https://www.traditionrolex.com/25 Burundi : PARCEM dénonce la passivité contre la corruption

Burundi : PARCEM dénonce la passivité contre la corruption

Par 2016-07-04 10:16:35

Faustin Ndikumana (PARCEM) juge le moment venu d'appliquer la loi contre la corruption  (Photo archives)


Le Directeur exécutif de la Parole et action pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités (PARCEM) Faustin Ndikumana estime que la corruption est généralisée dans tous les secteurs à commencer par les mandataires publics et les hauts cadres de l’Etat. Cette situation, dit-il, ne fait qu’enfoncer le pays et la grande majorité de sa population dans une pauvreté infinie.

Pour Faustin Ndikumana qui s’exprimait récemment dans un point de presse, la tolérance zéro à la corruption hautement proclamée par le président de la République depuis quelques années, n’est finalement qu’un trompe-l’œil parce que ce fléau ne fait que s’enraciner avec vigueur dans toute la société burundaise, dans tous les secteurs de la vie nationale.

En effet, explique-t-il, la corruption semble devenue un monstre, un cancer contre lequel on ne peut rien, comme si aucune piste de solution n’a jamais été tracée ni pour la combattre ni pour l’éradiquer.

Pourtant, a-t-il poursuivi, plusieurs rencontres antérieures ont permis de tracer des stratégies et des recommandations claires pour celui qui a la volonté de lutter contre ce fléau.

Il est ici revenu sur des retraites gouvernementales qui ont été organisées à Kayanza, Gitega et Ruyigi ayant abouti à des recommandations pertinentes mais qui sont restées lettre morte.

Manque de volonté
Pour lui, le gouvernement, les hauts cadres et les mandataires publics n’ont pas visiblement la volonté de lutter contre la corruption parce que probablement que le fléau a déjà gangrené la plus grande majorité d’entre eux.

Ndikumana se pose la question de savoir pourquoi par exemple en aucune fois, sur les questions à l’ordre du jour au conseil des ministres, on ne figure pas l’analyse des rapports issus des diverses réunions sur la lutte contre la corruption en vue d’exiger le suivi des résolutions et recommandations.

Il se demande aussi pourquoi même la loi n’est pas respectée en matière de lutte contre la corruption. Il a notamment fait allusion aux hauts cadres de l’Etat, du président de la république au comptable communal en passant par les ministres et les députés, qui ne déclarent jamais leurs biens avant et après leur mandat alors que la loi l’exige pour prévenir l’enrichissement illicite et le blanchiment d’argent qui sont devenus chose banale au Burundi.

Tous les secteurs gangrenés
Cependant, Faustin Ndikumana affirme que la corruption a déjà gangrené presque toute la société burundaise et tous les secteurs de la vie nationale à commencer par la police, l’administration, la justice, le secteur de l’emploi, les marchés publics, le secteur des douanes, l’enseignement, le commerce, etc.

Pour lui, les pouvoirs publics doivent dépasser le niveau de sensibilisation des petites gens et passer aux actions proprement dites de lutte contre ce mal.

"L’étape des campagnes de sensibilisation de la population à laquelle les pouvoirs publics se cramponnent toujours est révolue. Il faut appliquer la loi existante et mettre en place d’autres lois qui puissent permettre à arrêter et punir sérieusement tous les corrupteurs et les corrompus sans exception y compris les plus hauts dignitaries", a-t-il dit en substance.

Des pistes de solution existent

Ndikumana estime que des pistes de solution ont été proposées dans les rapports de plusieurs réunions et séminaires déjà organisés. C’est notamment l’évaluation du Système burundais d’intégrité (SNI) suggérée par l’ONG Transparency International qui était invitée dans la retraite de Ruyigi.

Selon cette ONG, l’évaluation du SNI permet de savoir par exemple si les institutions du système anti corruption ont la capacité, les moyens et l’indépendance nécessaires pour être à la hauteur de leur mission.

Ndikumana se demande pourquoi le gouvernement n’a jamais voulu faire cette évaluation du SNI alors que des partenaires avaient accepté de financer cette activité.

Il se demande aussi pourquoi la Stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, qui était censée opérationnaliser la politique de tolérance zéro annoncée par le chef de l’Etat, n’a jamais été appliquée alors que les bailleurs avaient promis d’y consentir des moyens.

Faustin Ndikumana fait également déplorer que l’initiative de la Banque mondiale, CPIA ( Country Policy for Institutional Assessment- Evaluation des politiques et des institutions des pays) est actuellement en panne au Burundi.

Une conférence nationale pour passer à l’action

Pour pouvoir alors avancer efficacement dans la lutte contre la corruption, le directeur exécutif de la PARCEM propose au gouvernement d’organiser dans les meilleurs délais une conférence nationale à laquelle seront invités des cadres de l’Etat, de la société civile, des partis politiques, des parlementaires, des partenaires financiers et d’autres qui pourront émettre des contributions utiles à la lutte contre ce fléau.

Dans cette conférence, propose-t-il, il ne sera plus cette fois la question de déplorer l’existence de la corruption, mais d’arrêter des stratégies concrètes susceptibles de passer immédiatement à l’attaque et l’éradication de ce mal.

Faustin Ndikumana n’a pas enfin manqué de démontrer que cette corruption devenue endémique au Burundi, produit des conséquences très négatives sur l’économie du pays et sur le bien-être de la population.

Pour lui, "Même si le pétrole coulait au même niveau que les rivières du Burundi, même si toutes les pierres et cailloux disséminés partout devenaient de l’or, si le niveau de corruption reste ce qu’il est aujourd’hui, le pays restera toujours pauvre".

Il a ainsi signifié que la corruption est l’un des principaux facteurs de l’enfoncement du pays et de ses habitants dans l’extrême pauvreté.

Tesire Mudahemuka


 

 

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