Le Rwanda intensifie ses efforts pour exploiter les vastes réserves de tourbe et de produire de l’électricité si nécessaire pour répondre à sa demande énergétique. D’autre part se développe la production de l’énergie solaire parallèlement à l’énergie hydro-électrique.

Avec un succès récent sur le projet de gaz méthane extrait du lac Kivu ( KivuWatt) que les scientifiques mondiaux avaient découragé, le pays se sent aussi bien capable de générer une source majeure d’électricité à partir de la tourbe.

Le Rwanda s’est fixé un objectif de majorer sa capacité de production de l’énergie non polluante issue de la tourbe à 563MW d’ici à 2018 à partir du courant électrique inférieur à 200MW.

Selon un sondage mené par la firme américaine Ekono Inc, le Rwanda a une réserve estimée à 155 millions de tonnes de tourbe sèche répandue sur une superficie d’environ 50.000 hectares.

D’ici 2017, le Rwanda envisage de développer ses ressources en tourbe pour générer environ 200 MW de puissance énergétique.

Le gouvernement a injecté 400 millions $ dans l’extraction 80MW d’énergie de la tourbe dans la vallée de l’Akanyaru, dans le district de Gisagara, au sud du Rwanda.

La combinaison du travail effectué par le nouveau projet de production d’énergie électrique à partir de la tourbe gérée par ”Turkey Hakan-un Independent Power Producer” et le Projet d’énergie issue de la tourbe de Gishoma dans le district de Rusizi à l’ouest du Rwanda vont bientôt approvisionner le réseau national de 95MW en énergie de la tourbe.

Selon l’Ingénieur Gaspard Nkurikiyumukiza qui dirige le projet production de tourbe dans le district de Gisagara, ” la vallée Akanyaru contient une quantité de tourbe exploitable pendant 26 ans”.

Des projets ambitieux mais réalisables

Bien que plusieurs scientifiques aient critiqué certains des plans ambitieux rwandais de production d’énergie, le président Paul Kagame voit la situation autrement à en croire sa déclaration au cours de la 12e Retraite Nationale en mars 2015 où il a exprimé sa préoccupation sur les défaillances dans le secteur de l’énergie.

Il a déclaré que le Ministère de l’Infrastructure (MININFRA) et l’Office Rwandais du Développement en étaient responsables.

Le Président de la République avait critiqué les deux institutions pour la non-exécution du projet d’énergie de tourbe de Gishoma qui pouvait déjà générer 15MW, mais a subi jusque-là des défaillances techniques.

Les dirigeants des deux institutions avaient promis au Président de retravailler sur le projet de la tourbe.

Le Rwanda veut réduire la dépendance énergétique de l’hydro-électricité de 55% l’an prochain 2017, et de 50% au cours des 4 prochaines années.

L’énergie solaire n’est pas négligée

Un projet solaire massif à ”Agahozo Shalom Village” dans le district de Rwamagana, Province de l’Est, produit 8,5% MW d’énergie solaire.
Ce projet d’exploitation d’une valeur de 23,7 M $ est construit sur un terrain de 21 hectares couvert par plus de 28.000 panneaux solaires.

Il est le plus grand projet de production d’énergie solaire dans la région d’Afrique de l’Est.

Une autre usine solaire est construite sur le mont Jali dans la banlieue de la capitale Kigali, fournissant jusqu’à 250KW au réseau national depuis 2007 et il est prévu de renforcer sa capacité à générer 1MW.
Actuellement, l’Afrique ne consomme que 12% du potentiel hydroélectrique du monde, en dépit de ses riches ressources pour produire l’énergie nécessaire.

Alors qu’il assistait récemment à la 51ème Réunion de la Banque africaine de développement en Zambie, le Président Kagamé a dit qu’il trouve "honteux" que le continent africain se batte encore pour obtenir de l’électricité.

La Banque africaine de Développement qui est un véritable donateur des financements a fourni 15,8 millions $ au projet KivuWatt pour l’extraction de gaz méthane pour une production projetée de 100MW.

Pendant ce temps, en 2014, le Président Kagame a signé un contrat d’une valeur 3,3 milliards d’euros avec l’Union européenne pour financer des projets de production d’énergie non polluante dans le pays.

Ce financement fait partie des financements des projets similaires dans d’autres pays africains dont le Cap-Vert, Côte d’Ivoire, le Libéria et le Togo.

Jean Louis Kagahe