[caption id="attachment_744" align="alignnone" width="768"] Une des machines qui charge, décharge et déplace les containers (Photo Gérard Rugambwa)[/caption]

 

L’entreprise MAGERWA, communément connue pour ses services d’entreposage, a à sa tête un chef pour qui seuls les chiffres comptent. Cette stratégie lui a permis de travailler dans un environnement de compétitivité tout en faisant des bénéfices.

Lambert Nyoni assume la direction générale de MAGERWA à partir de 2009. Depuis que cette entreprise ne possède plus le monopole dans l’entreposage, il a pu maintenir la barre des bénéfices à un milliard de francs rwandais chaque année.

“L’entreprise est orientée vers les affaires,” dit-il. “Chez moi, seuls les chiffres comptent,” affirme-t-il d’un ton simple mais ferme.

Derrière cette volonté farouche de faire des gains se trouve toute une série de stratégies. “ Ici on travaille de 7 heures du matin jusqu’à minuit, “ dit Pascal Kagarama en charge du service à la clientèle. Il ajoute que samedi, leurs services fonctionnent jusqu’à 13 heures. “Aucun de nos clients ne peut se plaindre d’avoir tardé à retirer ses marchandises dans nos entrepôts à cause de nous,” affirme-t-il sûr de lui-même.

Le Directeur général, Lambert Nyoni, confirme et ajoute que la qualité des services se trouve également à la base d’une bonne clientèle.

“Nous restons fidèles à nos clients en assurant une bonne sécurité des marchandises, le travail est rapide et nous améliorons constamment les relations avec la clientèle en répondant aux attentes et exigeances de nos clients,” explique-t-il l’une des raisons de continuer à faire des gains.

Diversification des services

En 2005, avec la libéralisation de l’économie et facilitation du commerce, le gouvernement a décidé de libéraliser les services d’entreposage, même sous douane. Ainsi la société Bolloré Logistics est entrée aussi dans les services d’entreposage. Et plus tard plusieurs opérateurs se sont engagés dans le secteur d’entreposage. Pour ne pas être acteur et arbitre, le gouvernement rwandais a pris la ferme résolution de se retirer.

Selon Lambert Nyoni, Directeur général de MAGERWA, l’Etat a trouvé un partenaire stratégique, PORTEK, de Singapour, qui s’est approprié 75% des actions.

Face à la concurrence avec la libéralisation des services d’entreposage, Lambert Nyoni, qui a une maitrise en gestion des projets, montre qu’il fallait penser à la diversification des services offerts aux clients.

Ainsi, en plus de l’entreposage, MAGERWA s’occupe de la manutention dont le chargement et déchargement des marchandises. C’est pour cette raison que l’entreprise vient de s’équiper d’une machine neuve et puissante pouvant charger ou décharger des marchandises allant jusqu’à 60 tonnes. La location des containers et des bureau sont parmi les autres services offerts aux clients.

Pascal Kagarama ne cache pas que l’entreprise assure aussi les services d’expertise pour les produits endommagés.

MAGERWA dispose de 12 branches sur les postes frontaliers principalement et à l’aéroport international de Kigali où les produits périssables sont conservés dans des réfrigérateurs. Il a aménagé également un parking de transit à Runda et Shyorongi en faveur des camions en provenance de l’étranger.

Impact économique

MAGERWA Ltd est parmi les promoteurs de la zone franche qui a commencé à abriter les industries dans la ville de Kigali. Le DG Lambert Nyoni révèle que MAGERWA pourrait déménager vers Masaka, dans le district de Kicukiro où l’Etat voudrait que les privés y construisent une nouvelle plateforme d’entreposage pour éviter l’embouteillage dans le centre ville provoqué par les camions venant de l’étranger. L’Etat voudrait également que la logistique du Rwanda puisse servir de relai pour les pays de la région.

Pour le moment, MAGERWA fait travailler 175 agents permanents, une main d’oeuvre de 280 personnes regroupées en coopérative, plusieurs agents de sécurité, un service de propreté de 45 individus et des chauffeurs de camions et des agences en douane survivant grâce à MAGERWA.

MAGERWA a été créé en 1969 en tant qu’une société mixte où l’Etat rwandais était majoritaire à travers la BRD avec des sociétés privées comme la Banque Commerciale du Rwanda (BCR), la Banque de Kigali (BK) et la Transintra. Le but était de faire gagner à l’Etat des taxes en douane. Cette société d’entreposage en douane travaillait en monopole.

Gérard Rugambwa