Pour combattre l’infection du paludisme qui a connu une montée fulgurante ces trois dernières années, le Ministère de la santé a amorcé à la fin de l’année dernière la distribution de plus de six millions de moustiquaires dont la phase finale tend à sa fin.

Alors que près de 700 000 personnes étaient déjà atteintes de malaria vers la fin de l’année dernière, le MINISANTE a entrepris de distribuer 6,2 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide.

Selon Dr Aimable Mbituyumuremyi, Responsable de l’Unité de lutte contre le paludisme au Centre Biomédical du Rwanda ( RBC), la distribution des 6,2 millions de moustiquaires qui a débuté en décembre dernier et qui verra sa fin en ce mois de janvier, a déjà couvert le territoire national à l’exception du district de Nyamagabe où l’activité n’est pas encore achevée pour une quantité de moins de 500 000 moustiquaires.

La moustiquaire protège aussi bien la mère que son enfant contre lea piqure de l’anophèle ( archives)

Bien qu’habituellement la distribution des moustiquaires se fasse tous les deux ans, Dr Mbituyumuremyi affirme que « la distribution est permanente toute l’année, notamment aux femmes enceintes et aux mères ayant des enfants âgés de moins d’un an ».

Il ya trois ans, explique Dr Mbituyumuremyi, que la montée des cas de paludisme s’est fait remarquer, plus particulièrement durant les mois de janvier, mai ,juin , novembre et décembre, immédiatement après la saison des pluies.

« Les tendances d’augmentation du paludisme varient, mais quand on observe sur une période de 12 mois, en janvier 2016 nous avons enregistré près de 500 000 cas dans tout le pays, et en novembre, nous avons enregistré environ 700 000 cas dans tout le pays. Tous ces mois tombent immédiatement après une période de pluie », a t-il indiqué.

Il a souligné que diverses mesures sont prises pour éradiquer la malaria, entre autre la prise en charge des malades à domicile.

« Pour mener à bonne fin cette activité, le gouvernement a procédé à la formation des agents de santé communautaire qui sont par la suite équipés de façon à pouvoir diagnostiquer et traiter les cas de paludisme au niveau local sans que le patient fréquente nécessairement un établissement medical » a précisé le Dr Mbituyumuremyi.
Actuellement, a-t-il ajouté, environ 30 000 agents ont été formés et déployés.

Une autre mesure de lutte contre cette montée du paludisme consiste à mener une campagne de pulvérisation surtout dans les districts à forte charge du paludisme, mais les contraintes budgétaires font piétiner l’opération car le coût de l’insecticide est très élevé.

« Nous ne faisons jusqu’ici que des pulvérisations dans cinq districts, mais notre souhait aurait été de le faire dans tout le pays. Le coût de cette opération se situe autour de 1,5 milliard des francs rwandais pour les cinq districts ce qui pourrait porter à environ 50 milliards des francs à l’échelle nationale, et il faut le faire au moins une fois par an ». a déclaré le Dr Mbituyumuremyi.

Bien que cette méthode de pulverisation soit efficace, le budget pour le réaliser au niveau national es très gros et donc un défi à relever » , a-t-il poursuivi.

En novembre de l’année dernière, le Cabinet ministériel a annoncé une décision qui permet aux personnes qui relèvent de la catégorie Ubudehe I et Ubudehe II de bénéficier d’un diagnostic et d’un traitement gratuit du paludisme, entre autre mesure pour permette une éradication de cette endémie.

Jean Louis Kagahe