https://www.traditionrolex.com/25 Burundi : l’armée burundaise victime d’idéologies ethno-racistes

Burundi : l’armée burundaise victime d’idéologies ethno-racistes

Par 2016-05-26 06:57:25

Des officiers supérieurs de l’armée burundaise font l’objet depuis un certain temps d’assassinat, d’emprisonnement abusif et de disparition mystérieuse (Photo Archives)


 

Des officiers supérieurs de l’armée burundaise font l’objet depuis un certain temps d’assassinat, d’emprisonnement abusif et de disparition mystérieuse. La plupart d’entre eux sont issus des ex Forces armées burundaises (FAB). L’analyste Blaise Nijimbere trouve qu’il est honteux et regrettable de voir des officiers chevronnés et bien formés tomber toujours comme des non initiés, alors qu’ils sont avertis et capables de changer la donne.

Des hypothèses divergent sur les causes de l’assassinat des hauts gradés de l’armée burundaise dont on dénombre aujourd’hui plus d’une dizaine connus. Sans parler de plusieurs autres arrêtés arbitrairement puis emprisonnés dans des conditions inhumaines ou portés disparus, comme le rapportent des organisations burundaises de défense des droits de l’homme, tels que Iteka et APPRODH.

Certains pensent que le pouvoir CNDD-FDD s’acharne sur les ex FAB à majorité tutsi, parce qu’il croit pouvoir se débarrasser des témoins gênants de son système piégé par des idéologies violentes et non cohérentes. L’armée burundaise est en effet victime " d’idéologies ethno-racistes", comme l’indique Blaise Nijimbere dans son analyse publiée en mars dernier dans les agences Burundi News.

Diviser pour régner

Il estime que le pouvoir CNDD-FDD porte en son sein les germes de destruction, car il manque de cohésion idéologique unitaire. D’autres analystes pensent que le pouvoir CNDD-FDD veut s’appuyer sur la division de l’armée pour garder le pouvoir qu’il a acquis malhonnêtement en violant la constitution et les accords de paix d’Arusha. Nijimbere laisse croire que ce pouvoir crée des victimes imaginaires, des victimes intentionnelles et des victimes réelles. Et pour réveiller les démons de l’exclusion, ajoute-t-il, le régime en place tente d’asseoir le pouvoir sur des adhésions populistes en termes de "majorité arithmétique ". Entendez par là les hutu. Ce qui provoque une mobilisation totale des groupes identitaires et pousse la minorité dans une fuite en avant désespérée. Dans une logique d’assassinats ciblés au sein de l’armée, Nijimbere déduit que le régime ne peut pas être productif pour apporter au pays son rythme normal. Il trempe par contre toute la société dans une logique de conflits physiques et structurels. Et ce pour des intérêts sectaires.

Un horizon flou

Blaise Nijimbere fait cependant regretter et trouve honteux que des officiers chevronnés et bien formés se fassent tuer comme des " non initiés" alors qu’ils sont avertis et capables de se défendre et d’arrêter cette extermination progressive des ex FAB. L’analyste indique que tout porte à croire que l’horizon est flou dans la mesure où la société est fracturée avec une armée qui évolue sur une corde sensible de l’" ethnie", l’Occident qui ne veut pas se décider sur une solution efficace ainsi que le régime qui préfère un jeu provocateur de son voisin du Nord (le Rwanda), sans oublier que ce même régime table toujours sur l’élimination absolue de ses supposés ennemis de l’intérieur : Les Tutsi ainsi que les Hutu opposés au mandat illégal de Pierre Nkurunziza. Blaise Nijimbere laisse convaincre que les Forces de Défense Nationale (FDN) et la Police Nationale du Burundi sont en train de s’effondrer systématiquement.

Contrairement à ce que les responsables militaires disent en parcourant les brigades militaires, prêchant la cohésion, l’esprit d’équipe et la loyauté, l’analyste fait savoir que la réalité de ce qui se passe est tout autre vu les arrestations arbitraires, les tortures, les emprisonnements injustes, les disparitions et les assassinats ciblés contre surtout les ex FAB et ex ENAPO (Ecole Nationale de Police).

Pour lui, tout ceci prouve à suffisance le pire à venir et porte à croire que le Burundi descend lentement et lamentablement vers une guerre civile en guise d’auto-défense vue la radicalisation des uns et des autres. L’analyste regrette que toutes les voies de règlement pacifique semblent s’épuiser et échouer. Cependant, souligne-t-il, même si le pouvoir de Nkurunziza continue à refuser et à mettre des obstacles à la voie des négociations inclusives et participatives, elle est la seule efficace à pouvoir apporter une solution durable au conflit burundais.

Tesire Mudahemuka


 

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