https://www.traditionrolex.com/25 Réfugiés : des solutions durables sont à rechercher

Réfugiés : des solutions durables sont à rechercher

Par 2016-06-27 11:10:58

[caption id="attachment_3251" align="aligncenter" width="1051"]Le camp des réfugiés congolais de Kiziba est le plus ancien (Photo archives) Le camp des réfugiés congolais de Kiziba est le plus ancien (Photo archives)[/caption]


 
Avec plus de 162.000 réfugiés, le Rwanda s’est, en début de la semaine dernière joint au reste du monde pour célébrer la Journée internationale des réfugiés, au moment où les députés au Parlement rwandais exigent l’intensification de leur protection et la recherche des solutions durables à leur situation.

"Le gouvernement devrait agir rapidement pour renforcer les efforts visant à protéger des milliers de réfugiés au Rwanda et travailler en même temps avec la communauté internationale pour résoudre les problèmes qui sont à la base de leur déplacement".

Cet appel a été lancé la semaine dernière par la Chambre basse du Parlement à l’occasion de la restitution d’un rapport établi par la commission des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Sécurité au sein de ladite Chambre.

Ce rapport contient les résultats d’une vaste sensibilisation exécutée en mars dernier par la Commission susmentionnée dans différents camps de réfugiés et centres de transit à travers le pays.

Entre autres recommandations, les législateurs ont demandé au gouvernement de veiller à ce que ceux qui sont jeunes parmi les réfugiés apprennent à résoudre leurs problèmes, et d’assurer la protection de l’environnement autour des camps des réfugiés.

Il est en même temps recommandé aux instances habilitées de fournir désormais l’assistance financière aux réfugiés à temps, pendant qu’une réunion internationale est requise pour examiner en profondeur les causes de la permanence des réfugiés dans la Région des Grands Lacs afin d’y trouver une solution durable.

"Il est nécessaire de mener des consultations multinationales sur les causes des réfugiés dans la région des Grands Lacs et œuvrer dans le sens d’éradiquer cet état des choses", a déclaré le député Athanasie Nyiragwaneza, vice-président de la commission des affaires étrangères.

Le président de la commission parlementaire des affaires étrangères, Zeno Mutimura, est d’avis que le gouvernement rwandais prenne suffisamment soin des réfugiés, mais n’est en même temps pas d’accord pour une éventuelle relocation de certains d’entre eux dans d’autres pays loin de leur pays d’origine.

"Reloger les réfugiés en Amérique n’est pas une réponse appropriée, " a t-il dit, ajoutant qu’ "en tant que gouvernement responsable, nous devons continuer à être prêts à accueillir les réfugiés ".

En février, le gouvernement avait annoncé son intention de transférer les réfugiés burundais dans d’autres pays après avoir été accusé d’implication dans la crise politique qui déstabilise le Burundi depuis plus d’un an, une charge que les dirigeants rwandais ont toujours nié avec vehemence.

Le Rwanda abrite un record des réfugiés jamais enregistré

Hébergés dans 6 camps et dans les zones urbaines, les réfugiés présents sur le sol rwandais viennent principalement de la République démocratique du Congo et du Burundi, avec un petit nombre d’autres nationalités.

Le gouvernement rwandais, par le biais du Ministère chargé de la gestion des catastrophes et des réfugiés travaille étroitement avec le Haut Commissariat des Nations Unies aux Reéfugiés, HCR, pour assister les réfugiés.

Au cours de la seule année dernière, le HCR a dépensé près de 35 millions de dollars qui ont été alloués à la protection et à l’assistance aux réfugiés au Rwanda.

Il est à rappeler que c’est au cours de cette année 2015 qu’a débuté la crise politique au Burundi entrainant une masse des réfugiés qui s’élèvent actuellement à près de 50000 individus.

C’est avec cette somme qu’ont été construits le camp de Mahama et autres centres de transit couvrant aussi le financement des activités nécessaires à l’installation des réfugiés et à leur survie quotidienne etc.

Bien qu’il soit nécessaire de venir en aide aux réfugiés, ont déclaré les officiels du HCR, "pour une population de plus de 82.000 Congolais qui ont vécu comme réfugiés depuis de nombreuses années et sans aucune chance de rentrer chez eux, il devient essentiel de passer de l’aide humanitaire à l’exhortation à l’autonomie".

L’intégration socio- économique des réfugiés réduit leur dépendance à l’aide humanitaire

"Les camps de réfugiés sont uniquement conçus pour le court terme, et ils ne devraient être qu’une mesure temporaire en réponse au déplacement forcé", rappellent les officiels du HCR.

Pourtant, le plus ancien camp des réfugiés congolais au Rwanda, Kiziba dans le district de Karongi, est devenu une "maison" à des milliers de réfugiés depuis 20 ans.

Les enfants dans le camp n’ont pas connu d’autre vie que celle d’un réfugié, où chaque jour dépend de l’aide humanitaire.

Toutefois, l’assistance fournie par le HCR et ses partenaires est conditionnelle à un financement des bailleurs de fonds, qui ne cessent de diminuer en raison de la crise mondiale croissante des réfugiés.

Cela signifie que les programmes de développement en faveur des réfugiés, surtout dans les anciens camps comme Kiziba, ne pourraient pas être plus importants ou être obtenus en temps opportun.

La stratégie des moyens d’existence du HCR prévoit que tous les réfugiés devraient être en mesure d’exploiter leur potentiel productif en tant que membres autonomes de la société rwandaise qui les a accueillis et contribuer ainsi au développement économique de leurs communautés d’accueil.

L’expérience montre que l’intégration socio-économique des réfugiés profite aussi bien aux communautés les ayant accueillis qu’aux réfugiés eux-mêmes.

Plutôt que d’être un fardeau, les réfugiés contribuent effectivement au développement et à la croissance économique des pays d’accueil car ils deviennent progressivement plus autonomes.

Dans le contexte local, 95% des réfugiés au Rwanda ont les normes socioculturelles communes avec les Rwandais et parlent kinyarwanda, ce qui rend l’intégration socio-économique plus facile et transparente.

Jean Louis Kagahe


 

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