https://www.traditionrolex.com/25 Burundi : agenda génocidaire caché derrière la mémoire…

Burundi : agenda génocidaire caché derrière la mémoire…

Par 2016-05-10 07:19:53

Commémoration du génocide au Burundi  (Photo RTNB)

Le Régime Nkurunziza, le voilà qui confirme s’engager dans la question du pogrom de 1972. Pour Nkurunziza et ses co associés au pouvoir, la plupart d’entre eux étant des orphelins de 1972, la question leur tient à coeur dans un pays ravagé par la faim et la rébellion, au bord de la faillite.

Pourquoi Nkurunziza fait-il grande publicité de son Association des orphelins de 1972, date au cours de laquelle les conjurés hutu essaimant tout le pays qui agents du gouvernement Central, qui enseignants, qui hauts gradés militaires...tout ce beau monde avait juré prendre le pouvoir et fonder La République du Soleil avec le Rwanda en ce 29 avril 1972, deux républiques qui devaient fusionner en une seule pour faire taire à jamais les Tutsi. Voilà un autre plan de l’IDC (Internationale Démocrate Chrétienne) qui avortera.

Même s’il détient le pouvoir au Burundi, Nkurunziza aura du mal à accréditer sa thèse de Génocide des Hutu surtout que l’ONU en son temps a constaté le contraire pour ce triste événement qui a endeuillé le Burundi. A la rigueur, Nkurunziza et ses copains orphelins trouveront-ils que le Président-militaire d’alors, le Capitaine Michel Micombero, qui devait trépasser dans les premières heures de l’opération République du Soleil en cette soirée du 29 avril 1972, réagira en militaire. Il oubliera qu’avant tout il porte un habit de président et la répression va tomber sur les conjurés.

Découverte d’un plan d’extermination des Tutsi en 1972

Comment est cette répression ? Elle n’est pas aveugle. Mais elle est extra judiciaire. En effet, ses services de renseignement tombent sur une longue liste des conjurés. Toutes les provinces du pays, les grands leaders d’opinion y sont accouchés. Il s’agit d’un génocide des Tutsi qui est programmé après qu’on aura tué le Capitaine président Michel Micombero et tout le gouvernement remplacé.

Et puis la conspiration a pris des proportions inquiétantes au point que l’armée du Capitaine Micombero ayant un grand nombre de militaires hutu eux aussi entrés dans la conjuration ne sait pas comment faire face à cet événement soudain.

La littérature occidentale ne sait pas comment qualifier ce mouvement Hutu qui tue en masse et éventre les femmes. Par contre la répression qui suivra dès que les troupes du Capitaine prennent le dessus et qu’elles vont de famille à famille pour rafler uniquement les conjurés, laissant intacts femmes et enfants, cela s’appellera génocide des Hutu dans cette presse occidentale.

"Dans ses grandes lignes, le drame de 1972 peut se résumer de la façon suivante. L’insurrection éclate le 29 avril, dans les régions de Minago, Vyanda, Nyanza Lac et de Rumonge, lorsque des groupes rebelles, dont certains ont, semble-t-il, suivi un entraînement en Tanzanie, attaquent et tuent à la machette des douzaines de civils tutsi. Les tueries se poursuivent dans tout le sud du pays, accompagnées d’atrocités qui ne sont pas sans rappeler celles du Rwanda de 1994 : ” Ils ont tué femmes et enfants”, ”éventré et coupé en morceaux des femmes enceintes, torturé avant de tuer. Leurs hommes, drogués et enragés, ont attaqué des innocents, dont mon propre cousin, Isidore Rwimo, qu’ils ont coupé en morceaux, comme l’un de mes neveux, le jeune commandant Venant Kashirahamwe”.

A Bururi, toutes les autorités civiles et militaires sont massacrées. Pendant quelques jours est proclamée, à Vyanda, une ”République de Martyazo” et l’on dresse un drapeau vert barré de rouge,” lit-on dans Cahiers d’Etudes Africaines.

Bref ces orphelins de 72 vont-ils se constituer conjurés alors qu’ils sont au pouvoir ? S’il faut reprocher au régime Micombero c’est d’avoir agi en militaire qui ne connaît pas la procédure légale de jugement.

La loi du Talion à l’honneur

Attention, les orphelins du génocide de 1972 ont compris que c’est le moment d’appliquer la loi du Talion. Ils doivent eux aussi, comme ils en ont le temps et l’opportunité, faire beaucoup de jugements extrajudiciaires y compris les pires sévices qui soient.

Pourquoi annonce-t-on avec grande publicité l’existence de cette Association des Orphelins de 1972 ? Pourtant, comme tous savent qu’ils ont tenté de qualifier en vain les événements de 1972 au Burundi, Nkurunziza et ses camarades ne peuvent pas les qualifier ainsi. Ils savent par ailleurs que la CVR (Commission Vérité et Réconciliation) prévue par les Accords d’Arusha de 2004 ne leur donnera pas raison parce que l’Histoire et les faits sont têtus.

Entretemps, une rébellion populaire se profile au Burundi au moment où les autorités burundaises annoncent que depuis le début des hostilités avec l’investiture forcée de Pierre Nkurunziza de l’an passé, quelque 500 personnes dont 70 policiers sont mortes dans les confrontations.

Ce bilan veut dire beaucoup de choses. Il conseille le régime de Pierre Nkurunziza à plus de retenue et à enterrer la hâche de la guerre. Dans sa chrétienté, il peut ramener le gouvernail à bon port.

Il est intéressant de voir la société burundaise ne pas épouser cette histoire de vengeance aveuglante qu’ont les autorités burundaises actuelles en mémoire de leurs conjurés de pères qui étaient instrumentalisés par des puissances et lobbies extérieurs pour les inciter à prendre le pouvoir et génocider les Tutsi. Ce qui n’arriva pas au Burundi arriva malheureusement au Rwanda en 1994.

La Communauté internationale est mise aux devants de ses responsabilités. Il ne sert à rien de se murer dans son statut de simple observateur impuissant quand on a tous les outils pour voler au secours d’un peuple en danger. Quoiqu’il en soit, cette Communauté internationale qui rejette ses responsabilités semble dire aux Barundi de voler à leur propre secours. Dans tous les cas, ils ne sont ni manchots, ni estropiés, ni des faibles d’esprits.

Jovin Ndayishimiye

 

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