https://www.traditionrolex.com/25 Pénurie alimentaire : loin d’une disette attendue !

Pénurie alimentaire : loin d’une disette attendue !

Par 2016-07-18 09:39:51

Pas de disette au Rwanda, a dit Mme Gérardine Mukeshimana, Ministre de MINAGRI (Photo R. James)

Une pénurie alimentaire tend à s’implanter dans certaines zones du Rwanda à l’issue d’une alternance des pluies torrentielles qui ont provoqué d’importantes érosions, rabotant ainsi des terres immenses et champs des paysans et de la sécheresse qui s’en est suivie depuis septembre 2015 dans certains coins du pays. Le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI), affirme que cette pénurie alimentaire est loin de se transformer en disette, car il dispose des réserves et approvisionne en vivres les familles les plus désireuses.

Cette pénurie alimentaire n’est point une situation singulière au Rwanda, mais de tout le continent africain. La sécheresse s’est annoncée dans l’Afrique de l’Est, Australe et dans les pays de la Corne de l’Afrique. Elle résulte principalement des changements climatiques et à plus forte raison du phénomène El Niño sur le plan mondial, a expliqué le Secrétaire Permanent au MINAGRI, le Dr Innocent Musabyimana dans une conférence de presse à Kigali.

Dans la Province de l’Est (Kirehe, Kayonza, Nyagatare et Gatsibo), la sécheresse s’y est annoncée bien avant, vers le mois de septembre dernier. La Ministre de MINAGRI, Mme Gérardine Mukeshimana, a montré que plus de 50 millions d’Africains connaissent une pénurie alimentaire, principalement due à la sécheresse.

"Au Rwanda, la sécheresse a commencé à faire ses exactions depuis la saison culturale A (septembre) et pendant la saison B (février), elle est devenue plus atroce que prévue", a montré Mme Gérardine Mukeshimana qui parle de quelques 47.406 familles qui traversent la crise alimentaire.

Pas de disette au Rwanda

Les médias locaux et internationaux comme la BBC, ont informé que dans la Province de l’Est, une partie de la population a migré vers les pays voisins moins frappés par la pénurie alimentaire comme la Tanzanie et l’Ouganda. Le MINAGRI a nié l’état des lieux de ce mouvement migratoire pour le fait que les familles nécessiteuses d’aides alimentaires ont été aussitôt secourues.

"Le pays est doté d’importantes réserves de vivres comme le maïs qui s’estime à 700.000 tonnes. Les familles décimées par la sécheresse seront toujours secourues en recevant des vivres", a exprimé la Ministre de MINAGRI, la capacité du pays de tenir pour longtemps face à cette sécheresse.

Pour Mme Mukeshimana, il n’y a pas que des familles qui croupissent sous les injonctions de la sécheresse, mais aussi le bétail. Dans la circonscription de l’Umutara, les vaches n’ont plus de fourrage et d’eau. Le MINAGRI a implanté des étangs d’eau (dams) pour permettre aux animaux d’avoir des abreuvoirs. Mais, il interpelle les agri-éleveurs de Nyagatare, Gatsibo et Kayonza de procéder à l’élevage par stabulation qui rentre dans la politique nationale du pays.

"Bien qu’ils aient des pâturages et grands espaces pour l’élevage, ils ne sont pas les premiers à produire de lait de vache par rapport à d’autres zones qui ont intégré l’élevage par stabulation", a fait remarqué la Ministre Mukeshimana qui parle de la norme déjà établie qui exige à ces peuples pasteurs de réserver chacun ¼ de ses pâturages pour la culture des fourrages en vue de faire face à la prochaine éventuelle sécheresse.

Stratégies durables

Le MINAGRI rentre dans son plan stratégique des programmes pour expliquer les efforts conjugués pour moderniser le secteur agricole au Rwanda. Il note d’abord que ce qui compte pour le Rwanda, c’est d’avoir des experts formés qui doivent intégrer le secteur agricole comme il en est le cas en Hollande, en Israël et ailleurs dans les pays développés.

Le Rwanda a développé le système d’irrigation, d’arrosage et introduit des machines dans l’agriculture. L’objectif est de moderniser l’agriculture rwandaise qui est toujours dépendante des pratiques archaïques ancestrales.

Selon Mme Gérardine Mukeshimana, "Les Rwandais sont toujours dépendants de leur culture, de leurs anciennes méthodes culturales. Le moment est donc venu pour moderniser l’agriculture rwandaise avec le but de produire durant toutes les saisons et éradiquer ainsi les pénuries alimentaires inattendues."

"Le Rwanda compte à présent autour de 40.000 ha irrigués dans les marais et bientôt 7 000 ha seront aménagés sur des collines en vue d’y installer un système d’arrosage moderne ", a indiqué le Secrétaire Permanent au MINAGRI, le Dr Innocent Musabyimana.

Selon l’Office Rwandais de l’Agriculture (RAB), la politique d’usage des machines est bel et bien établie et des facilités sont notables à l’endroit des agriculteurs professionnels. Par exemple, pour de petits agriculteurs qui disposent des étendus ou terrains ne dépassant pas 5 ha, ils bénéficient de l’appui de l’Etat en ce qui concerne l’irrigation à moindre échelle (petites aires). Le coût porté sur l’achat des moteurs et des tuyaux et autres accessoires pour le pompage d’eau vers les cultures, est assuré à 50% par l’Etat.

Pour le Dr Innocent Nzeyimana, Chef du Département de la Conservation des Terres, Irrigation et Mécanisation au sein de RAB, le recours au machinisme agricole est une question des mentalités, sinon la politique y relative donne la facilité à l’agriculteur.

"Le changement des mentalités permettra aux Rwandais de développer l’agriculture et de réaliser de plus en plus une production à haute gamme", remarque-t-il.

Des études faites à de différentes périodes au Rwanda montrent que 60% des terres arables sont acides. Pour surmonter ce défi, le Dr Nzeyimana parle de l’apport d’engrais chimique et du fumier organique, mais aussi d’une agriculture mécanisée pratiquée sur de vastes étendues. Le Dr Nzeyimana nuance aussi sur le bon usage des engrais et de la bonne semence.

Safari Byuma

 

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