La Banque Nationale du Rwanda (BNR) a présenté l’état actuel de la politique monétaire et financière au Rwanda. Vu le circuit d’import-export, la monnaie rwandaise croupit dans une situation d’inflation, mais pas notoire par rapport à d’autres monnaies non concurrentes, outre le dollar qui ne cesse de s’imposer sur le marché international.

La BNR, autour des experts financiers, les hommes et les femmes des institutions bancaires et micro finances, les leaders politiques rwandais, les représentants des institutions onusiennes, les ONGs et autres organisations commerciales au Rwanda, ont participé, jeudi dernier, à la présentation de l’état actuel de la politique nationale monétaire et financière au Rwanda.

Le Gouverneur de la BNR, M. John Rwangombwa, a montré les efforts consentis pour que la monnaie rwandaise soit stable aussi bien dans le pays, dans la région que sur le marché international.

Entres autres efforts, le Gouverneur Rwangombwa a souligné l’augmentation de l’exportation des produits agricoles, la transformation des produits locaux, l’augmentation de la production dans le secteur agricole, minier et autre. Mais alors, la monnaie rwandaise n’a pas tenu debout devant les devises comme le dollar.

Le Gouverneur John Rwangombwa a montré que la monnaie rwandaise connaît une inflation, c’est-à-dire la perte du pouvoir d’achat qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Il s’agit d’un phénomène plus ou moins persistant qui fait monter l’ensemble des prix, et auquel se superposent des variations sectorielles des prix. A cet effet, il a épinglé les principales causes qui expliquent, en quelques sortes, la faiblesse de la monnaie rwandaise face au dollar.

En premier lieu, il a mentionné le problème d’exportation du Rwanda. En effet, sur la balance, la valeur des importations est de loin supérieure à celle des exportations. "Les gens qui cherchent les devises (dollar) sont plus nombreux que ceux qui les vendent, c’est la première cause d’inflation de la monnaie rwandaise", a-t-il expliqué.

En deuxième lieu, les prix ont baissé sur le marché international à cause de diverses causes dont la spéculation.

En troisième lieu, il faut examiner les infrastructures mises en place pour assurer la production. A ce niveau aussi, la monnaie locale est mise en cause.

En quatrième position, il faut noter un phénomène incontrôlé résultant de certains économistes influents qui peuvent volontairement baisser ou hausser leurs devises devant les autres monnaies non concurrentes.

Devant cette situation, dit-il, "La monnaie rwandaise n’est pas au seuil le plus critique de son inflation, car elle se positionne bien devant les autres monnaies".

La Vice Gouverneur Monique Nsanzabaganwa a noté qu’il ne faut pas analyser l’inflation de la monnaie rwandaise en la comparant au dollar, mais aussi à d’autres monnaies non concurrentes.

"Après analyse, la monnaie rwandaise est toutefois stable, car elle se positionne bien devant d’autres monnaies outres les devises", a salué la Vice Gouverneur de la BNR, Mme Monique Nsanzabaganwa.

"En mi-2016, la BNR maintient toujours sa politique monétaire prudente avec l’objectif de renforcer les finances et autres activités économiques par le bais du secteur banquier dans le contexte de subside et de lutte contre l’inflation continue", lit-on dans le rapport de la BNR sur la politique monétaire et financier au Rwanda.

Les finances et les services bancaires relèvent l’économie

Le Rwanda a continué de financer le secteur privé comme d’habitude au cours de l’an 2016. En juin, le seuil de financement a atteint autour de 13,7%, soit un fonds de 3,4 mille milliards des Francs Rwandais, ce qui laisse conclure, d’après la BNR, que ce seuil de financement a accru de 23 % sur les cinq ans écoulés.

Le secteur des micro finances a accru jusqu’à 22,8% avec un fonds de 187,5 milliards des Francs Rwandais de juin 2015 à 230,3 milliards des Francs Rwandais à juin 2016. Considérant alors les microfinances qui, à partir de 2009 ont continuellement tombé en faillite, leurs clients doivent être remboursés.

Le Gouverneur de la BNR a indiqué que l’Etat remboursera 75% du fonds total injectés dans ces micro finances, mais alors, les clients pourront aussi supporter les 25% tenant lieu de risque qu’ils ont normalement l’habitude de payer en temps normaux de fonctionnement des organisations financières.

Le Gouverneur Rwangombwa a reconnu que le taux d’intérêt des crédits bancaires est encore très grand (20%), mais que les efforts pour baisser ce taux sont en cours : "Tout dépend de l’organisation financière, certaines sont à 20% d’intérêt, d’autres à 17% voire dans certaines mesures à 14%, tout dépend du risque du crédit contracté", a assuré Rwangombwa.

Ce dernier reconnaît que le Fonds Monétaire International (FMI) a argué conseil au Rwanda de baisser sensiblement le taux d’intérêt sur les crédits bancaires, car il freine le développement des citoyens. "Ce fut un constat du FMI", a noté le Gouverneur de la BNR.

Les experts économistes du Rwanda ont montré que la monnaie rwandaise est relativement stable, mais que des stratégies motrices doivent être élaborées en vue d’éviter son inflation. Le Gouverneur Rwangombwa a abordé dans ce sens, montrant que le Rwanda doit développer son secteur agricole et industriel pour minimiser l’importation du riz, du ciment, du sucre et autres produits qui peuvent être produits dans le pays comme le blé.

C’est pourquoi le Secrétaire Permanent au Ministère du Commerce et Industrie, Emmanuel Hategeka, a parlé de l’implantation d’une grande usine à sucre dans la Province de l’Est qui viendra combler la carence en sucre dans le pays. De même, il faudra que le ciment rwandais soit produit en quantité suffisante pour que le ciment importé soit minime sur le marché rwandais. "Comme ça la monnaie rwandaise sera stable", pense Hategeka.

Safari Byuma