Rwanda : la digitalisation de l’histoire du génocide se poursuit

Par Admin 2017-03-21 16:02:54

Vingt-trois ans après le génocide perpétré contre les tutsis en 1994, il s’avère aujourd’hui nécessaire plus que jamais d’informatiser tous les aspects de commémoration de l’histoire y relative afin de les conserver plus longtemps et pur un grand public grâce aux nouvelles technologies de l’information.

Mutanguha Freddy,Directeur Regional de AEGIS Trust ( Photo-Sam M.)

Avec l’appui des experts venus du Royaume Uni notamment de King’s College London et UKaid , l’Organisation AEGIS Trust–Rwanda a organisé à Kigali, une réunion-conférence du 21 au 23 mars 2017 pour discuter sur la procédure de digitalisation des informations relatives à l’histoire du génocide, et faciliter ainsi leur conservation à long terme ,une manière de contribuer à la reconstruction nationale.

« Archives digitales, Mémoire et Reconstruction au Rwanda », tel est le thème de la conférence de trois jours à l’Hôtel Marriot Kigali pour démontrer comment cette digitalisation développera l’accès à l’information ,non seulement aux rwandais en général, mais aussi aux élèves , étudiants ,enseignants et chercheurs ,voire aux citoyens du monde entier.

Le Ministre de la Jeunesse et de la Technologie, Jean Philbert Nsengimana qui était l’hôte d’honneur à l’ouverture a déclaré que, « les moyens de conservation voire de digitalisation des informations sur le génocide existent déjà, je ne sais même pas s’ils sont utilisés à leur maximum. Néanmoins, il faut innover en fonction de nouvelles technologies ».

Selon toujours le Ministre Nsengimana, « le message principal est celui qui recommande la mémoire du génocide, ne jamais oublier ce passé tragique ».

Il a précisé que beaucoup a été déjà fait dans ce sens comme la construction du mémorial, des objets et autres archives sont conservés,.

Il a ajouté que des témoignages audio-visuels et des photos existent déjà.
Toutefois, a-t-il poursuivi, « le vœu est que beaucoup de gens visitent le mémorial, notamment les élèves du secondaire, et qu’ils prennent connaissance de l’existence de ces archives.

D’autre part, le ministre a évoqué la conservation des dossiers et autres archives en rapport avec les juridictions Gacaca qui doivent être aussi digitalisés au maximum pour leur conservation et leur consultation durables.

Il a rappelé que, « la population rwandaise est composée à 57% des jeunes nés après le génocide et dont la vie entière tourne autour de la technologie digitale.

Il est donc impératif de digitaliser les informations relatives au génocide pour les rendre accessibles à ces nouvelles générations et aux générations futures ».

Mutanguha Freddy, Directeur régional de l’Organisation AEGIS Trust, quant à lui a indiqué que ,« la nouvelle génération des rwandais a , pour une bonne partie, des informations reçues des membres de leurs familles qui ont survécu ou de leurs voisins, pendant que le reste du monde ne comprend pas très bien les contours du génocide contre les tutsis faute d’informations digitales ».

Selon toujours Mututanguha, « des défis se sont dressés aux agents du CNLG ou de l’AEGIS par le passé dans le cadre de la digitalisation de ces informations entre autre le manque des connaissances en la matière.

Actuellement des agents rwandais ont été formés, et il ya eu contact avec des experts issus des autres organisations étrangères œuvrant dans le même cadre ».

La digitalisation de l’histoire du génocide perpétré contre les tutsis en 1994 permettra non seulement d’informer les nouvelles générations, étudiants et enseignants ou le monde entier en général, mais elle permettra surtout de combattre le négationnisme et le révisionnisme, a conclu Mutanguha.

Jean Louis KAGAHE

image

3 Comments

Join the Conversation