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Monusco : sa mission laisse à désirer

Par 2015-06-14 15:43:40

[caption id="attachment_1344" align="aligncenter" width="682"]Martin Kobler reconnait qu'il est temps de commencer un retrait progressif (Photo internet) Martin Kobler reconnait qu’il est temps de commencer un retrait progressif (Photo internet)[/caption]


 

Présente en RDC depuis 2000, la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (MONUSCO), peine à rétablir la paix sur un territoire où les groupes armés ont élu domicile. La mission est même partie en froid avec le pouvoir pour n’avoir pas émis sur la même longueur d’ondes autour de la possibilité d’un troisième mandat présidentiel de Joseph Kabila.

″Etre dans votre pays depuis quinze ans, c’est… quelque chose qui n’est pas tellement normal. C’est le temps de réfléchir sur la fonction de la Monusco dans votre pays. Il est vraiment temps de commencer à partir progressivement″, a déclaré Martin Kobler, le chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo.

Pour l’occasion, elle a organisé jusqu’au 6 juin, une exposition de photos retraçant les actions de ses Casques bleus, chargés de protéger les civils contre les dizaines de groupes armés actifs dans l’Est congolais, riche en minerais précieux.

A l’Institut français de Kinshasa, on découvre un hommage à des Casques bleus morts en mission, un lot impressionnant d’armes saisies car détenues illégalement, une opération de déminage ou encore l’un des fameux drones que la Monusco a acquis pour surveiller, entre autres, les mouvements des différentes rébellions.

Un total de 850 soldats du contingent égyptien de la Monusco a quitté en avril 2015 après y avoir passé 13 mois. La cérémonie d’au revoir était organisée à Kavumu, en territoire de Kabare en présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en RD Congo, Martin Kobbler, du commandant des Forces de la Monusco, général Santos Cruz, de l’ambassadeur d’Egypte en RDC, Hany Salah, du secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous ainsi que du chef de bureau de la Monusco au Sud-Kivu, Mme Kapalata.

Après Kavumu, une délégation a rencontré à Bukavu, le vice- gouverneur de province du Sud-Kivu, Gabriel Kalonda Mbulu avec qui elle a évoqué, selon Hervé Ladsous, la situation sécuritaire au Sud-Kivu, particulièrement la situation liée à l’arrivée des réfugiés burundais dans la plaine de la Ruzizi.

Pas de solidarité avec la population

En novembre 2013, la Mission, qui compte aujourd’hui près de 20 000 hommes, a porté avec l’armée congolaise le coup de grâce à la rébellion Mouvement du 23 mars (M23), qui a combattu Kinshasa de mai 2012 à novembre 2013 à partir du Nord-Kivu. Elle a aussi participé à l’affaiblissement des rebelles de l’ADF.

Déjà, la Mission a entamé le retrait de 2 000 hommes, alors que la situation reste très inquiétante dans le nord du Nord-Kivu où, depuis le mois d’octobre, près de 400 personnes ont été massacrées (parfois à proximité de positions de l’armée et de la Monusco) par de présumés rebelles musulmans ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).

Dans une récente rencontre, le chef de la Monusco a entendu des citoyens se plaindre. Selon certains citoyens congolais, ”la Monusco est solidaire avec les partenaires locaux mais pas avec la population. Sa mission de maintenir la paix depuis 15 ans laisse à désirer.”

Obligation de collaborer

Pour se réconcilier, la Monusco et Kinshasa dialoguent, sans avancée évidente vers un réel progrès. Selon Martin Kobler, il reste impératif de respecter les valeurs des Nations Unies qui sont la démocratie, les droits de l’homme, la protection des civils et des vulnérables.

Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais a regretté le fait qu’il y a eu récemment, quelques moments d’incommunicabilité, d’incompréhension, mais il a reconnu qu’il n’y a jamais eu de raison, de la part des antagonistes, de maintenir la collaboration.

Les deux partenaires sont en froid car l’ONU a exigé que deux commandants congolais nommés pour lutter contre les rebelles hutu rwandais des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) soient changés, les soupçonnant de graves violations des droits de l’Homme. Depuis, la collaboration piétine sur le terrain.

Le respect des droits de l’homme alimente depuis des mois les tensions entre le pouvoir et la Monusco. Rappelons que Kinshasa avait demandé l’expulsion en octobre 2014 de Scott Campbell, alors chef du bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme jugeant mensonger un rapport expliquant qu’au moins neuf personnes avaient été exécutées lors d’une opération policière anti-délinquance menée de novembre 2013 à février 2014.

Mi-mars, Martin Kobler s’était déclaré inquiet après l’arrestation à Kinshasa de militants essentiellement congolais. Ils étaient coupables d’avoir organisé une rencontre sur la bonne gouvernance et la démocratie, mais Kinshasa les accusait de vouloir déstabiliser le pouvoir du président Joseph Kabila.

En janvier, le chef de la Monusco avait déploré l’usage de la force létale par les forces de sécurité et la coupure de l’Internet mobile et des réseaux sociaux lors des manifestations violentes qui dénonçaient le projet de loi électorale qui aurait pu aider le président Joseph Kabila à rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat.

Selon la constitution, il ne peut pas briguer un troisième mandat fin 2016, et l’opposition accuse sa famille politique de vouloir contourner l’interdiction. La Monusco, l’opposition politique en RDC et la communauté internationale insistent pour que la présidentielle soit organisée à temps, en novembre 2016, mais le calendrier électoral est très serré.

Thaddée Hyawe-Hinyi

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