https://www.traditionrolex.com/25 Pauvreté, conflits fonciers et enfants illégaux au centre des violences domestiques

Pauvreté, conflits fonciers et enfants illégaux au centre des violences domestiques

Par 2015-03-12 08:44:56

[caption id="attachment_362" align="alignnone" width="768"]La police nationale disponibilise des formateurs pour la prévention contre la violence domestique (Photo ADBEF) La police nationale disponibilise des formateurs pour la prévention contre la violence domestique (Photo ADBEF)[/caption]

La pauvreté avec toutes ses conséquences et ramifications sur la vie socio-économique des Rwandais, les multiples conflits fonciers au sein des familles et le nombre de plus en plus croissant d’enfants nés en dehors du mariage, sont les principales sources de violences domestiques au Rwanda en l’occurrence, le viol des femmes et des filles. La loi est rigoureuse et appréhende les violeurs, mais aussi la technologie de pointe permet à la police d’investigation criminelle d’identifier aisément les coupables ou les pères légitimes.

Suite et fin

Un combat pour éradiquer un mal latent

La violence basée sur le genre est un nouveau vocable qui a eu droit de cité au Rwanda depuis que le pays a opté pour la lutte contre l’impunité et rétabli l’Etat de droit, une justice pour tous et surtout protéger les groupes vulnérables qui sont la cible des attaques pourtant jadis tolérée comme telle dans une société ancestrale.

Actuellement les instances comme la police nationale, la société civile, les institutions religieuses et même étatiques s’investissent dans la lutte contre la violence basée sur le genre (GBV). C’est un combat qui est loin d’être fini car les uns ignorent leurs droits tandis que les autres ne veulent pas opter pour des manières civilisées malgré leur savoir dans la matière.

Même s’il ya eu des efforts multiples dans la lutte contre la violence basée sur le genre au Rwanda, il est à remarquer que les délits de ce genre sont encore nombreux. Lors d’une formation sur la violence basée sur le genre organisée par l’Association pour la défense des droits, de développement durable et du Bien Etre Familial (ADBEF) en collaboration avec le fonds canadien d’initiative locale, un officier de la police nationale du Rwanda, l’inspectrice de Police Viviane Umulisa, a une fois de plus affirmé que la violence basée sur le genre existe bel et au Rwanda.

"Au bureau de la police nationale sur la violence basée sur le genre, nous accueillons des plaintes et il ya toujours des cas d’arrestation avant le jugement pénal pour des délits liés à la violence basée sur le genre. Il ne faut pas se tromper, " insiste-t-elle.

Cette assertion est venue corroborer les témoignages attristants des victimes de la violence basée sur le genre. Les victimes qui ne sont que des employés domestiques et qui ont souhaité que leur identité soient anonyme peuvent servir à elles seules comme champ d’investigation pour éclaircir le problème.

Elles étaient au nombre de 72 personnes venues pour participer à une formation sur la violence basée sur le genre et il y avait quelques éléments masculins. La plupart des témoignages sont unanimes que les jeunes filles employées comme domestiques sont victimes des abus sexuels de leurs patrons.

Parmi les victimes, il y avait une qui était enceinte de son patron et qui lui a proposé de faire une interruption volontaire de cette grossesse. Selon le témoignage la fille qui n’a pas encore 18 ans, elle a reçu les abortifs trois fois mais elle s’arrangeait pour jeter les comprimés de la mort.

D’autres témoignages ont confirmé qu’il existe des cas de viol par leurs employeurs mais aucun employé de sexe masculin n’a témoigné sur une quelconque proposition indécente de la part de sa patronne. Certains garçons estiment que ces cas sont rares et si l’un se produisait cela ne serait pas considéré comme un viol pour eux.

Encore un employé de l’hôpital de la police nationale qui a voulu garder son anonymat a fait savoir que des cas de viol sur mineur sont fréquents mais dès que l’on dénonce le cas, la police s’active pour mettre la main sur l’auteur du crime et de le mettre au parquet.

Une mauvaise connaissance de ce qu’est la GBV

La formation destinée aux employés domestiques sur le GBV a permis de savoir que la société rwandaise dispose de personnes qui ignorent ce genre de délits et comment s’y prendre. Par une sorte de branstorming, l’officier de la police qui devait dispenser une formation a su que la plupart des participants ignorent l’âge légal au mariage, la majorité pénale et la majorité civile au Rwanda. L’exposé de l’inspectrice Viviane Umulisa a permis de cerner tous les contours de ce qu’est la violence basée sur le genre. Il contenait des volets comme :

Le rôle de la Coutume, tradition et religion ; la violence conjugale ; la violence sexuelle basée sur le genre ; le féminicide ; la prostitution et trafic sexuel ; le harcèlement sexuel ; la violence sexuelle basée sur le genre dans les conflits armés ; l’abus à l’encontre des enfants ; le rôle des hommes dans la lutte contre la violence envers les femmes ; le système de justice pénale ; le coût de la violence basée sur le genre.

Toutefois l’officier de la police nationale en matière du genre a montré que le Rwanda a décidé de mettre fin à ce problème par des mesures draconiennes. Ainsi elle leur montra des voies par lesquelles il faut passer pour dénoncer les coupables avant 72 heures pour ne pas effacer les traces. Elle a ajouté que même les mariages précoces (avant 21ans révolus), sans dérogation spéciale du ministre de la justice, sont à dénoncer auprès de la police afin de poursuivre les auteurs en justice.

Encore une synergie d’actions

"Nul n’est sensé ignorer la loi" les hommes de lois affirment que le droit pénal poursuit les auteurs directs et indirect des délits de violence contre le genre, la loi punit les auteurs et leurs complices selon le rôle de chacun et la peine peut arriver à l’emprisonnement à perpétuité. Les hommes de lois, à l’instar de Joram Rwamihigo, affirment que mieux vaut prévenir que guérir, les citoyens, ordinaire, les responsables de base, les officiers de la police communautaire doivent collaborer avec la police pour dénoncer les actions et comportement relatifs à toute forme de violence basée sur le genre. " Il ya ce qui se fait dans les familles, en milieu scolaire, au travail … il faut donner les informations avant que le mal ne soit fait. "

Le développement d’un pays implique la participation de tout un chacun, accorder la chance à tout le monde hommes et femmes, et l’on ne peut pas arriver au développement quand sous plusieurs formes la violence basée sur le genre est une pratique cachée et tolérée dans une société. A chacun de jouer son rôle.

Pascal Niyonsaba & Safari Byuma

 


 

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