https://www.traditionrolex.com/25 BNR : le taux d’intérêt bancaire de 20% justifié…

BNR : le taux d’intérêt bancaire de 20% justifié…

Par 2016-09-05 09:41:02

 

[caption id="attachment_3667" align="aligncenter" width="768"]Le Gouverneur de la BNR, John Rwangombwa note que l’inflation de la monnaie rwandaise dépend  principalement  de l'insuffisance des produits exportés (Photo R. James) Le Gouverneur de la BNR, John Rwangombwa note que l’inflation de la monnaie rwandaise dépend principalement de l’insuffisance des produits exportés (Photo R. James)[/caption]


 

La Banque Nationale du Rwanda (BNR) justifie le taux de 20% d’intérêt porté sur des crédits bancaires. Tout dépend de l’urgence, de la nature du crédit, du projet en soi proposé à la banque et pourquoi pas du secteur économique dans lequel le projet s’inscrit. Le Fond Monétaire International en a fait observation, recommandant au Rwanda de baisser ce taux qui, d’après cette institution onusienne, freine le développement des citoyens.

A l’occasion de la présentation de la politique monétaire et état des finances au Rwanda par la BNR, fin août 2016, le gouverneur John Rwangombwa, a montré les variables qui justifient la définition des taux d’intérêts bancaires portés sur les crédits.

C’est à l’issue de la critique de Mme Christine Lagarde, la Patronne du Fonds Monétaire International (FMI) lorsqu’elle était en visite au Rwanda en janvier 2015. En effet, Lagarde avait demandé au Rwanda de baisser le taux d’intérêt porté sur les crédits bancaires de 20%, car il freine le développement des Rwandais.

Le Gouverneur de la BNR, John Rwangombwa, a d’abord montré que les banques elles-mêmes sont soumises à un taux d’intérêt de 6,5%. Mais alors, ces banques considèrent plusieurs paramètres pour définir les taux d’intérêt à leurs clients.

" Le taux de 20% est le plus haut taux des banques rwandaises. Il est soumis à la personne qui demande un crédit bancaire sans aucune hypothèque et lorsque la durée de payement est trop courte. Dans le cas général, le taux commun des banques avoisine les 17%. C’est le taux qui serait commun à toutes les banques. Mais alors, certaines banques baissent leur taux jusqu’à 14% en fonction de la confiance dont elles réservent à leurs clients", a-t-il montré.

Les experts financiers se sont exprimés sur ce taux de 20% tenant. Ils sont unanimes à souligner que la nature du projet et le secteur économique sont aussi des variables à considérer pour la définition du taux d’intérêt. Par exemple, un projet du secteur agricole rwandais est vulnérable d’être taxé d’un très grand intérêt, parce qu’il recourt plusieurs risques.

"La production au Rwanda dépend de la générosité de la nature, des pratiques agricoles, du climat, …, ce qui fait que la production escomptée ne soit pas toujours celle obtenue, d’où le pourquoi de la hausse du taux d’intérêt", ont-ils exprimé dans leurs discussions.

"Si certains clients payent ce taux à 14%, 16%, 18% et 20%, cela dépend de l’analyse de la banque quant aux risques du projet à lancer", a expliqué le Gouverneur Rwangombwa, le critère suivi par les banques rwandaises.

Dans cet ordre d’idée, seule la banque Zigama CSS (banque des agents de l’ordre et d’armée nationale) offre plusieurs opportunités et faveurs à leurs clients. Elle demande un taux d’intérêt plus bas, soit de 13% par rapport à d’autres grandes banques. Et dans les meilleurs jours, elle aura baissé jusqu’à 12%. Les études concluantes sont presque terminées, afin qu’elles aident les officielles de cette banque à décider rapidement sur l’approbation de ce taux.

Le Gouverneur de la BNR, John Rwangombwa, appelle les banques rwandaises à collaborer avec la banque centrale dans la définition des priorités qui aideraient le pays à baisser ce taux de 20% d’intérêt.

Situation des crédits bancaires en mi-juin 2016

Dans un document de la BNR sur la situation monétaire et des finances au Rwanda en mi-juin 2016, lit-on que les 426,7 milliards des Francs Rwandais constituent le fonds global des crédits bancaires accordés aux clients, soit 17,3% comparés à 360,8 milliards des Francs Rwandais en 2015, soit 10,8% en mi-juin.

Durant cette période, les clients masculins qui ont reçu des crédits bancaires s’estiment à 79% alors que les femmes constituent un taux de 21%. En 2015, cette scène était toujours disproportionnelle, car les hommes atteignaient facilement les 77,5% en opposition de 22,5% de femmes.

Le Gouverneur de la BNR a demandé aux Rwandais de ne pas regarder ces taux en fonction des sexes, mais plutôt d’examiner les titulaires des crédits demandés, cas par cas. "Il y a toujours des crédits conjoints des deux époux. Les banques exigent la signature de l’un (e) ou l’autre, parce que le crédit est familial", a-t-il expliqué aux participants qui trouvaient un gap considérable dans l’octroi des crédits aux hommes et aux femmes alors que le Rwanda milite pour les droits égaux entre les deux genres.

Selon la BNR, les crédits bancaires octroyés sont orientés dans le mode des affaires : commerce, restaurant et hôtellerie au seuil de 50,6% en mi-juin 2016 alors qu’à cette même période en 2015, ce taux était à 40%. Les services de l’Etat dont la mise en place de différentes infrastructures ont accaparé 21,1% en mi-juin 2016, alors qu’en 2015, à cette même date, ce taux était majoré à 33,1%.

Le secteur agricole considéré comme celui présentant plus de risques, a été financé au seuil de 1,5% (crédits bancaires), alors qu’en 2015, ce taux était un peu plus majoré à 1,9%.

Si l’économie du Rwanda s’articule principalement sur le secteur agricole, il est vrai qu’une urgence s’annonce pour augmenter le taux de crédits bancaires dans ce domaine en vue d’augmenter l’exportation.

Safari Byuma


 

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