https://www.traditionrolex.com/25 Burundi : persécution des militaires tutsi, désertions en cascade

Burundi : persécution des militaires tutsi, désertions en cascade

Par 2016-08-29 10:00:12

Le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de  reconnait des cas de désertion (Photo le Monde.fr)

La presse étrangère notamment la Radio France Internationale (RFI) a dernièrement rapporté une dizaine de défections dans l’armée burundaise des militaires en mission à l’étranger. Des sources concordantes affirment aussi de nombreux cas de militaires qui ne cessent à déserter ce corps à l’intérieur du pays.

Une enquête réalisée dernièrement par la RFI fait état d’au moins 14 militaires et policiers burundais qui ont choisi de ne pas rentrer au pays au terme de leur mission à l’étranger. Ils disent craindre la répression dont font objet les militaires surtout tutsi suspectés d’être proches de l’opposition.

D’après RFI, 4 militaires qui avaient terminé leurs études dans la Corne de l’Afrique, 2 autres qui étaient en formation en Belgique, 2 soldats qui ont demandé l’asile dans un pays africain, 2 policiers qui étaient en mission en Centrafrique et 4 autres militaires qui étaient également en mission dans différents, ont tous fait défection.

Des sources dignes de foi indiquent cependant que beaucoup de militaires surtout des officiers supérieurs ainsi que des candidats officiers de l’ISCAM (Institut supérieur des cadres militaires) sans oublier certains policiers, continuent à fuir l’armée et la police pour ”échapper à la mort et la persécution ”, comme avancent certains d’entre eux.

Demande d’asile au HCR

RFI affirme que certains de ceux qui ont déserté ont même entamé des démarches pour demander l’asile politique au Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR).

”Toutes les arrestations arbitraires, ces tortures, ces exécutions extrajudiciaires, sont effectuées conjointement par les services de renseignement et la milice Imbonerakure. Ils se sont octroyé le pouvoir d’arrêter les militaires burundais, surtout ceux de la minorité tutsi et les jeunes officiers. Ils s’en prennent à leurs familles, les arrêtent, les insultent, les torturent et parfois ils les tuent”. A déclaré à RFI un des militaires qui étaient en mission dans la Corne de l’Afrique. Il a fait défection, affirmant que lui et ses 3 autres collègues se trouvaient sur la liste de ceux qui devaient être réprimés à leur retour au pays. Des sources onusiennes, selon toujours RFI, ont indiqué que le HCR se prépare actuellement à une multiplication de demandes d’asile de militaires burundais.
Des militaires tutsi plus ciblés

Cependant, plusieurs rapports d’ONG, corroborés par beaucoup d’autres rapports du Haut commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme, indiquent que les officiers tutsi de l’armée sont particulièrement ciblés par la répression.

Il est à rappeler également que le comité des Nations Unies contre la torture s’est dernièrement dit ”alarmé par les informations concordantes faisant état d’assassinats et de disparitions forcées d’officiers des anciennes forces armées burundaises (ex-FAB) qui étaient dominées par la minorité tutsi”.

Pour sa part, le porte-parole de l’armée burundaise, le colonel Gaspard Baratuza a récemment, au cours d’un point de presse, affirmé être au courant de 11 cas de défections des militaires burundais en mission.

Mais il dit ne pas comprendre les motifs qui les ont poussés de prendre cette ”malheureuse” décision. Pour lui,”ils ne devront pas se fier aux seules informations qui circulent sur les réseaux sociaux sans chercher la moindre verification”. Baratuza rappelle à tous les militaires burundais de rester apolitiques et de ne pas se laisser emporter par ”des propos mensongers et divisionnistes”.

L’ex porte-parole de la MINUSCA aussi en cavale

Concernant le cas de son prédécesseur Lieutenant- Colonel Adolphe Manirakiza qui, au terme de son mandat au poste de porte-parole de la MINUSCA (Mission onusienne de maintien de la paix en Centrafrique), n’a pas voulu retourner au Burundi et a envoyé sa démission, préférant s’exiler dans un autre pays. Gaspard Baratuza a dit qu’il ignore les raisons de sa démission et de son exil.

Mais de bonne source, Adolphe Manirakiza craignait aussi pour sa vie s’il rentrait au pays.
Signalons que des enlèvements, des assassinats, des arrestations arbitraires, des emprisonnements, des tortures et des disparitions forcées sont rapportés quotidiennement au Burundi par des médias et les associations de défense des droits humains.

Les cas les plus récents sont notamment l’enlèvement et la disparition du journaliste du journal ”IWACU” Jean Bigirimana qui reste introuvable alors que des témoins ont affirmé qu’il a été embarqué de force à Bugarama (province de Muramvya) dans un véhicule de vitres fumées du service national de renseignements (SNR).

L’arrestation puis l’emprisonnement aux cachots du SNR du journaliste burundo-rwandais Irakoze Gisa Steve inquiète plus d’un car jusqu’à présent il ne reçoit aucune visite y compris celle de sa famille.

Le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye a fait savoir qu’il est accusé d’ ”atteinte à la sureté intérieure du pays” alors que ses collègues de la radio Buja-FM (ex radio Ten Bujumbura) ainsi que certaines sources concordantes précisent que sa seule faute est d’avoir une deuxième nationalité rwandaise.

Un officier militaire, commandant en second du camp Ruyigi, Major Clément Hamenyimana, a été arrêté dans des conditions très déplorables samedi 19 août dernier à son domicile sis à Shatanya (centre ville de Gitega) par des policiers de l’API, police présidentielle, lui reprochant d’avoir été violant avec leurs collègues de cette police, accusation rejetée par le militaire.

Cet officier supérieur a été retenu pendant tout l’avant-midi au commissariat de police de Gitega avant d’être relâché dans l’après-midi.

Tesire Mudahemuka

 

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