[caption id="attachment_3248" align="aligncenter" width="986"] D’après Albert Mutesa, l’UNESCO veut que le téléphone portable soit doté des applications qui aident les citoyens à accéder aisément aux services (Photo S. Byuma)[/caption]

La Commission Nationale Rwandaise pour l’UNESCO réveille la conscience des informaticiens rwandais à créer des applications qui répondent aux besoins réels des usagers du téléphone mobile (Smartphone) dans différents domaines socio-économiques. Un atelier organisé à Kigali mi-juin, a réuni une trentaine d’informaticiens-programmeurs qui ont présenté leurs nouvelles applications mobiles qui révolutionneraient la vie des Rwandais et pourquoi pas celle de tous les habitants de la planète.

Ils sont des jeunes rwandais motivés à créer des applications qui répondraient aux besoins divers des Rwandais dans presque tous les domaines socio-économiques. Tantôt ils ont montré qu’ils sont capables de créer des applications dans le domaine de la pharmacie qui aideraient les patients à focaliser les pharmacies pour achat des médicaments et leur spécialité, tantôt dans le domaine de gouvernance, notamment pour créer un canal de rapprochement entre les dirigeants et les dirigés, tantôt dans le monde des affaires pour faciliter les agri-éleveurs à vendre leurs produits, tantôt dans le secteur politique pour aider les citoyens à se faire identifier sur la carte d’électeurs sans devoir se déplacer de leurs maison, et dans d’autres domaines.

C’est le cas par exemple du jeune Léandre Cyusa, directeur de CYUDA LTD qui dispose d’une application qui permet aux agri-éleveurs de faire connaître leurs produits aux acheteurs de toute la planète.

Cet informaticien-programmeur atteste qu’il a créé cette application opérationnelle sur un téléphone portable avec le but de répondre à la question des agriculteurs qui ont le plus souvent des vivres, mais qui n’ont pas de marchés.

"Dans les milieux ruraux, plusieurs familles ont des avocatiers qui produisent en quantité des avocats. Ceux-ci doivent être vendus seulement le jour du marché, sinon, la production restante moisit". Dit-il. "Mon application sert alors à connecter le vendeur à l’acheteur. Nous en qualité de concepteur d’applications, sommes au centre, entre le vendeur et l’acheteur". Ajoute-t-il.

Pour Jean Baptiste Mulindabigwi, son application s’inscrit dans le domaine de gouvernance au Rwanda. En effet, il a créé E-kayi qui est un lien électronique qui joue le rôle de rapprochements entre les dirigeants et les dirigés.

A travers cette application, chaque individu peut présenter son problème aux dirigeants locaux de son entité administrative la plus proche. Ceux-ci enregistrent les plaintes et proposent des solutions provisoires sur-le-champ　 ! Ce lien est partagé et le demandeur du service est toujours au courant de l’évolution de son dossier, d’un échelon à un autre.

E-kayi est opérationnel dans le district administratif de Gisagara, Sud depuis 2014 et dans celui de Gatsibo, Est en 2015. "Il remplace l’ancien cahier des citoyens qui devrait être présenté aux dirigeants pour y noter les plaintes et solutions envisagées. Vu les risques que court ce cahier (perte, vol, endommagement, etc.), E-Kayi reste et demeure un cahier électronique durable et efficace pour conserver toutes les informations des personnes dans les entités administratives de base", note Jean Baptiste Mulindabigwi. Il rappelle que seuls les dirigeants sont éligibles à poster les solutions en les envoyant au téléphone portable du demandeur des services.

Thème　 : "Solution pour Abaturage"

La Commission Nationale Rwandaise pour l’UNESCO interpelle les informaticiens-programmeurs à demeurer au centre d’intérêt de la population. Autour du thème　 : "Solution for Abaturage" ou "Solution pour la population", les programmeurs doivent penser toujours comment faciliter les populations à accéder à l’information et aux services rapides grâce aux Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication (NTIC).

"Solution for Abaturage est un concept que l’UNESCO a recommandé aux nations (au cours d’une formation à Nairobi des informaticiens-programmeurs) pour développer les applications spécifiques au téléphone mobile (Smartphone) en vue de répondre aux besoins des citoyens", a indiqué M. Albert Mutesa, Directeur au Département des sciences et Technologies au sein de la Commission Nationale Rwandaise pour l’UNESCO.

Le choix du téléphone portable n’est pas aléatoire. En effet, les informaticiens ont montré qu’il est un outil usuel, disponible et un compagnon de l’homme de tous les jours pour ses fonctions multiples.

M. Albert Mutesa a demandé aux informaticiens-programmeurs rwandais de penser aux applications améliorées et innovées pour faciliter l’accès aux services. "Nous leur demandons de créer ou d’améliorer des applications sur des informations dont la population a besoin", a-t-il expliqué l’objectif de la formation.

Au Rwanda, le téléphone portable a déjà révolutionné la vie socioéconomique des Rwandais. A partir du téléphone, on peut accéder à plusieurs services comme l’envoi et la réception de l’argent (mobile money) aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, l’accès à plusieurs services　 : achat de l’électricité, le paiement des taxes, des frais scolaires, des soins de santé, aux services bancaires, à l’achat du carburant et autres.

Les informaticiens programmeurs sont donc sollicités à innover et à créer d’autres applications en vue de répondre pas seulement aux besoins des Rwandais mais à tous les habitants de la planète. C’est par ailleurs l’orientation de l’UNESCO qui souhaite que les TIC soient désormais des outils pour la révolution socioéconomique des citoyens. A priori, on remarque que le téléphone portable (smartphone) remplace de plus en plus l’ordinateur, car il est devenu multifonctionnel au même titre que l’ordinateur portable.

Safari Byuma