[caption id="attachment_1236" align="alignnone" width="956"] Les FDLR se concentrent au Burundi (Photo internet)[/caption]

 

D’après les informations crédibles, fiables et détaillées que nous disposons, les Forces démocratiques de libération du Rwanda [FDLR], constituées d’anciens miliciens génocidaires Interahamwe et des soldats des ex- FAR, également génocidaires, et recherchés par la justice internationale, se replient et se concentrent actuellement au Burundi, au vu et au su des autorités légales de ce pays.

Il y a une année presque au jour le jour, des sources d’information indépendantes avaient révélé l’existence de 2 ou 3 camps d’entraînement para-militaire des miliciens Imbonerakure du FDD- CNDD, parti au pouvoir à Bujumbura, associés aux forces génocidaires des FDLR, dans la plaine de la Ruzizi en province Rd congolaise du Sud- Kivu…

D’autres détails accablant le régime du FDD-CNDD et soulignant sa connivence criminelle avec les forces génocidaires résiduelles des miliciens Interahamwe et ex-FAR, qui ont commis le génocide contre les Tutsi, au Rwanda en 1994, reconnu par toute la communauté internationale, avaient défrayé l’actualité.

Une autre source d’information également digne de foi indique que, pendant ce temps, un autre centre d’entraînement para-militaire des miliciens Imbonerakure du FDD-CNDD, associés aux miliciens génocidaires Interahamwe et aux militaires génocidaires des ex- FAR, fonctionnait régulièrement entre les localités des Fizi et Minembwe, dans la région d’Itombwe, toujours dans la province Rd congolaise du Sud- Kivu.

Jeudi, le 7 mai 2015 le quotidien La Libre Belgique [LLB] révèle, en outre, que les recrues formées dans ces camps d’entraînement para-militaire étaient régulièrement acheminées vers le Burundi probablement par les services du général Adolphe Nshimirimana [lire supra], le chargé de mission à la présidence burundaise et bras droit du président Pierre Nkurunziza.

LLB a ensuite indiqué qu’elle était en possession des documents indiquant les noms des provinces burundaises de leur déploiement, des listes nominatives des responsables de la gestion des armes et des personnes chargées des circuits de leur distribution ainsi que des plaques minéralogiques des véhicules utilisés et leurs lieux de stockage au Burundi….

Au moment où l’hebdomadaire La Nouvelle Relève relayait ces informations, l’agence rwandaise d’information Igihe, , annonçait que des concentrations des FDLR étaient observées notamment dans la forêt de Rukoko, près de l’aéroport international de Bujumbura, à l’embouchure de la rivière Ruzizi ; au bord d’axe routier Cibitoke-Bubanza-Musigati, et dans la forêt vierge de Kibira. Cf. Jovin Ndayishimiye, dépêche Igihe du 14 mai 2015 portant le titre : FDLR dans la danse contre le coup d’Etat du général Niyombare. Le journaliste Ndayishimiye étayait ses informations en citant un jeune réfugié burundais qui lui avait révélé ceci, de manière très factuelle :

” De mes propres yeux, j’ai vu 9 commandants des unités des FDLR. Ils sont logés par un certain Dombolo [pseudonyme] qui a 4 villas dans le village de regroupement de Buringa près du cimetière communal de Mpanda au Nord- Ouest de la ville de Bujumbura. C’est un détail de ce qu’ai j’ai vu de mes propres yeux. La réalité est probablement plus vaste et complexe. Tout ce dont je suis absolument sûr, c’est que les troupes des FDLR, massées dans la réserve naturelle de Rukoko, sur la rive orientale de la rivière Ruzizi, sont beaucoup plus nombreuses..”…

Des infiltrations plus récentes des FDLR au Burundi

D’autres témoins, que nous avons nous-même rencontrés au poste frontalier burundo- rwandais d’Akanyaru, près de Kayanza, ont affirmé que ce sont des officiels burundais proches du régime de Pierre Nkurunziza qui ont fourni les facilités, pour la traversée de la rivière Ruzizi, aux troupes des FDLR commandées par les majors Gilbert Ndayambaje [alias Rafiki] et Jean De Dieu Habimana [alias Franklin], le 11 mai 2015.

Pour insister sur leur crédibilité, nos témoins ont précisé les chiffres : La première colonne du major Gilbert Ndayambaje comprenait 60 éléments des FDLR ; celle du major Jean de Dieu Habimana 40. Au total, 100 éléments des FDLR ont traversé la frontière Burundi- RDC, à cette date, en totale clandestinité, mais encore une nouvelle fois au vu et au su de la plupart des autorités burundaises.

Lorsqu’ils arrivent sur le territoire de la République du Burundi, des éléments des forces génocidaires des FDLR se voient octroyer la nationalité et les cartes d’identité burundaises, et sont redéployés un peu partout au Burundi, notamment dans les localités stratégiques en bordure de la frontière rwando-burundaise ; à savoir : les communes du Nord- Est du Burundi, Vumbi, Ntega, Kirundo et la zone administrative de Gitobe.

En plus du général Adolphe Nshimirimana, les mouvements des troupes des FDLR sont coordonnés par le député FDD- CNDD national Jean- Baptiste Nzigamasabo [alias Gihara], originaire de la localité burundaise de Mukanka, dans la commune de Bwambaragwe. Un homme dont presque tout le monde dit qu’il est réputé « virulent » et fasciste.

Au total, dans la foulée de la crise institutionnelle actuelle au Burundi, environ 800 éléments des forces génocidaires des FDLR, auraient été redéployés au Burundi, selon un Pasteur de l’Eglise du Christ au Congo, proche des milieux des forces négatives burundo-rwando-congolaises opérant dans les 2 provinces Rd congolaises des 2 Kivu…

Leurs atrocités contre les populations civiles congolaises, notamment l’introduction dans les 2 provinces Rd congolaises du Kivu de la pratique du viol comme arme de guerre, font de ce groupe armé la cause principale de l’instabilité sous-régionale, et maintenant il s’installe au Burundi, avec la complicité du gouvernement légal de ce pays…

Jean- Baptiste Rucibigango