[caption id="attachment_562" align="alignnone" width="768"] Un hôtel moderne de Nyanza, le jardin d’enfants est désert (Photo Pascal Niyonsaba)[/caption]

 

La ville de Nyanza abrite le bureau de la province du Sud du Rwanda, et en plus c’est une ville ayant des attractions touristiques comme le palais du Roi Rudahigwa et même la résidence du dernier monarque rwandais Jean Baptiste Ndahindurwa.

Nyanza abrite aussi le musée culturel, une Eglise catholique qui a connu l’édit royal mettant le Rwanda sous la protection du Christ Roi et plus tard de la vierge Marie. L’on y trouve la première école primaire du pays, des écoles secondaires d’excellence, des maisons de congrégations religieuses et l’une des anciennes cités islamiques du Rwanda « Muganda Amri devenu Mugandamure. »

Les activités commerciales comme la vente de la friperie et la vente du lait pasteurisé sont des signes symboliques de Nyanza. Ces éléments combinés feraient de Nyanza un carrefour de personnes, une destination touristique et un lieu de business florissant, mais la réalité est tout autre.

L’offre serait supérieure à la demande

Le commerce de Nyanza a acquis la renommée d’être fondé sur la friperie. Ce sont ces habits de seconde main que la population achète à bas prix et qui existent pour toutes les catégories d’âge. Les commerçants de Nyanza où ceux natifs de la région de Nyanza sont en grande partie passés par l’aventure de la friperie.

Avec la modernisation de la voirie urbaine dans la ville de Nyanza, l’on remarque l’orientation dans le secteur des restaurants et hôtels mais le secteur est confronté à des difficultés.

Il ya des motels qui apparaissent, des lodges, et même des hôtels qui répondent aux besoins d’une clientèle moins nombreuse. Les restaurants et débits de boissons rivalisent de zèle pour attirer plus de clients possibles mais il se fait que ce secteur tourne au ralenti.

Selon un certain Mugabo qui travaille dans un bistrot moderne du motel situé au quartier des Greniers, ceux qui investissent dans les hôtels à Nyanza sont confrontés à un sérieux problème de manque de clients.

« La ville de Nyanza n’est pas dynamique, les clients sont en général nombreux pendant les week-ends. Comme tu vois c’est mardi et il n’ya que 5 consommateurs dans un grand bar. Et pour d’autres activités comme la boite de nuit, la sauna et les salons de beauté, on se contente du peu que l’on perçoit chez les rares clients. »

Dans un des grands hôtels de Nyanza, l’on a pu remarquer la présence de 3 européens qui y ont passé la nuit. Le gérant de cette hôtel affirme que le secteur des hôtels et restaurants à Nyanza n’est pas beaucoup florissant car Nyanza est une ville de passage, un endroit qui a moins de fonctionnaires et qui est seulement un passage pour ceux qui se rendent à Kigali ou dans la ville de Huye. Les visiteurs sont moins nombreux et les résidents disposent d’un pouvoir d’achat limité. Pour lui, le commerçant de Nyanza doit avoir la grande capacité d’offrir un bon service aux clients qui ne viennent pas nombreux.

Les boutiques de style arabes ont été retapées et repeintes en couleur de pierre de France mais les étagères sont à moitié vides, les marchandises répondent en général aux besoins des zones rurales qui entourent la ville de Nyanza. Un passage au marché central de Nyanza, l’un des anciens du Rwanda mais qui a été rénové, permet de remarquer quelques produits artisanaux comme des piques, des couteaux d’épluchages, des houes qui sont des produits de la forge artisanale et qui sont sujet à une oxydation. Il existe aussi des habits et des souliers de la friperie dont les acheteurs sont des citoyens simples des environs.

Les hôtels et restaurants de Nyanza, les boutiques du commerce général, le marché du détail ont le seul dénominateur commun : l’offre est supérieure à la demande, ce qui fait que le business tourne au ralenti.

 

Pascal Niyonsaba