Dans l’exécution de son programme septennal, le Gouvernement rwandais a focalisé ses efforts dans le développement du secteur de l’énergie afin d’atteindre une marge de 563MW pourvoyant ainsi le courant électrique à plus ou moins 70% de la population et connectant les institutions publiques à 100% à l’électricité d’ici 2017.

Alors qu’actuellement (2016) les chiffres estimatifs de la puissance énergétique sur le territoire national n’est que de 189MW, ”il est impératif de redoubler d’efforts si l’on veut réellement atteindre les objectifs fixés”, a déclaré Emmanuel Ndayisaba de l’équipe gestionnaire de l’EPD (Energy Private Developers ), une plate-forme sous le secteur privé réunissant les associations et acteurs privés qui associent les populations locales à la production de cette énergie, associant ainsi le secteur public au secteur privé.

Les associations et autres investisseurs privés œuvrant dans le secteur de l’énergie réunis au sein de l’EPD se trouvent sous la supervision de la Fédération du Secteur privé au niveau national.

Le secteur public, quant à lui, agit à travers le ministère des infrastructures et autres institutions étatiques précises.
Ainsi, le secteur public est représenté dans le domaine de l’énergie par le Ministère des infrastructures (MININFRA) et Rwanda Energy Group (REG).

Pour mener à bonne fin cette démarche, le gouvernement a choisi Rwanda Utility Regulations
Authority (RURA), Rwanda Environment Management Authority (REMA), le Fonds Vert (FONERWA) etc.

Diverses sources locales d’énergie se prêtent à l’investissement

Le Rwanda regorge d’opportunités en terme de sources d’énergie car on y trouve du gaz méthane abondante dans le Lac Kivu et de l’Hydroélectricité grâce aux différents cours d’eau dont le lit facilite la construction des barrages hydroélectriques.
Le pays compte aussi sur l’exploitation de la tourbe, l’énergie géothermale, l’énergie solaire, la biomasse ou la génération de l’énergie à partir du recyclage des déchets domestiques ou industriels.

La principale source d’énergie au Rwanda repose sur la biomasse qui comptabilise à elle seule plus de 80% de génération d’énergie suivie de l’hydroélectricité, le pétrole (énergie fossile), puis vient le gaz méthane et l’énergie solaire.

Dans la poursuite de l’objectif d’atteindre 563MGW d’ici 2017/18, il est envisagé de générer de l’électricité à 90% à partir des sources renouvelables.

Il est en même temps envisagé de réduire la biomasse ( bois comme source d’énergie) à 50% d’ici 2020, et d’avoir assuré à la population l’accès à l’électricité à 70% d’ici 2017, pendant que les institutions publiques devraient être connectées à l’électricité à 100% toujours d’ici 2017.

Au cours de ce processus, acteurs publics et privés envisagent tous de promouvoir les sources locales d’énergie au détriment de l’utilisation à grande échelle de l’énergie fossile.

D’autre part, il a été mis en place des stratégies d’attraction des investissements aussi bien locaux qu’étrangers dans le domaine de l’énergie, en leur facilitant d’acquérir des concessions à long terme.

A propos du gaz méthane

Les 2400 kilomètres carrés que couvre le lac Kivu contiennent une grande concentration de gaz naturel ou gaz méthane (CH4) ainsi qu’une forte concentration du carbone (CO2).

Selon les experts de l’EPD, le lac Kivu contient près de 300 milliards de CO2 et 60 milliards mètres cubes de gaz méthane.
Comme l’indiquent les experts, le Rwanda s’est fixé d’exploiter ces ressources pour générer de l’énergie mais aussi pour d’autres fins telle que la production des fertilisants et autres usages liquides.

Il est estimé que l’exploitation du gaz méthane du lac Kivu pourrait être suffisante pour générer 700MW sur une période de 55 ans en fonction de 350MW pour le Rwanda, et le reste par la République Démocratique du Congo dont le lac Kivu couvre une bonne superficie à l’Est.

De l’énergie géothermique

Deux zones aux potentialités géothermiques se trouvent à l’ouest du Rwanda dans la région ouest à Bugarama dans l’extension de la zone volcanique (Gisenyi, Karisimbi et Kinigi).

Selon les études faites, l’énergie géothermale pourrait contribuer à une échelle de 20MW à court terme et à plus de 300MW à long terme. Toutefois, préviennent les experts, la taille de cette énergie géothermale n’est pas encore déterminée jusqu’à la fin des prospections.
Dans la cadre de l’EDPRS II, des tests de génération de l’énergie géothermale étaient fixés à 10MW à partir du site de Kinigi, 10 MW du site de Karisimbi et 50MW comme échelle de génération aux sites Kinigi/Karisimbi.

De l’énergie solaire

D’après les observations et analyses des experts en énergie, le Rwanda accueille une radiation solaire annuelle de 5.2Wh/mètre carré/jour.

Selon eux, ceci représente un potentiel important pour la génération de l’énergie solaire.
Génération de l’énergie à partir de la tourbe

Selon un plan directeur de la Société EKONO, le Rwanda a une réserve de tourbe estimée à 155 millions de tonnes de tourbe sèche sur une étendue de 50 000 ha.

Près de 77% de cette réserve se trouve aux abords des Rivières Akanyaru et Nyabarongo ainsi que dans la plaine de Rwabusoro.
Le potentiel théorique d’électricité qui pourrait être générée à partir de toute cette tourbe est estimée à 1,200MW.

De l’exploitation de l’énergie par recyclage des déchets

Dans la ville de Kigali principalement, des tonnes et des tonnes des déchets sont évacués quotidiennement vers un dépotoir public, d’autres sont soumis à un recyclage après avoir été triés. A partir des déchets l’on produit des briquettes qui servent au chauffage et pour la cuisine.

Alors que la population de la ville de Kigali est estimée à plus de 1,318 millions habitants, selon les données statistiques de la Ville de Kigali datant de septembre 2015, les déchets produits et traités selon les méthodes thermales traditionnelles pourraient générer 10MW.

Jean Louis Kagahe