https://www.traditionrolex.com/25 Des coopératives pour une gestion locale de l’énergie

Des coopératives pour une gestion locale de l’énergie

Par 2016-09-08 16:33:43

[caption id="attachment_3723" align="aligncenter" width="745"]dr-yvan-twagirashema-montrant-que-la-population-peut-gerer-les-infrastructures-energetiquesphoto-archives dr-yvan-twagirashema-montrant-que-la-population-peut-gerer-les-infrastructures-energetiquesphoto-archives[/caption]


A côté de l’action du réseau national de gestion de l’énergie, les communautés locales sont aujourd’hui déterminées à s’associer en coopératives de gestion de l’énergie, ce qui contribuera efficacement à électrifier le milieu rural facilitant ainsi son développement sous le partenariat du gouvernement et du secteur privé.

Cette activité vient conforter l’objectif du gouvernement d’alimenter la population rwandaise en énergie à 70% d’ici 2018 et à 100% d’ici 2030. Dans une étude menée par les experts du Forum des organisations non gouvernementales qui s’occupent du développement et de la gestion du secteur de l’énergie, EPD (Energy Private Developpers), il en est ressorti que la plupart de communautés rurales sont assoiffées de se réunir en coopératives pour assumer leurs responsabilités en matière de gestion de l’énergie, notamment des énergies renouvelables. Cette étude menée entre juin et août 2016 a couvert sept districts dont Burera et Gakenke dans la povince du nord, Gatsibo et Kirehe dans la Province de l’Est, Gisagara dans la province du sud, Nyamasheke et Rutsiro dans la province de l’Ouest. L’Objectif de l’étude était de requérir les avis des communautés locales sur leur propre association en vue de gérer l’énergie électrique en leur faveur. Rappelons que ces coopératives, comme le souligne Dr Yvan Twagirishema, Président de l’EPD, s’organisent en tenant compte des moyens matériels et financiers de chaque citoyen. Dans le cadre de cette union des communautés locales en coopératives, la gestion des énergies renouvelables ne constitue pas uniquement l’éclairage local, mais plutôt une promotion de l’économie locale et nationale, du bien-être social et environnemental des communautés locales.
C’est dans ce sens que la création de ces coopératives qui sont la propriété des communautés locales devient un champ d’investissements locaux, de création d’emploi et d’une bonne gestion locale de l’énergie plutôt que d’être assujetti à une énergie importée.

S’adressant à la presse, le Dr Twagirashema a souligné, "notre recherche a abouti à des résultats satisfaisants car il a été prouvé que la population est prête à s’organiser pour produire et gérer l’énergie localement".

Il a fait remarquer qu’il était difficile par le passé de se procurer de l’énergie car il fallait des pilonnes, des raccordements et des connexions diverses, mais aujourd’hui, les sources des énergies renouvelables sont diverses notamment à partir de la tourbe, des centrales hydroélectriques, des déchets recyclés etc.

"Non seulement cette association des communautés locales en coopératives leur permettra de se procurer de l’énergie, mais leur permettra aussi d’assumer leurs responsabilités en matière de gestion de leur divers patrimoines," a ajouté le Dr Twagirashema.

Cette pratique déjà opérationnelle ailleurs tel qu’au Brésil et en Allemagne comme l’a mentionné le Dr Twagirashema, a recueilli l’unanimité des personnes interrogées, car sur 193 leaders d’opinions questionnées, 100% d’entre eux ont répondu à l’affirmative, soulignant que la population est prête à s’organiser en coopératives pour être approvisionnée en énergie.

Néanmoins, le Dr Twagirashema a souligné que l’esprit des coopératives n’est pas nouveau au Rwanda, seulement qu’il le serait en ce qui concerne la gestion de l’énergie.

Il a indiqué que "si l’organisation en coopératives est possible dans le secteur de l’agriculture ou de l’élevage, il est aussi possible de s’organiser pour gérer localement l’énergie".

Dr Twagirashema a signifié que 60 ou 100 personnes du même village peuvent s’organiser en coopérative et créer une centrale hydroélectrique produisant ainsi localement de l’énergie et la gérer.

Le Gouvernement envisage d’alimenter la population rwandaise à 70% en énergie électrique d’ici 2018

De 24,3% d’alimentation à la population en énergie électrique actuellement, le gouvernement rwandais envisage d’élever le taux à 70% d’ici 2018 avec l’objectif de le faire à 100% d’ici 2030.

Selon Dr Twagirashema, l’émergence de ces coopératives permettra au gouvernement d’atteindre son objectif car il sera plus facile à un investisseur de travailler avec une coopérative de 100 personnes par exemple, plutôt que de toucher séparément des individus.

Edouard Ndayisaba qui a dirigé cette étude sur l’électrification du milieu rural sous la gestion des coopératives locales a précisé que tous les coins du pays qui abritent des cours d’eau ayant des chutes remarquables peuvent être dotés des centrales hydroélectriques.

Selon Ndayisaba, "tout ce que peuvent faire les communautés locales, c’est de s’organiser en coopératives en fixant leur part sociale, et contacter un investisseur prêt à agir dans le domaine de l’énergie".

Quand bien-même la population se dit prête à s’organiser en coopératives pour la gestion de l’énergie, des négociations doivent encore être faites entre le secteur privé et le gouvernement et autres partenaires afin d’harmoniser cette activité.

Il y a un mois, l’institution nationale chargée de la gestion de l’énergie, REG ( Rwanda Energy Group) faisait état de ses 600.000 abonnés avec l’objectif de les approvisionner à 48% en énergie issue des centrales hydroélectriques d’ici 2018, pendant que 22 % seraient approvisionnées en énergie issue d’autres sources.

L’EPD œuvre de près avec REG comme l’a confié au journal Morris Kayitare, Directeur du département chargé de la gestion de l’énergie n’émanant pas de la haute tension.

Il a déclaré que "REG travaille avec certaines entreprises qui font partie de l’EPD et qui alimentent en énergie solaire et hydroélectrique certains coins du pays sans que cette énergie passe par la ligne de haute tension".

L’EPD créé en 2014 regroupe près de 100 entreprises qui font la distribution de l’énergie à travers le pays.

Le Dr Twagirashema promet que l‘EPD envisage d’investir beaucoup d’efforts dans la distribution de l’énergie issue aussi bien du soleil, des centrales hydroélectriques, de la tourbe ou des déchets recyclés.

Jean Louis Kagahe


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