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Nkurunziza s’enfonce vers le pouvoir sans partage

Par 2015-06-11 08:54:08

[caption id="attachment_1319" align="aligncenter" width="849"]Pierre Nkurunziza, ''J'y suis, j'y reste...'' (Photo internet) Pierre Nkurunziza, ’’J’y suis, j’y reste...’’ (Photo internet)[/caption]


 

Le Président Pierre Nkurunziza a signé un décret fixant le calendrier électoral unilatéralement. Il a également modifié la loi régissant l’organisation et le fonctionnement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) après l’exile de deux de ses membres. Ces décisions pourraient mettre dans l’impasse couper le dialogue avec l’opposition.

Après la demande de l’opposition burundaise au Chef de l’Etat actuel, Pierre Nkurunziza de ne pas briguer un 3ème mandat, de désarmer au préalable les Imbonerakure et de procéder au remplacement de la CENI actuelle, l’homme fort de Bujumbura a répondu par la signature de deux décrets essentiels pour foncer tout droit vers les urnes.

Le premier décret officialise le calendrier électoral proposé par la CENI. Il fixe les élections communales et législatives au 29 juin prochain et l’élection présidentielle au 15 juillet.

Pierre Nkurunziza a également signé un décret modifiant celui de 2012 portant organisation et fonctionnement de la CENI après la démission et le départ en exil de deux de cinq membres la composant. Le nouveau décret autorise aux 3/5 des membres de prendre les décisions au moment où le premier fixait le quorum aux 4/5.

Tout en acceptant de désarmer les civils armés dans un délai de deux semaines, le pouvoir CNDD-FDD, qui justifie ses décisions par la crainte d’un vide constitutionnel et donc la mise en place d’un gouvernement de transition, s’enfonce dans un pouvoir sans partage, mettant en péril les accords d’Arusha qui avaient permis au pays de retrouver la paix et la sécurité.

Ces accords exigeaient au maximum deux mandats pour un Chef de l’Etat. Pierre Nkurunziza, malgré les demandes de l’opposition et la société civile ainsi que les principaux bailleurs de fonds du pays de ne pas se représenter aux élections, il a pris la ferme résolution de poser sa candidature.

De plus, ces accords étaient basés sur le partage du pouvoir en vue de maintenir la cohésion sociale. Ce principe ne semble plus faire partie des préoccupations de ”Père de la Nation” comme les Burundais appellent si bien le Président de la République. La décision de modifier la loi régissant l’organisation et le fonctionnement de la CENI le prouve si bien.

Cette manière de travailler contraire aux accords d’Arusha ne pourrait que conduire à la ”rupture du contrat social”. Cela pourrait favoriser la loi de la jungle et donc une déstabilisation portant préjudice au décollage économique, pourtant nécessaire pour améliorer les conditions de vie de la population.

Gérard Rugambwa


 

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