Ruhango : les cultivateurs de manioc boudent l’usine "Kinazi Cassava Plant "
[caption id="attachment_548" align="alignnone" width="768"] La population préfère la farine préparée de façon artisanale (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]
L’usine de transformation du manioc " Kinazi Cassava Plant " manque de manioc à traiter alors que les paysans préfèrent vendre leur production aux commerçants qui achètent le manioc séché ou qui payent pour les plantations entières. Une situation embarrassante car l’industrialisation est un passage dans la modernisation de la production.
Lorsque l’on emprunte la route qui mène vers l’usine de transformation du manioc de Kinazi, l’on remarque que chaque ménage dispose d’une cuve remplie d’eau souvent sale pour la préparation du manioc amère quand on ne trouve pas des quantités énormes de manioc en sèche.
Peu sont les cultivateurs isolés ou regroupés dans des coopératives qui acceptent de vendre leur production à l’usine. Ils estiment que le prix de 55 frws par kilo de manioc sorti du champ est insuffisant alors qu’au Nigéria le kilo de manioc se vend à l’équivalent de 35 francs à l’usine de transformation, et au Mozambique dans une usine de transformation du manioc comme Kinazi Cassava Plant, le prix au paysan est de 33francs rwandais comme l’ont signalé les autorités de l’usine de Kinazi.
Une résistance aux changements
Les cultivateurs du manioc pris individuellement ou regroupés en coopératives pensent que le prix donné à leur production est insuffisant sans donner des preuves de ce qu’ils ont investi et la marge bénéficiaire après la production.
Lors des entretiens avec la presse, le président de la coopérative Mbakungahaze de Kinazi, M. Emmanuel Bashimiki, a fait savoir qu’ils comptent se soumettre à un exercice de calcul des dépenses dans la production du manioc et engager des conversations avec les autorités de l’Usine afin de fixer un prix qui convient.
C’est le cas aussi M. Paul Marara qui exploite les larges champs de manioc dans la cellule de Musamo et qui a l’habitude de vendre sa production à l’usine.
A côté de ceux qui ont accepté de collaborer avec l’Usine de manioc, il ya des irrédu
ctibles qui ne veulent pas entendre parler de l’usine de manioc.
Ils pensent que la farine de l’usine de Kinazi n’est pas bonne et ils préfèrent rester dans la production artisanale comme Emmanuel Ndarwubatse de Nyagisozi. Ce dernier a affirmé qu’il n’apprécie pas le goût de la pâte de Kinazi Cassava. « Je n’ai aime pas du tout la pâte de manioc de Kinazi Cassava Plant car elle est trop blanche et elle n’a pas d’odeur à laquelle je suis habituée. Je préfère le manioc artisanal. »
Ces affirmations et d’autres sont une illustration du fait que lorsque l’usine de Kinazi essaie de convaincre les paysans de lui vendre la production, il ya d’autres transformations artisanales parallèles, c’est pourquoi on trouve encore dans la ville de Kigali ou ailleurs des farines de manioc indigènes.
Les autorités de l’usine de Kinazi estiment que les instances administratives de base doivent user de leurs moyens pour pousser les paysans à collaborer avec l’usine pour le bien de tout le monde.
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Pascal Niyonsaba
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