https://www.traditionrolex.com/25 Le XXème siècle dit « siècle des génocides »

Le XXème siècle dit « siècle des génocides »

Par Admin 2017-04-04 15:32:50

Alors que le 20me siècle a été marqué par des génocides et des crimes contre l’humanité dans différents coins du monde, ce qui lui a valu d’être nommé « siècle des génocides », seuls quatre génocides ont été reconnus par des instances internationales dépendant de l’ONU, dont trois seulement au plan juridique.

Le génocide perpetré contre les tutsis au Rwanda a été exécuté en deans 100 jours faisant plus d'un millions des victimes ( photo-internet)

Le génocide des Arméniens commis par l’Empire Ottoman.

« La qualification de “génocide” du peuple arménien en 1915 a été reconnue dans une résolution de la sous-commission des Droits de l’Homme de l’ONU en août 1985 (et dans une résolution du Parlement européen le 18 juin 1987) »

Le génocide des Juifs et des Tsiganes commis par les nazis en Allemagne, en Pologne et en France (en Alsace à Schirmeck).

Ce génocide a été reconnu par la cour de Nuremberg créée par le Royaume-Uni, la France, l’URSS et les États-Unis en 1945, en même temps que l’on créait l’ONU. On peut dire que le génocide des Juifs a servi de référence pour définir ce qu’est un crime de génocide.

Le génocide des Tutsis au Rwanda,

Celui-ci a été commis par l’armée nationale rwandaise (FAR) appuyée par les milices hutues extrémistes créées par le régime Habyarimana.

Il a été reconnu par l’ONU, dans le rapport de sa Commission des Droits de l’Homme le 28 juin 1994, puis lors de la création du Tribunal pénal international pour le Rwanda (Résolution 955, adoptée par le Conseil de sécurité le 8 novembre 1994. Cette résolution confirme la résolution 935 de la même année.

Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), a qualifié, le 2 août 2001, le massacre de 7 000 à 8 000 Bosniaques, commis par les Serbes en 1995 à Srebrenica, de génocide (décision confirmée lors du passage en appel de la même affaire le 19 avril 2004).

Les massacres dont le caractère génocidaire est discuté

Plusieurs massacres ou/et déportations sont actuellement considérés par certains comme des génocides :

La traite des noirs est reconnue comme un crime contre l’humanité par la plupart des pays.
. En dépit du nombre de victimes, qui fait en l’état l’objet d’évaluations très variées (de 60 à 600 millions de victimes, selon certains historiens) et qui fait de la traite des noirs la plus importante déportation de l’histoire de l’humanité, le caractère de génocide est contesté au regard des critères juridiques de cette qualification.

La reconnaissance par l’ONU de la qualification génocidaire est demandée par la plupart des pays africains, ainsi que par de nombreuses organisations non gouvernementales « du Nord ».
Par exemple, le Conseil mondial de la diaspora panafricaine (CMDP) et la Société savante des encyclopédistes africains.
Son caractère génocidaire est contestable car le but de la traite des noirs n’était pas l’extermination.

Holodomor : 7 millions d’Ukrainiens morts de famine alors que l’Ukraine est sous controle de l’URSS. Certains défendent que cette famine fut planifiée et organisée par Joseph Staline.
Le terme Holodomor (ukrainien qui signifie littéralement « extermination par la faim ») désigne la grande famine qui eut lieu en Ukraine et dans le Kouban en 1932 et 1933 et qui fit, selon les estimations des historiens, entre 2,6 et 5 millions de victimes.

Les massacres des Kurdes par le dictateur Saddam Hussein entre 1988 et 1989 au cours de l’opération "Anfal". 182 000 personnes ont péri durant cette opération.

En décembre 2005, une cour de La Haye a qualifié cette campagne de "génocide". Saddam Hussein est également jugé pour génocide dans cette affaire par le Tribunal spécial irakien (TSI).

L’extermination des Hereros par les Allemands en 1904, reconnus en 2004 par un ministre allemand aux commémorations du centenaire de cet événement.
Le massacre des Héréros et des Namas perpétré sous les ordres de Lothar von Trotha dans le Sud-Ouest africain allemand (Deutsch-Südwestafrika, actuelle Namibie) à partir de 1904, considéré comme le premier génocide du XXe siècle1,2, est un programme d’extermination qui s’inscrit au sein d’un processus de conquête d’un territoire par les troupes coloniales allemandes entre 1884 et 19113. Il entraîna la mort de 80 % des autochtones insurgés et de leurs familles (65 000 Héréros et près de 20 000 Namas)4.


Les massacres du Kampuchéa démocratique (Cambodge)} : entre 1975 et 1979 Pol Pot et les Khmers rouges ordonnent le massacre de leur propre peuple dans un but avoué « d’uniformisation » ethnique, religieux et idéologique. 1,7 million de Cambodgiens sont tués.
Bien que ces massacres aient tous les aspects d’un génocide, l’ONU ne l’a pas officiellement reconnu comme tel.

Des chambres extraordinaires actuellement en exercice, qui sont dirigées par la justice cambodgienne et auxquelles participent des experts internationaux, pourront établir le caractère génocidaire de ces massacres.

Le massacre et déportation des Azéris au Haut-Karabagh, perpétré par le gouvernement Arménien.
Du 30 mars au 2 avril 1918, des actes de génocide sanglant ont été perpétrés par des troupes armées d’arméniens dachnakhs et bolcheviks contre les Azerbaïdjanais à Bakou, Gouba, Shamakhi, Khachmaz, Lenkoran, Zangezur, Karabakh et dans d’autres villes et régions azerbaïdjanaises.
Le massacre a commencé dans la nuit du 30 au 31 mars 1918 à Bakou : plus de 12 000 personnes innocentes dont de nombreuses personnes âgées, des femmes et des enfants, ont été cruellement tuées.
En 1993, quatre résolutions (822, 853, 874 et 884) ont été prises par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Une seule, la résolution 874 dans son point 9, fait allusion à des violations du droit humanitaire internationale avec mise en garde « à toutes les parties », sans aucune autre précision. L’existence d’un génocide n’est donc pas envisagée.

Le massacre du Darfour au Soudan.

En juillet 2004, le Congrès des États-Unis a voté à l’unanimité une résolution qualifiant les massacres des populations noires du Darfour (Soudan) de génocide.

En septembre 2004, le secrétaire d’État américain a repris ce mot.
Dans un communiqué de presse du 23 février 2005 le Conseil de sécurité de l’ONU déclare : « “Le Gouvernement soudanais n’a pas été à même de mettre fin aux attaques des milices contre les civils ni de les désarmer”.

La sentence tombe le 2 septembre de la bouche du Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan qui, nommé un mois plus tôt, revient d’une mission au Darfour. Le Conseil réagit.

Il adopte, par 11 voix pour et 4 abstentions, la résolution 1564 dans laquelle il menace de prendre des mesures, telles que celles contenues dans l’Article 41 de la Charte de l’ONU, à l’encontre notamment du secteur pétrolier, du Gouvernement du Soudan ou de certains de ses membres.

Dans cette résolution, le Conseil charge aussi le Secrétaire général de créer une commission internationale pour déterminer si des actes de génocide ont eu lieu et pour en identifier les auteurs ».
Les victimes de la faim et des massacres en RDC depuis 1997 sous la première et la deuxième guerre en RDC sont aussi qualifiés par certains de victimes du génocide, mais le caractère juridique du terme y manque.

Grand Bond en Avant (1959-1962)  : 30 millions de personnes affamées par les conséquences de la politique de Mao Zedong. S’agit-il là de la volonté d’exterminer systématiquement un peuple ?

Le Grand Bond en avant est le nom donné à une politique économique lancée par Mao Zedong et mise en œuvre de 1958 au début 1960. Concepteur du Grand Bond en avant, Mao Zedong veut donner une nouvelle orientation politique à la Chine.

Massacre du Guatemala, où plus de 100 000 Indiens mayas furent massacrés par l’armée nationale guatémaltèque.

Tibet : la Commission internationale des juristes a qualifié dans un rapport de 1959 les massacres perpétrés au Tibet par les autorités chinoises de génocide , le bilan de l’invasion chinoise est estimé à 1,2 million de victimes depuis 1950.

Le 11 janvier 2006, la Cour suprême d’Espagne a annoncé qu’elle allait instruire une enquête concernant l’implication de sept anciens dirigeants chinois, entre autres l’ancien président Jiang Zemin et l’ancien Premier ministre Li Peng, dans un génocide au Tibet.

Cette instruction est la conséquence d’un arrêté de la Cour constitutionnelle espagnole du 26 décembre 2005 qui autorise le traitement des plaintes pour génocides, même si elle n’implique pas de nationaux espagnols.

Colonisation de l’Algérie : Selon Olivier Le Cour Grandmaison , la colonisation de l’Algérie s’est traduite par l’extermination du tiers de la population, dont les causes sont multiples, massacres, déportations, famines ou encore épidémies, mais étroitement liées entre elles.

Ce qui interdit de tenir les deux dernières pour des phénomènes naturels sans rapport avec la pacification meurtrière de ce territoire et témoigne de la dimension exterminatrice de l’entreprise.

Le concept de génocide est né après la Seconde Guerre mondiale et s’est appliqué rétrospectivement au massacre des Arméniens (1915) et des Juifs d’Europe (1941-1945) puis aux massacres plus récents des Cambodgiens (1975) , l’ex-Yougoslavie ( par les Serbes contre les Bosniaques en 19950) et contre les Tutsis (1994).
Le massacre des Ukrainiens (1932) est parfois aussi rangé dans cette catégorie. Les génocides sont la forme extrême du « crime contre l’humanité », un concept également issu de la Seconde Guerre mondiale.

Jean Louis KAGAHE

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