https://www.traditionrolex.com/25 Burundi : génocide, le monde laisse faire

Burundi : génocide, le monde laisse faire

Par 2016-05-03 09:12:22

 

Depuis avril 2015, plusieurs centaines de jeunes tutsi burundais ont été tués (Photo archives)


 

Les tueries d’abord un à un puis à un rythme accéléré des Tutsi du Burundi, débutées depuis avril 2015 quand le président Nkurunziza a décidé de s’octroyer par force un troisième mandat illégalement, se poursuivent au vu et au su du monde entier malgré les cris de détresse lancés quotidiennement par les victimes sans défense.

Mais la grande question que d’aucuns se posent aujourd’hui et qui reste sans réponse est de savoir pourquoi la communauté internationale y compris les grandes puissances et la sous région, laissent Pierre Nkurunziza tuer une partie de sa propre population ?

Certains analystes tentent de donner des explications à cet état de fait. C’est le cas de Jean Louis Majambere qui, dans son analyse publiée le 16 avril dernier dans Bujumbura News, a démontré que certes des tueries des Tutsi avaient eu lieu pendant les 10 précédentes années de règne du CNDD-FDD. Les victimes étaient accusées d’appartenir à l’opposition pour la plupart au parti MSD.

A cette époque, ne pas être du CNDD-FDD était passible d’exécution extra- judiciaire. Jusqu’en avril 2015, selon l’analyste, les tueries étaient ainsi circonscrites. Il s’agissait, comme aurait fièrement signifié un certain Fidel Nsengiyumva, membre influent du parti CNDD-FDD et du régime, "d’éliminer les obstacles".

Pour Jean Louis Majambere, le coup d’envoi des tueries de masse, cette fois dirigées exclusivement contre les Tutsi fut donné le 26 avril 2015, prétextant la contestation populaire du plébiscite de Pierre Nkurunziza au troisième mandat manifestement illégal, anticonstitutionnel et anti-accords d’Arusha.

Un génocide des Tutsi pour venger celui des hutu de 1972  !!!

Depuis lors, Nkurunziza et sa clique ont détourné la question qui était purement politique pour en faire une question ethnique afin de "venger" le génocide des Hutu de 1972 qui a emporté son père, par un autre génocide cette fois des Tutsi. Cela est d’autant plus vrai que certains milieux proches de Nkurunziza disent qu’il garde une certaine rancune contre les Tutsi.

"Le président Nkurunziza est un homme rancunier. Ce qu’il cherche, c’est se venger des événements de 1972… Je peux vous l’assurer . Lorsqu’aujourd’hui des Tutsi meurent, au fond de son cœur, il est heureux… ", a déclaré Gervais Rufyikiri, ex deuxième vice président de Nkurunziza actuellement en exil.

Cependant, le génocide des Tutsi continue à battre son plein dans le pays et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Certains rapports rapportent que des jeunes Tutsi de 13 à 40 ans ont été tués, effroyablement torturés et émasculés. Leurs cadavres défigurés et jetés dans des fosses communes. Tandis que des filles et femmes Tutsi sont quotidiennement violées, torturées et assassinées.

Plus de 250.000 Tutsi tués

A ce jour, des rapports des organisations de défense des droits humains font état de plus de 250.000 victimes Tutsi tuées au Burundi dans des conditions effroyables.

Devant cette situation bien connue par la communauté internationale notamment l’ONU, UA, EAC, UE, USA, la France, Belgique, Chine, Russie, etc. pourquoi tout ce monde ne réagit pas pour arrêter cette tragédie  ?

Pourtant cette même communauté internationale avait juré qu’elle ne permettrait plus qu’un autre génocide se commette dans la région des grands lacs et même ailleurs dans le monde après celui commis contre les Tutsi de Rwanda en 1994.

Pour Jean Louis Majambere, la France en premier est impliquée. Elle aurait fait un bloc de diverses manières et pour diverses raisons avec les Etats à dominance Bantou pour conduire et soutenir l’extermination des Tutsi et des autres peuples de la région qui y sont assimilés.

Majambere fait remarquer que la France finance la guerre et oppose une obstruction diplomatique à toute initiative visant à arrêter le génocide et à neutraliser les auteurs, notamment l’intervention d’une force de paix de l’ONU ou de l’UA dont pourtant tous les experts avaient montré en temps voulu la nécessité et l’urgence.

La France dans le collimateur

Pour l’analyste, la France vise 2 objectifs majeurs dans cette ignoble aventure. D’une part, souligne-t-il, la France estime au vu de l’histoire de ces siècles que les Tutsi d’Afrique centrale rendent toujours problématique la colonisation de cette zone et que leur élimination physique est de l’ordre du possible.

D’autre part, selon toujours Majambere, en entrant par le Burundi, la France croit avoir l’opportunité de se débarrasser des Tutsi du Rwanda et d’enterrer ainsi à jamais la grave accusation de génocide qu’elle a commis avec les Interahamwe au Rwanda et dont le régime de Kigali réclame toujours reconnaissance et réparation.

Quant aux acolytes bantous d’Afrique qui pactisent avec la France dans les projets de génocide, Majambere trouve qu’ils visent à réaliser le rêve partagé depuis les années 70 de créer à Libreville (Gabon) le Centre de civilisation bantou et d’instaurer un empire bantou qui s’étend sur l’Afrique noire du sud du Sahara, de l’océan Atlantique et de l’océan Indien.

L’analyste explique aussi l’attitude complaisante des grandes puissances, de l’EAC et de toute la communauté internationale par le fait qu’ils craignent qu’après Nkurunziza il y ait un régime Tutsi qui revient au pouvoir. Or, laisse comprendre Majambere, vaut mieux laisser Nkurunziza tuer son peuple que de voir un Tutsi à la tête du pays.

Jean Louis Majambere exhorte l’ONU de prendre ses responsabilités en apportant une réponse adéquate à ce génocide des Tutsi qui est en train de s’exécuter sûrement. Sinon, elle en répondra devant l’histoire.

Tesire Mudahemuka


 

 

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