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Bientôt un fonds de réparation des droits des rescapés du génocide

Par 2016-05-30 14:27:10

 

 
M. Egide Nkuranga Vice président d'IBUKA (Photo Archives)


IBUKA et les collectifs qui militent pour les droits des rescapés du génocide contre les Tutsi de 1994, réclament un fonds de réparation des droits des rescapés de cette hécatombe. Après multi consultations et apports des collectifs des Parties Civiles pour le Rwanda, ledit fonds a été proposé sous la nomination de  : International Trust Fund, car la justice rendue par le TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda) n’était pas une justice réparatrice.

Une conférence de presse de l’ACPCR (Associations Les Amis du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda) nouvellement créé pour apporter les soutiens aux prestations de l’Association de Droit Français de Traque des Présumés Criminels de Génocide contre les Tutsi de 1994 a eu lieu ce jeudi 19 mai 2016 au Siège social d’IBUKA à Nyanza de Kicukiro.

Invité à la conférence, le Vice-président d’IBUKA et du Collectif d’Associations de lutte pour les Droits des Rescapés du Génocide contre les Tutsi, M. Egide Nkuranga a déclaré que des travaux sont en cours pour la mise sur pied d’un "International Trust Fund" destiné aux survivants du génocide des Tutsi de 1994 au Rwanda.

Réagissant à une question d’un journaliste qui lui demandait pourquoi IBUKA semble privilégier la lutte politique contre le négationnisme du génocide contre les Tutsi de 1994 à la réclamation d’un Fonds de Réparation des droits des rescapés, Egide Nkuranga a montré que les choses ne sont pas si simples qu’on le croit.

Pour le Vice Président d’IBUKA, tout doit passer par l’acceptation des responsabilités de la Communauté Internationale par les différentes parties qui ont laissé le génocide se perpétrer. Ce n’est pas si facile. Tout passe par le verdict qui doit être rendu par un tribunal comme le TPIR-Arusha (Tribunal Pénal International pour le Rwanda) qui vient de terminer ses travaux.

IBUKA a toujours multiplié des consultations à propos de ce Fonds. A la fin, une solution intermédiaire semble mise sur les rails, a-t-il dit avant d’entrer dans les détails  :"Après consultations, un Fonds a été proposé et dénommé "International Trust Fund" parce qu’il n’y a pas d’autres fonds de ce genre financés par les Nations Unies. Il n’a pas été appelé "Fonds de Réparation" des Droits des Rescapés", car ce dernier demanderait beaucoup de procédure et de justifications juridiques avec des consonances et réticences politiques de la part de différents Etats et institutions internationales présumablement, impliqués dans le génocide contre les Tutsi du Rwanda de 1994", a déclaré Egide Nkuranga montrant un long travail de consultation entrepris par IBUKA.

"Du temps où courait le TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda), il avait été constaté que la justice rendue n’était pas une justice réparatrice. La clause de constitution de parties civiles et de réclamation des réparations a été délibérément omise dans les textes fondateurs de ce Tribunal", a continué Nkuranga avant de montrer que cela a motivé IBUKA à concevoir un projet de fonds pour venir à la rescousse des rescapés qui sont de plus en plus mal en point.

"Le document a été soumis au Ministère de la Justice. Le Président du TPIR-Arusha a été consulté au sujet de ce projet dont copie lui a été transmise. Il a suggéré une étude approfondie qui a été confiée à OIM (Office des Migrations Internationales) pour 150.000$. OIM a terminé sa recherche et rendu le rapport une année et demie passée. Cette étude a été soumise au Ministère rwandais de la Justice pour ses avis et considération. En fait, dans cette matière, le Ministère de la Justice, véritable mandataire de l’Etat rwandais, doit être le patron officiel de cet International Trust Fund et faire bouger les choses au nom de la réhabilitation des droits des survivants de ce génocide des Tutsi", a-t-il dit présentant que depuis que IBUKA existe, il n’a jamais cessé de tenter des scénarios divers pour matérialiser un document ayant un fondement juridique pour la réparation des droits des Rescapés du génocide contre les Tutsi de 1994.

"Ils vivent dans de très mauvaises conditions. Ils subissent un sort injuste qu’ils n’auraient dû vivre si leurs piliers, parents, étaient vivants. Les séquelles de ce génocide ont un très néfaste impact au point que s’ils ne sont pas secourus à temps, ils auront quitté ce monde d’ici peu.
Face à ce constat, lors d’une rencontre à l’hôtel Chez Lando, l’ancien Ministre de la Justice, Tharcisse Karugarama, invité à la recherche de solution possible pour instituer ce Fonds de réparation des Droits des Rescapés du Génocide contre les Tutsi de 1994, ce dernier a révolté les participants à la rencontre quand il a suggéré  : "Que les rescapés les plus nantis prennent l’initiative première de verser des sommes importantes dans ce fonds et le Gouvernement va suivre".

On sent que la constitution de ce Fonds pour rescapés différent fondamentalement du FARG (Fonds d’Assistance des Rescapés du Génocide) a toujours été le souci des responsables de plusieurs associations de protection des droits des rescapés du génocide contre les

Tutsi du Rwanda de 1994. On notera aussi que le Gouvernement rwandais a toujours été combattu dans ce domaine pour que sa voix ne soit pas entendue dans la Communauté Internationale de peur de brandir cette réclamation.

Quelles sont les armes fourbies pour empêcher la constitution d’un Fonds de réparation des droits des rescapés  ?

Les Rwandais négationnistes du génocide contre les Tutsi qui sont actifs à tenter par tous les moyens afin que la mémoire de cette hécatombe soit diluée dans les discours officiels. Ils entreprennent une campagne médiatique active. On les voit sur la presse en ligne. Des livres portant sur le négationnisme du génocide sont publiés. Des colloques organisés pour revisiter l’étoffe de leur idéologie qui fait un méli mélo qu’on veut intellectuellement potable comme quoi les Hutu ont tué les Tutsi et vice- versa.

Tout cet amalgame idéologique est financé par des lobbies occidentaux qui ne veulent pas perdre la face. Entretemps, les pauvres rescapés, quelque 300.000 survivants d’après un recensement du Ministère d’Administration Territoriale (MINALOC) de 2002, se meurent à petit feu.

Y a-t-il certains membres de la Communauté Internationale qui ne veulent pas perdre la face  ? Tout ceci montre que le monde n’est jamais mû par des sentiments de compassion, mais plutôt par des intérêts de groupe ou d’Etats.

Jovin Ndayishimiye


 

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