La déficience intellectuelle n’exclut pas l’individu de la participation citoyenne et politique
Du 27 au 29 mars 2017 s’est tenu au Centre Saint Vincent Pallotti à Gikondo, district de Kicukiro un atelier de réflexion organisé par Handicap International-Rwanda dans le but d’échanger sur la participation citoyenne et politique des personnes souffrant des déficiences intellectuelles ou ayant des problèmes psycho-sociaux.
L’atelier de réflexion qui s’inscrit dans le cadre du projet de Handicap International qui traite sur « la participation citoyenne et politique pour tous », a été officiellement ouvert par la Directrice de Programme de l’organisation Handicap International au Rwanda, Cathy Dimbarre Kpehounton, et a connu la participation des représentants des organisations des personnes souffrant des déficiences intellectuelles , des représentants du Conseil National des Personnes Handicapées au Rwanda au niveau de quelques secteurs administratifs du district de Gasabo ainsi qu’une représentation des medias.
Les participants à l’atelier ont échangé sur les différents mécanismes susceptibles de permettre aux personnes souffrant des déficiences intellectuelles aux programmes gouvernementaux, comment les y intéresser et réveiller en eux l’esprit participatif.
L’animatrice de l’atelier qui est une experte de l’organisation « Inclusion International et plus particulièrement de « Inclusion Africa », Fatouma Hadji, elle-même mère d’une fille de 17 ans souffrant d’une déficience intellectuelle a mentionné que l’inclusion de cette catégorie des personnes doit commencer dans leurs familles-mêmes.
Selon Fatouma, « la stigmatisation des personnes souffrant des déficiences intellectuelles prend ses racines dans leurs familles où certains parents gardent leurs enfants en cachette pendant des années voire leur vie entière, les empêchant ainsi de jouir des droits fondamentaux qui leurs reviennent au même titre que les autres personnes ».
Elle a ajouté que « l’handicap est comme un club où chacun peut entrer, et chacun doit ainsi s’impliquer dans la démarche du plaidoyer en vue de l’inclusion effective des personnes souffrant des déficiences intellectuelles ».
Fatouma a établi la différence entre les personnes souffrant des déficiences intellectuelles et les personnes ayant des problèmes psycho-sociaux, définissant qu’, « une déficience intellectuelle ne guérit pas, elle est permanente toute la vie, tandis que les problèmes psycho-sociaux peuvent guérir, ou du moins, une personne ayant un problème psycho-social peut participer activement à la vie publique du temps qu’elle n’est pas en temps de crise ».
Les participants ont émis leur avis sur les différentes considérations réservées par la communauté aux personnes souffrant des déficiences intellectuelles ou physiques en évoquant le modèle basé sur la charité, celui à caractère social et celui qui consiste à recourir aux pratiques médicales.
Le modèle dit « charity model » consiste à s’apitoyer sur le sort de la personne souffrant d’une déficience intellectuelle voire physique en considérant que la meilleure façon de lui donner de la considération est de lui offrir tout ce dont elle a besoin par pitié ou charité .
Le modèle médical consiste à soigner la déficience en recourant parfois à des méthodes chirurgicales qui peuvent par ailleurs aggraver la déficience, tandis que le modèle social consiste à considérer la personne souffrant d’une déficience selon ce dont elle est capable, et lui donner de la valeur par conséquent.
A propos de la participation des personnes souffrant des déficiences intellectuelles aux élections, il a été convenu que seules les personnes souffrant des problèmes psycho-sociaux peuvent voter quand elles ne sont pas en période de crise, mais ne peuvent pas être votées, tandis que le vote des personnes souffrant des déficiences intellectuelles dépend du degré de leur déficience.
L’animatrice de l’atelier, Fatouma Hadji, a fait partager aux participants l’expérience de quelques pays africains en matière d’inclusion des personnes souffrant des déficiences intellectuelles. L’atelier s’est clos sur un échange relatif aux différentes voies de faire un plaidoyer en faveur des personnes ayant une déficience intellectuelle, et plus particulièrement lorsque ce sont elles-mêmes qui le font ou y prennent part pour un « self-advocacy ».
Jean Louis KAGAHE.
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