnutrition et à ses effets indésirables sur la croissance des enfants", mentionne l’étude.

Corrélation entre l’eau et l’état nutritionnel des enfants

L’étude a bel et bien montré qu’il existe une corrélation entre l’usage d’eau traitée ou pas et l’état nutritionnel des enfants. "Les enfants dont les ménages puisent leur eau potable provenant de sources d’eau insalubres étaient trois fois plus susceptibles d’être en retard de croissance par rapport à ceux dans les ménages, dont la principale source d’eau potable est traitée", alerte la recherche de RAB.

Les résultats de l’étude confirment donc une association significative entre les indicateurs de santé et d’assainissement dans les ménages et la malnutrition. En particulier, souligne l’étude "La qualité de l’eau (en général) en plus d’autres pratiques telles que le traitement à domicile de l’eau, le savoir se laver les mains, et autres pratiques hygiéniques des mères envers leurs enfants, sont autant de facteurs qui contribuent à la croissance de l’enfant", rappelle l’étude.

L’étude a mis en exergue les maladies qui découlent de l’insalubrité des ménages qui s’attaque en premier lieu aux enfants et à leurs mères et pères en second lieu. Ce problème de malnutrition et ses conséquences fâcheuses sur la croissance de l’enfant est plus prononcé dans les Provinces de l’Ouest et du Nord. L’enquête montre que le seuil des enfants atteints de malnutrition est au-delà de 44,9% par comparaison d’une partie de la ville de Kigali qui réalise 22,7%.

Le Directeur de RAB, le Dr Louis Butare n’a pas tiré la sonnette d’alarme. Il a noté que des efforts sont consentis pour réduire ou éliminer d’office toutes les causes de malnutrition et ses effets sur la croissance de l’enfant.

"Dans les trois ans écoulés, le taux d’enfants malnutris a baissé de 6,3%, précisant que la principale cause réside sur le manque de terres arables pour la plupart de ménages qui produisent moins de 500 kg par saison", a-t-il montré.

Le Dr Louis Butare trouve que la solution durable serait le développement de l’industrie agro-alimentaire au Rwanda en parallèle avec le renforcement de la politique de bonne alimentation dans le pays.

L’étude n’a pas manqué de noter les relations entre les époux sur la gestion de la production agricole qui est aussi une source de malnutrition des enfants notamment pour les familles qui se querellent. Selon l’étude, les femmes n’ont pas toujours le dernier mot d’ordre sur la production, ce qui crée une situation incertaine de la survie de la famille.

Safari Byuma

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