Le Rwanda, à travers son ambition de devenir le Singapour de l’Afrique, doit absolument développer son secteur industriel en vue de concrétiser ce rêve. Des initiatives motrices ont d’ores et déjà été mises en marche. Kigali détient un site spécifique destiné au secteur tertiaire : ”Kigali Special Economic zone”. Les investisseurs industriels dans le pays sont encouragés par le Gouvernement du Rwanda, car ils sont prioritaires à bénéficier des marchés publics.

Le Rwanda veut encourager les investisseurs industriels à venir nombreux pour implanter leurs usines dans le pays. Le Ministère du Commerce et de l’Industrie trouve que ces industriels ne manqueront pas du travail ni de matière première, car le Gouvernement s’y est introduit pour demander à la population de cultiver les plantes qui constituent les matières premières.

De la part du Rwanda, a dit le Ministre du Commerce et de l’Industrie, François Kanimba, "Le gouvernement du Rwanda accorde la priorité aux produits nationaux lors de la passation des marchés publics".

A travers le quotidien local Imvaho Nshya ; lit-on que les investisseurs dans le pays pourront bénéficier de 10 à 15% des chances devant les grandes entreprises internationales en ce qui concerne la passation des marchés publics.

"Dans les pays en voie de développement, c’est permis d’accorder aux entreprises privées les marchés publics. Pour les Industriels installés dans le pays, ils ont dorénavant 10% de chances devant les entreprises d’ailleurs. Et bientôt, ce taux sera majoré jusqu’à 15%", a confié François Kanimba au quotidien Imvaho Nshya.

Il est sûr de soi dans cette matière parce que le Rwanda est bien géré. "Pour un pays qui a un bon leadership qui ne connaît pas de la corruption, sûr et certain que les investisseurs internationaux viendront nombreux pour investir au Rwanda".

Besoin d’industries de transformation agricole et coût réduit de l’électricité

Si l’économie du Rwanda est basée essentiellement sur le développement du secteur agricole, on comprend vite qu’il a plus besoin d’industries de transformation pour la promotion de sa production agricole.

Le Ministre François Kanimba s’y est exprimé en pointant du doigt le besoin urgent d’usines de transformation des denrées alimentaires, les usines de fabrication des médicaments et d’autres. "Du premier coup, le Rwanda a besoin d’usines de transformation des produits agricoles pour développer rapidement son économie", a-t-il annoncé.

Ce genre d’usines touche directement sur la vie active des citoyens. Par exemple, l’usine de fabrication de sucre qui sera bientôt implantée au Rwanda (Province de l’Est) est hautement sollicitée parce qu’elle rentre dans le secteur agricole qui est alors la base de l’économie du pays. D’après lui, cette usine aura la capacité de produire autour de 100 mille tonnes de sucre par an.

Certes, le Rwanda ne pourra pas avancer et devenir le Singapour de l’Afrique tant que le coût de l’énergie reste relativement élevé. "Nous sommes au courant que le coût de l’énergie au Rwanda est un défi au développement du secteur industriel, mais alors, des facilités ont été élaborées : les usines et les ménages sont soumis à des prix différents. Les usines payent 126Frw/KW, alors que les ménages doivent payent 182 Frw", a montré le Directeur Commercial au sein de l’”Energy Utility Corporation Limited” (EUCL), M. Wilson Karegeya.

Avec le gaz méthane qui produit de l’électricité, Wilson Karegeya pense que le prix sur l’électricité sera revu à la baisse. "Comme ça les investisseurs industriels étrangers ne cesseront pas de fouler le sol rwandais", a-t-il espéré.
Dans cette situation, la part du secteur industriel au Rwanda dans le renforcement de l’économie du pays n’est point moindre comme le montre le Ministre du Commerce et de l’Industrie François Kanimba.

Il explique que le secteur secondaire au Rwanda contribue au seuil de 15%, alors qu’au niveau de toute l’Afrique, ce taux est estimé à 12%. "Cela montre que le Rwanda n’est pas vraiment mal positionné bien que le chemin à parcourir reste long pour parler du réel secteur industriel au Rwanda", a noté Kanimba.

Suivant les provisions de l’horizon 2020, le Rwanda devra mettre sur le marché au moins 20% de sa production industrielle à condition d’éliminer certains défis comme celui de l’insuffisance de l’énergie, celui d’absence d’une main d’œuvre qualifiée en plus de techniciens professionnels, celui de manque d’espace pour l’implantation des usines (prix très cher) et autres facteurs géopolitiques comme celui d’avoir des pays limitrophes qui jouissent de la paix. Ces derniers sont en effet focalisés comme les premiers clients consommateurs des produits industriels rwandais.

Selon le Ministre Kanimba, ces défis sont résolus progressivement et méthodiquement. Par exemple, a-t- dit, "Le Rwanda a créé une zone spécifique pour l’implantation industrielle. Au moins 330 ha ont été aménagés à Masoro (Kigali Special Economic Zone) où 9 usines ont été construites sur 14 qui doivent y être érigées".

Kanimba a promis aussi la révision du coût d’achat des aires industrielles pour la construction, car suivant les prix dans les pays de l’Afrique de l’Est et en Ethiopie, le Rwanda est plus cher. "En vue de faire appel aux investisseurs étrangers au Rwanda, les prix portés sur les terres destinées pour la construction des usines seront revus à la baisse. Les 60$ portés sur 1m2 seront réduits jusqu’à 10$ comme il en est le cas en Ethiopie et au Kenya".

Le Rwanda a parié de devenir le Singapour de l’Afrique d’ici quelques années. En effet, ce pays de l’Asie de l’Est était plus pauvre que le Rwanda. Mais grâce au leadership en place et le savoir-faire de ses citoyens, ce pays est sérieusement avancé en termes de développement. Le Rwanda veut donc le prendre pour modèle, et le pas franchi mérite sa place durant ces deux décennies post-génocide. Certes, le Rwanda le deviendra par rapport à ses initiatives économiques qui l’arrangeraient parmi les pays à revenu intermédiaire !

Safari Byuma