https://www.traditionrolex.com/25 Le programme gouvernemental à la veille des présidentielles : faire connaître l’EAC à la population

Le programme gouvernemental à la veille des présidentielles : faire connaître l’EAC à la population

Par 2016-07-20 11:23:36

Les drapeaux de cinq pays membres de l'EAC (Photo Archives)

Le second mandat du Chef de l’Etat s’achève l’année prochaine en 2017. En 2010, Paul Kagame, alors qu’il faisait sa campagne, a fait des promesses à la population. Celles-ci ont été à la base de l’élaboration du programme gouvernemental. Alors que ce septennat touche dans une année à sa fin, il importe de revoir le parcours fait et celui qui reste avant le coup de sifflet final. La présente partie de ce dossier traite de la vulgarisation des actions de l’EAC

Au cours de ce septennat 2010-2017, le gouvernement du Rwanda a fait le choix de faire connaître à la population, la Communauté d’Afrique de l’Est (en anglais East African Community, EAC) pour son rôle capital dans l’intégration des pays membres sur le plan politico-socioéconomique.

Le Premier Ministre rwandais Anastase Murekezi a annoncé dans un document proposant les programmes d’actions gouvernementales du deuxième septennat (2010-2017 du mandat du Président Paul Kagame, la sensibilisation de la population sur les atouts qu’offre l’EAC. Ce Chef de la Primature rwandaise note que tous les dirigeants à partir des instances de base décentralisées, doivent connaître toutes les étapes d’intégration et pouvoir ainsi les expliquer auprès de la population qui n’en connaît pas grand-chose.

L’idée maîtresse sur l’EAC est celle-ci : elle est un précurseur potentiel de l’établissement d’une fédération d’Afrique de l’Est, un Etat fédéral de ses cinq membres en un seul pays. En effet, la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) est une organisation régionale de cinq pays de l’Afrique de l’Est comprenant le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie.

L’EAC a initialement été fondée en 1967, puis a été dissoute en 1997 avant d’être recréée le 07 juillet 2000. En 2008, après des négociations avec la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADEC) et le Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA), la Communauté de l’Afrique de l’Est accorde une expansion du marché de libre-échange incluant les pays membres des trois organisations.

Le marché de l’EAC

En 2010, l’EAC a lancé son propre marché commun des biens, du travail et des capitaux de la région avec l’objectif de la création d’une monnaie commune en 2012 et d’une fédération politique en 2015. Très attendues, ces étapes n’ont pas encore été franchies suite à l’hésitation de certains pays et la sollicitation d’autres pays à intégrer la communauté.

Par exemple, la Tanzanie a soutenu et défendu l’extension de la Communauté de l’Afrique de l’Est, exprimant le souhait d’inviter le Malawi, la RDC et la Zambie à joindre la Communauté.

Cependant, ces pays ont indiqué qu’il n’y avait pas de négociations officielles concernant leur adhésion. De même, Les présidents du Kenya et du Rwanda ont invité le gouvernement du Sud-Soudan à poser sa candidature à l’adhésion juste après son indépendance en 2011, ce qui a été fait le lendemain au mois de juillet.

Des analystes ont suggéré au pays membres, les premiers efforts à réaliser afin d’intégrer la Communauté, comme le transport ferroviaire et le transport par canalisation de pétrole avec ceux du Kenya et de l’Ouganda principalement. A travers ce marché commun, les Etats se sont engagés à garantir les libertés et droits qui constituent les piliers fondamentaux du Marché Commun de la Communauté. Ils se résument en la libre circulation des marchandises ; la libre circulation des personnes et de la main d’œuvre ; la libre circulation des biens et des services ; la libre circulation des capitaux. Les droits d’établissement et de résidence découlent naturellement de ces piliers.

Défis, craintes et inquiétudes

Le premier obstacle à l’intégration est de nature politique. La région souffre d’un lourd déficit démocratique : certains chefs d’Etats sont encore lents à l’alternance. De plus, tous les pays de l’EAC sont simultanément membres de plusieurs communautés économiques régionales. Par conséquent, une possibilité de chevauchement et de conflit de compétences existent, d’où la nécessité de bien se positionner par rapports aux intérêts et enjeux actuels.

Il faudra également faire un gigantesque travail de veille pour éviter les erreurs du passé, notamment en matière d’égalité souveraine : l’EAC a connu d’énormes difficultés qui avaient entrainé son effondrement, à cause de l’exigence kenyane d’avoir plus de sièges que les deux autres membres dans les organes de prise de décision. De loin ou de près, ces pays ont affronté un défi qui résulte d’incompatibilité politique entre le socialisme tanzanien et le capitalisme kenyan.

Il semble que les populations des différents pays ne se sont pas encore appropriées cette intégration. Lors de l’instauration du Marché Commun, les négociations se sont avérées laborieuses : la Tanzanie s’opposait aux autres partenaires au sujet des documents d’identification nationale, de l’accès et de l’utilisation de la terre ainsi que la résidence permanente.

En réalité pour les observateurs avisés, elle redoutait qu’elle ne serve de déversoir au trop plein de pays surpeuplés et à la démographie dynamique comme le Rwanda et le Burundi. En 2005, elle n’avait pas hésité à expulser des milliers de ressortissants rwandais considérés comme ”irréguliers”, après avoir confisqué leurs biens.

Au regard de ce qui précède, tout en admettant que l’avenir de l’Afrique de l’Est sera dans l’intégration et, plus tard, dans l’union, certains analystes estiment que celle-ci doit être au préalable, bien étudiée et préparée pour créer les conditions de son succès.

A l’instar des autres organisations régionales africaines, l’EAC a pour but d’élargir et d’approfondir la coopération entre les Etats membres dans les domaines politique, économique, social et culturel par le biais d’une intégration progressive allant de l’union douanière à la fédération politique en passant par le marché commun et l’union monétaire. Le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda sont les plus avancés dans l’intégration. Leurs populations traversent les frontières sans toute contrainte douanière ni administrative. Seule la carte d’identité suffit comme document officiel.

Safari Byuma

 

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