https://www.traditionrolex.com/25 Shimon Peres s’est éteint

Shimon Peres s’est éteint

Par 2016-09-28 15:20:43


L’homme qui a vu naitre l’Etat d’Israël au lendemain de la Shoah et qui en devint Président de la République, Shimon Peres, s’est éteint après avoir marqué l’histoire de son pays par une participation active à sa défense armée, et gagné un Prix Nobel de la paix mérité pour avoir tenté obstinément de contribuer au rétablissement de la Paix au Moyen-Orient.

Dans un bref aperçu, l’Express.fr reprend quelques passages de cet icône compté parmi les pères fondateurs et défenseurs dévoués de ce petit Etat d’Israël aux côtés des autres grands noms connus pour être tantôt ses partenaires, tantôt ses ennemis comme Ben Gourion, Moshe Dayan, Golda Meir, Menahem Begin, Yitzhak Rabin et Ariel Sharon.

Armes modernes et colonies

Dans les années 50, en poste au ministère de la Défense, Shimon Peres participe à l’approvisionnement d’Israël en armes modernes, notamment par la France avec laquelle il joue les intermédiaires privilégiés. Il bâtit l’industrie aéronautique qui devient la première du pays, avec 20 000 employés et l’industrie électronique qui en fait travailler 10 000, rappelle Jacques Derogy dans l’Express en 1981.

Dans les années 1970, classé parmi les "faucons" travaillistes, alors ministre de la Défense, il cautionne les premières colonies juives en Cisjordanie occupée. "Les colonies, explique-t-il, sont les racines et les yeux d’Israël". Il est alors hostile à tout compromis territorial et à l’idée d’un Etat palestinien, rappelle Yossi Beilin, négociateur des accords d’Oslo dans Foreign Policy.

Le fiasco de la guerre du Sinaï en 1956

Quand le dirigeant égyptien Gamal Abdel Nasser ferme le canal de Suez à la navigation israélienne et le nationalise, en 1956, Paris et Londres qui en détenaient jusque-là le contrôle décident d’intervenir. Les deux pays partagent avec Israël l’hostilité envers le dirigeant nationaliste, notamment, côté français, en raison de son soutien au FLN.

Shimon Peres, directeur général du ministère de la Défense, prend part, aux côtés du Premier ministre Ben Gourion et de Moshe Dayan, le chef d’état-major de l’armée, à la préparation de l’ expédition de Suez. L’affaire tourne au fiasco lorsque Washington et Moscou, qui ont été mis à l’écart de l’opération secrètement planifiée à Sèvres, imposent un cessez-le-feu aux belligérants.

Le père du programme d’armement nucléaire

Shimon Peres est considéré comme le "père" du programme nucléaire israélien, l’"Opération Samson". Les Etats-Unis refusant de contribuer à ce programme, afin de limiter la croissance du club des puissances nucléaires, Shimon Peres, fort des relations se tourne vers la France.

Paris livre un réacteur pour la centrale de Dimona, l’un des deux centres de recherche avec celui de Sorek. Peres explique plus tard que l’acquisition, en 1967, de l’arme "de dissuasion" (Israël n’a jamais officiellement admis posséder l’arme nucléaire) est une "compensation à la petite taille" de l’Etat juif.

L’un des architectes des accords d’Oslo

Le Faucon se fait colombe au fil du temps, et en 1979, il s’oppose à ceux qui, au sein du parti Travailliste qu’il dirige, dénoncent le traité de paix israélo-égyptien qui implique un retrait des colons du Sinaï.

Le véritable sommet de la carrière de ce diplomate chevronné est l’accord d’"Oslo" conclu avec l’Organisation de libération de la Palestine, en 1993. "Ce n’est pas moi qui ai changé. Je crois que la situation a changé. Tant que l’existence d’Israël était menacée, j’étais ce que vous appelleriez un faucon (...) Dès que j’ai senti que les Arabes étaient ouverts à la négociation, j’ai dit que c’était ce que nous préférions aussi", disait-il à Time.

L’accord lui vaut le prix Nobel de la Paix, partagé avec le Premier ministre Yitzhak Rabin et le dirigeant palestinien Yasser Arafat, Son grand rival travailliste, lui, paiera de sa vie son engagement en faveur du dialogue avec les Palestiniens.

"Il n’y a pas d’alternative à la paix. Faire la guerre n’a pas de sens", continue-t-il de dire en 2013. Le processus de paix a un "objectif clair" : avoir "un Etat juif appelé Israël et un Etat arabe appelé Palestine qui ne se combattraient pas mais vivraient ensemble dans l’amitié et la coopération".

L’édifice diplomatique qui aurait dû conduire à la création d’un Etat palestinien et à la fin de décennies de conflit n’est toutefois jamais parvenu au bout de ses objectifs.

Jean Louis Kagahe


 

image

3 Comments

Join the Conversation

https://www.traditionrolex.com/25 https://www.traditionrolex.com/25